Passer au contenu
Publicité

Affaire Le Scouarnec : dès 2006, le chirurgien inquiétait déjà le ministère de la Santé

Onze ans avant sa mise en examen pour viols, le cas du chirurgien Joël Le Scouarnec avait attiré l'attention de plusieurs instances hospitalières. Des signalements qui étaient même remontés jusqu'au ministère de la Santé comme le révèle ce jeudi France Info.

Les dossiers lors du premier procès de Joël Le Scouarnec à Saintes en 2020 Les dossiers lors du premier procès de Joël Le Scouarnec à Saintes en 2020
Les dossiers lors du premier procès de Joël Le Scouarnec à Saintes en 2020 - Marc Ollivier

Joël Le Scouarnec aurait-il pu être écarté de ses fonctions dix ans avant son arrestation ? Cet ancien chirurgien est mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur près de 300 enfants, tous d'anciens patients des hôpitaux où il a exercé pendant plus de trente ans : en Touraine près de Loches, puis en Bretagne et enfin à Jonzac en Charente-Maritime. En 2017, le témoignage d'une petite voisine avait permis d'appréhender le médecin et de mettre au jour les faits qui lui sont aujourd'hui reprochés.

Publicité

Des comportements alarmants signalés

Mais France Info révèle ce jeudi que dès 2006, le cas de Joël Le Scouarnec avait alerté les instances hospitalières. A l'époque, aucun soupçon d'agression sexuelle ou de viol ne pèse sur lui, mais il avait été condamné un an auparavant pour détention d'images pédopornographiques et travaillait à l'hôpital de Quimperlé dans le Finistère. La direction de l'établissement a été mise au courant par un collègue du chirurgien, qui avait aussi remarqué des comportements alarmants de sa part. L'information est remontée au niveau départemental puis régional avant d'arriver à l'un des services du ministère de la Santé.

Une plainte jamais déposée

La titularisation de Joël Le Scouarnec intervient au printemps 2006. A ce moment-là, son casier judiciaire n'a pas été mis à jour. Quand les instances hospitalières apprennent sa condamnation, elles envisagent de le radier, mais aucune décision n'est prise. En cause, une note blanche que France Info a pu consulter et qui résume la position du ministère, il paraît alors "difficile d'envisager d'annuler la nomination de ce praticien". Une plainte devant l'Ordre des médecins est préconisée. Elle ne sera jamais déposée.

Après sa condamnation en 2005, Joël Le Scouarnec exerce sa profession pendant douze ans, une période pendant laquelle la justice le soupçonne d'avoir fait 45 nouvelles victimes.

La voix de l'enfant dénonce une faillite de l'institution judiciaire

Sur France Info, Frédéric Benoist, avocat de l'association La voix de l'enfant, partie civile dans ce dossier, dénonce "une faillite de l'institution judiciaire", ajoutant "ces faits, qui sont dévastateurs, évidemment, aujourd'hui, malheureusement, ils pourraient encore se reproduire".

La Voix de l'enfant envisage de nouvelles actions. "Les faits sont extrêmement graves : absolument pas de prévention, pas de mise en sécurité de toute cette population d'enfants, un nombre incalculable de victimes... Il y a de toute évidence une non-assistance [à personne en danger]. Il y a de toute évidence une mise en danger d'autrui par ces négligences, par ses défaillances et par ses carences", déplore l'avocat.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

L'info en continu

Publicité

undefined