EN IMAGES - Huîtres contaminées : à Pornic une station d'épuration "en kit" montée en deux semaines

Un hiver noir pour les ostréiculteurs de La Bernerie-en-Retz et des Moutiers-en-Retz : leurs huitres ont été contaminées et jugées impropres à la consommation pendant plusieurs semaines. La faute aux fortes pluies et aux surverses car les réseaux d'assainissement sont vieillissants dans le pays de Retz. Pour éviter que ça se reproduise, Pornic Agglo prend des mesures en urgence.

Une location à plus d'un million d'euros par an

Les stations d'épuration ont débordé : celle de Pornic peut traiter jusqu'à 8.000 m3 d'eau par jour, or au plus fort des intempéries, c'était 22.000 m3 qu'il aurait fallu pouvoir traiter. Pornic agglo a donc fait voter un plan d'urgence début avril à hauteur de six millions d'euros. Une partie de cet argent (plus de quatre millions) sert à louer pendant trois ans une station d'épuration mobile**. Elle est arrivée par containers sur une trentaine de semi-remorques depuis les Pays-Bas.

Montée en deux semaines, une première en France

C'est une station d'épuration capable de traiter 3.000 m3 d'eaux usées par jour. "Entre le moment où les camions sont arrivés et le moment où on a appuyé sur le bouton, il y a eu à peine 15 jours", explique Alexandre le Ster, directeur régional de la Saur, société de gestion de l'eau, numéro 3 français. "Pour une telle capacité de traitement, c'est un record dans notre pays. Je suis déjà contacté par d'autres collectivités, du côté de la Bretagne", confie le responsable.

"Il a plu davantage en trois mois que sur toute une année"

Une solution clé en main pour toutes les collectivités qui doivent faire face à des pluies très intenses comme cet hiver, "en trois mois, il a plus 30% de plus que sur toute une année", rappelle Claude Caudal, le vice-président de Pornic Agglo chargé de l'eau. Des collectivités qui doivent aussi gérer un réseau d'assainissement vieillissant et non étanche.

100 km de tuyaux à réparer

"Nous avons repéré 100 km de réseaux à réparer, mais un km de tuyau, c'est un million d'euros". Tout ne se fera pas en un jour. Tout comme l'agrandissement des stations d'épurations actuelles. "Elles sont aux normes, elles sont en bon état, seulement, elles sont, au vu de la pluviométrie et du changement du climat, sous-dimensionnées", détaille le maire de Pornic, président de l'agglo, Jean-Michel Brard.

Cette station d'épuration mobile va donc rester là pendant trois ans, le temps des travaux. "Elle va nous permettre à nous et à nos amis ostréiculteurs de passer l'hiver plus sereinement", poursuit Claude Caudal qui assure que les ostréiculteurs aussi vont devoir changer leurs pratiques. "Trouver des endroits en eau claire pour stocker les produits en cas d'alerte." Car tous le savent : le risque zéro n'existe pas.