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FC Nantes : "Il me faut un petit Nantais", Jean-Kévin Duverne, papa jusqu'au bout des dreads

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Look de rasta et père d'une famille nombreuse, Jean-Kévin Duverne détonne dans le milieu du foot. À 26 ans, l'ex-Finistérien se prépare à vivre un match particulier, ce samedi. Avec le FC Nantes, il revient pour la première fois à Brest, de quoi susciter quelques petites chamailleries à la maison.

À 26 ans, Jean-Kevin Duverne compte déjà 6 enfants, dont le cœur sera partagé entre Nantes et Brest, ce samedi, à l'occasion du derby breton. À 26 ans, Jean-Kevin Duverne compte déjà 6 enfants, dont le cœur sera partagé entre Nantes et Brest, ce samedi, à l'occasion du derby breton.
À 26 ans, Jean-Kevin Duverne compte déjà 6 enfants, dont le cœur sera partagé entre Nantes et Brest, ce samedi, à l'occasion du derby breton. © Radio France - Florian Cazzola

Avant de s'engouffrer dans son van flambant neuf et d'entamer sa seconde journée, Jean-Kévin Duverne a pris le temps de se raconter, et d'ouvrir le livre d'une vie aux antipodes de l'image austère que le défendeur de 26 ans laisse paraître au premier abord. "Attaquez le sur son van Mercedes", s'esclaffe Jean-Charles Castelletto. "Je n'avais plus assez de place dans le Scénic", lui rétorque l'international haïtien. Il faut dire qu'avec six enfants à la maison, le défenseur était limité dans ses options. "Au centre de formation, tous te diront : 'JK il a toujours voulu 12, 13 enfants'. J'exagère un peu sur les chiffres, mais on se rapproche", sourit-il. Et à la maison, ce samedi soir, à l'heure où Brest et le FC Nantes vont se retrouver, les Duverne devront composer avec une fratrie partagée, "même si au final tout le monde supporte papa".

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Breton d'adoption mais Nordiste de cœur

Un an après son départ du Finistère, Jean-Kévin Duverne se prépare à retrouver le stade Francis-Le-Blé pour la première fois. "Avec Bradley Locko, Mahdi Camara, Steve Mounié, Hugo Magnetti, on continue de se parler sur les réseaux, parfois on s'appelle, livre le numéro 2 canari. Avec eux, c'est au-delà du foot. À chaque anniversaire, on se retrouvait, on avait nos petites habitudes. J'ai retrouvé ça à Nantes. Dès que je suis arrivé, resto, resto encore, resto encore. Je me suis dit : 'ah ouais, c'est pareil qu'à Brest". Débarqué il y a cinq ans en Bretagne, le latéral polyvalent commence à se faire à la région. "Je ne m'attendais pas à ça, avoue Duverne. Il y a beaucoup de pluie. Une année, il a plu tous les jours, tous les jours. Je me suis même demandé si on n'était pas en Angleterre. À côté de ça, il fait vraiment bon vivre et il y a des super endroits."

Mais de là à convaincre "JK" de faire une croix sur la région qui l'a vu éclore, ballon au pied, il y a encore un monde. "Souvent, on dit que je suis un chti, souffle-t-il en prenant l'accent de la région. Je parlais comme eux. Les T'Chiot Biloute et tout. Le Nord, c'est ancré." En dévoilant un immense tatouage sur son bras gauche, il pointe le visage de ses enfants, dont celui de l'aîné, arrivé alors que le joueur était encore adolescent. "Dans le Nord, il était petit mais il a encore des souvenirs", explique le papa rasta dont le virus des dreadlocks s'est déjà propagé chez les deux plus grands. Le reste de la tribu a Brest ou Paris, la ville de naissance du joueur, tamponné sur la carte d'identité. "Donc maintenant, je n'ai pas le choix, il me faut un petit Nantais, ou une petite Nantaise", se marre-t-il. On l'imagine déjà avec les dreads et le maillot Europe 1 sur les épaules, à la manière de Bob Marley en 1980.

Avant de signer au FC Nantes, le défenseur Jean-Kévin Duverne a passé quatre ans dans le Finistère, à Brest.
Avant de signer au FC Nantes, le défenseur Jean-Kévin Duverne a passé quatre ans dans le Finistère, à Brest. © AFP - Fred Tanneau

"Si t'as le malheur de me viser, je réplique direct"

Moqué par une partie des supporters nantais pour son dribble périlleux face au Havre (0-0), en novembre dernier, ou pour ses performances moins clinquantes qu'à Brest, Jean-Kévin Duverne a appris à relativiser. "Avoir des enfants jeune m'a permis d'être plus mature", assure-t-il. Cet équilibre qui a conduit les Ty Zefs à faire du défenseur le plus jeune capitaine de Ligue 1, à l'époque. "J'étais un jeune vieux, complète le joueur, courtisé par plusieurs grosses écuries anglaises pendant sa formation. J'avais l'âge des autres joueurs mais ils me respectaient comme un père." Mais un père chambreur, gros blagueur. "Alors là oui, les blagues ça fuse, dit-il avant de la jouer modeste. En plus, c'est fait avec de l'inspiration, ce qui rend ça encore plus drôle. Même moi j'en rigole, ça veut donc dire que c'est très marrant."

Si les murs des vestiaires qui ont vu passer le défenseur, sous contrat jusqu'en 2027, avaient des oreilles, certains n'en seraient pas sortis indemnes. "Il ne faut pas m'attaquer. Si t'as le malheur de me viser, alors là je réplique direct", promet-il. Le reste du temps, c'est boulot boulot. Adepte des échanges avec Éric Roy autour du jeu, Jean-Kévin Duverne a retrouvé ce plaisir avec l'arrivée d'Antoine Kombouaré, "même si au début, il a dû gérer l'urgence et n'avait pas beaucoup de temps". "Le coach cocoone beaucoup ses joueurs, il va à la guerre pour eux et du coup, on lui rend la pareille", loue le défenseur qui continue de bosser dans l'ombre pour se refaire une place de titulaire. Avant de retrouver sa petite équipe à la maison.

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