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Affaire Le Scouarnec : l'instruction est terminée, près de 300 victimes de l'ancien chirurgien attendent un procès

La juge d'instruction chargée d'enquêter sur l'ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, mis en examen pour des viols et des agressions sexuelles sur près de 300 enfants, a terminé ses investigations, au terme de sept ans d'enquête, révèle ce jeudi franceinfo.

Joël Le Scouarnec lors d'un premier procès en 2020 pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures. Joël Le Scouarnec lors d'un premier procès en 2020 pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures.
Joël Le Scouarnec lors d'un premier procès en 2020 pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures. © AFP - Benoit PEYRUCQ

Après sept ans d'enquête, les investigations de la juge d'instruction dans l'affaire Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien mis en examen pour des viols et des agressions sexuelles sur près de 300 enfants, sont terminées, révèle ce jeudi franceinfo. Le dossier, tentaculaire, comporte plusieurs centaines de milliers de pages.

Selon les informations de franceinfo, la magistrate qui l'a instruit vient d'avertir l'accusé et les parties civiles. Le procureur doit désormais rendre ses réquisitions, et indiquer s'il souhaite que l'ancien chirurgien soit renvoyé en procès. Ce sera ensuite au tour de la juge d'instruction de décider, dans les prochains mois, si elle renvoie l'ancien chirurgien devant la cour d'assises.

"Il y aura indubitablement un procès"

"Cette fin de l'instruction est un acte attendu de longue date" par les victimes, réagit auprès de franceinfo maître Frédéric Benoist, avocat de l'association "La Voix de l'Enfant", partie civile dans cette affaire. "Joël Le Scouarnec a épuisé toutes les voies de recours, ce qui était son droit strict. Maintenant, le droit strict des victimes est d'obtenir l'audiencement, il y aura indubitablement un procès", poursuit l'avocat qui espère qu'il aura lieu "au premier semestre 2025". Selon lui, "il s'agira d'un procès hors norme".

Symboliquement, certaines victimes demandent à ce que l'audience se tienne dans la salle des grands procès de la cour d'assises de Paris, où a notamment été jugé Salah Abdeslam, un des auteurs des attentats du 13 Novembre.

"Les victimes attendent que justice soit rendue", estime Francesca Satta, avocate d'une dizaine de parties civiles. "Le temps de la justice est ce qu'il est, poursuit-elle, il est toujours trop long face à la douleur ressentie, face au besoin d'être réparé et de reprendre, si possible, le cours d'une vie normale". Elle assure qu'"il est temps qu'une réponse judiciaire soit faite, mettant ainsi un frein à l'insoutenable".

Cette fin de l'instruction, "nous nous y attendions, cela permet d'envisager la suite. Cette nouvelle phase nous permettra d'argumenter, de regarder fait par fait. La défense jouera son rôle, nous nous attendons à ce qu'il y ait un procès", déclare de son côté, maître Maxime Tessier, l'un des avocats de Joël Le Scouarnec.

293 victimes, 19 faits prescrits

Dans ce dossier, 293 personnes sont actuellement reconnues parties civiles par la cour d'appel de Rennes. Initialement, le dossier comptait 312 victimes, mais en décembre 2022, la cour d'appel de Rennes en avait exclu 19 pour prescription. En cas de procès, celui-ci est donc susceptible de durer plusieurs mois.

Joël Le Scouarnec est soupçonné d'avoir sévi pendant 23 ans, entre 1991 et 2014, un peu partout dans l'ouest de la France : Finistère, Morbihan, Charente-Maritime, Indre-et-Loire, Tours, etc. Lors de l'enquête, les enquêteurs ont retrouvé un carnet de plusieurs milliers de pages dans lequel cet homme de 73 ans notait le nom de ses victimes. Il y décrivait les pratiques sexuelles qu'il aurait eues avec elles. Dans plus de la moitié des cas, les victimes étaient des petits garçons. L'ex-chirurgien les rencontrait dans les hôpitaux où il travaillait.

Décrit comme distant et détaché pendant ses interrogatoires, Joël Le Scouarnec a reconnu certains faits qui lui sont reprochés, essentiellement des faits agressions sexuelles. Il n'a pas reconnu les plus graves, ceux de viols.

Dans ce dossier, l'ancien chirurgien risque jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Actuellement en prison, il a déjà été condamné en décembre 2020 par la cour d'assises de Saintes à 15 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur mineures : une petite voisine, deux de ses nièces et une ancienne patiente de la clinique de Loches (Indre-et-Loire) où il a exercé.

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