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Craignant de nouvelles difficultés, le maire de Libourne souhaite racheter le foncier des Galeries Lafayette de sa ville

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"Je ne souhaite pas être balloté au gré de l'évolution des affaires judiciaires de Michel Ohayon", déclare Philippe Buisson, le maire de Libourne qui annonce ce jeudi vouloir "racheter les murs" des Galeries Lafayette de sa commune. Un projet salué par l'association Villes de France.

Les Galeries Lafayette de Libourne situées rue Gambetta. Les Galeries Lafayette de Libourne situées rue Gambetta.
Les Galeries Lafayette de Libourne situées rue Gambetta. © AFP - Philippe LOPEZ / AFP

Si le tribunal de commerce de Bordeaux a validé le 20 mars dernier le plan de sauvegarde des 26 Galeries Lafayette de province, l’avenir reste incertain, affirme le maire de Libourne. Pour éviter de perdre la locomotive économique du centre-ville, Philippe Buisson annonce ce jeudi son souhait de racheter le foncier des Galeries Lafayette de sa commune. Le président de la Communauté d'agglomération du Libournais (Cali) lance un appel en faveur de la création d'une foncière commerciale pour les collectivités de Gironde.

"Sans les Galeries Lafayette, le commerce de Libourne s'effondre"

"Comme tous les maires des 26 villes de France qui ont des Galeries Lafayette labellisées Michel Ohayon, je suis très satisfait de la décision du Tribunal de commerce de Bordeaux qui pérennise l'activité, déclare Philippe Buisson, le maire de Libourne. Est-ce que, pour autant, c'est la fin du film, la fin de l'histoire, la fin des tourments? Je ne suis pas certain, pardonnez-moi l'expression, que l'on soit complètement sorti le cul des ronces dans ce dossier."

Craignant de nouvelles difficultés, Philippe Buisson dit ne pas souhaiter "être balloté au gré de l'évolution des affaires judiciaires de Michel Ohayon". L’homme d’affaires bordelais se trouve, en effet, visé par une enquête du parquet de Paris pour une possible escroquerie en bande organisée au sein de ses sociétés. L'ancien patron des enseignes Camaïeu et Gap aurait déjà discuté de ce projet de rachat foncier avec le maire de Libourne.

"Anticiper le coup d'après"

"Je porte l'espoir que nous puissions maîtriser le foncier, que la puissance publique devienne propriétaire des murs et maintienne l'activité", explique le maire de Libourne lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi 28 mars. Le président de la Cali reconnaît que ni la ville de Libourne, ni la communauté d'agglomération "n'ont les moyens aujourd'hui d'acheter les murs de ce commerce emblématique" situé rue Gambetta et couvrant une surface d'environ de 3.000m2.

"Est-ce qu'il existe en Gironde un outil capable de le faire? Je ne le crois pas", poursuit Philippe Buisson. "C'est ce qu'on appelle une foncière commerciale. Il faut des outils d'aménagement du territoire qui manquent sur le département de la Gironde. C'est pourquoi j'ai lancé cet appel, notamment au président Jean-Luc Gleyze, pour faire naître une foncière commerciale qui pourrait, en cas de besoin, venir en maîtrise de certains fonciers stratégiques dans nos cœurs de ville."

"Belfort, Besançon, Pau" sur la même longueur d'onde

"Ce que fait Libourne sur le dossier des Galeries Lafayette, c'est assez exemplaire, c'est d'anticiper le coup d'après", réagit Gil Avérous, le président de Villes de France, l'ex-Fédération des villes moyennes, et par ailleurs maire de Châteauroux. "On a regagné de l'espoir avec la décision plutôt favorable de validation du plan de sauvegarde. Mais on se dit - si derrière, ça va souffrir, peut-être qu'il faut maîtriser l'immeuble dans lequel les Galeries Lafayette sont installées. Maîtriser pour garantir le coût du loyer, garantir le coût de l'entretien du bâtiment aussi."

"Le pire serait de perdre les Galeries Lafayette, ajoute Gil Avérous. On sait que la reconversion est quasiment impossible pour ces bâtiments assez emblématiques et très très grands en superficie."

L’Agence nationale de cohésion du territoire (ANCT), ex-DATAR, va piloter une étude sur les 26 Galeries Lafayette régionales afin d’estimer le coût d’un rachat immobilier par la puissance publique. Ses conclusions sont attendues d’ici la fin de l’été.

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