Passer au contenu

Crise porcine : une partie des aides versée "d'ici deux à trois semaines" annonce Julien Denormandie

Le Ministre de l'Agriculture a annoncé une aide d'urgence de 270 millions d'euros pour la filière porcine après la forte chute du prix de la viande. Ce mardi 1er février, il était l'invité de France Bleu Armorique.

Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, était l'invité de France Bleu Armorique ce mardi matin. Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, était l'invité de France Bleu Armorique ce mardi matin.
Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, était l'invité de France Bleu Armorique ce mardi matin. © AFP - Bertrand GUAY

Pour répondre à une forte mobilisation des éleveurs porcins de Bretagne, le ministre de l'Agriculture a annoncé le déblocage d'une aide d'urgence de 270 millions d'euros pour la filière. Une aide versée dans les prochaines semaines. Julien Denormandie était l'invité du 6/9 de France Bleu Armorique ce mardi 1er février.

On parle d'un plan de 270 millions d'euros :  75 millions en urgence puis par la suite 175 millions d'euros. Les premiers 75 millions vont être versés rapidement ?

D'ici deux à trois semaines. Je crois qu'il faut vraiment que tout le monde soit conscient que nous sommes face à une situation de crise inédite, probablement l'une des crises les plus fortes depuis de nombreuses années, avec d'un côté des charges qui n'ont eu cesse d'augmenter et de l'autre, des prix du porc qui n'ont eu de cesse de diminuer. Et donc, il y a cet effet d'étaux auquel est confronté les éleveurs de porcs et les mettent dans des situations de difficile et absolument intenses. Face à cette crise inédite, le gouvernement a apporté ce plan d'urgence de 270 millions d'euros, mais également a mis une pression très forte, mais vraiment très forte sur les industriels et la grande distribution pour faire en sorte que nos agriculteurs soient rémunérés à leur juste valeur.

Ce ne sont pas des aides que réclament les éleveurs. Ce sont des prix rémunérateurs, ce que doit leur fournir la loi EGALIM mais ce n'est pas le cas. Qu'est-ce qui pèche aujourd'hui ?

D'abord, on a changé les règles. Il y a trois mois, en passant une nouvelle loi qui est une loi de régulation pour justement forcer la grande distribution et les industriels à mieux rémunérer nos agriculteurs. Faire en sorte que lorsque nous achetons dans un supermarché un produit alimentaire, on s'assure que le prix payé revienne à l'agriculteur, mais pas uniquement dans les marges de l'industriel ou de la grande distribution. Aujourd'hui, vous avez un certain nombre d'acteurs qui jouent le jeu et malheureusement, d'autres qui ne le jouent pas. Face à cela, notre fermeté est totale. Nous avons démultiplié les enquêtes, les contrôles pour s'assurer que chacun respecte la loi. Songez que depuis le 1er janvier, on annonçait pas moins de 250 enquêtes vis-à-vis de grands distributeurs d'industriels qui ne joueraient pas le jeu. On met une pression dans le tube très fort pour s'assurer que chacun applique strictement la loi. Parce que, comme vous l'avez dit, nos agriculteurs, ils veulent vivre des prix et non pas des primes. Et c'est très important

Il y a un autre problème que soulèvent les éleveurs : c'est la concurrence des européens qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les éleveurs français. Depuis le 1er janvier, la France préside l'Union.  Que pouvez-vous faire de cette présidence pour améliorer cette concurrence jugée déloyale dans les campagnes ?

Il faut d'abord harmoniser les règles au niveau européen. C'est essentiel. On se bat pour. On a aujourd'hui des distorsions de concurrence et parfois des distorsions sociales, parfois environnementales. Et donc, l'un des objectifs majeurs, c'est d'harmoniser ces règles. Mais le deuxième élément, c'est que l'Europe peut aussi agir face à la crise conjoncturelle que traverse le secteur porcin. Parce qu'on parle de la situation en France, mais la situation est terrible dans la plupart des pays européens, parfois même davantage parce que certains pays sont touchés par la peste porcine africaine, ce qui n'est pas le cas en France et cela conduit à des situations là aussi très difficiles. On se bat au niveau européen également pour que l'Europe puisse prendre des mesures, des mesures de soutien vis-à-vis du secteur porcin. C'est un des grands objectifs de la présidence française de l'Union européenne. 

Dans cette grande enveloppe de 270 millions. Il y a 175 millions conditionnés  par l'aval de l'Union européenne. Ça veut dire qu'elle pourrait être retoquée ?

Non, ça veut dire que c'est simplement des processus d'information et de notification. Mais d'autres pays européens viennent d'annoncer aussi des mesures de soutien. Et donc, je n'ai absolument aucune crainte sur cela. Aucune crainte que cela ne puisse pas être mis en œuvre. Donc il y aura bien un plan de 270 millions d'euros dont 75 dans deux à trois semaines et puis 20 millions en plus pour faire les 270 qui sont des exonérations de charges.

Ce n'est pas suffisant puisque les pertes sont estimées à 400 millions d'euros pour la filière. Qu'est-ce qu'on peut envisager à moyen et à long terme pour éviter la catastrophe ? 

Il faut que les industriels et la grande distribution payent le juste prix. C'est l'application stricte et totale de la loi EGALIM 2. On voit bien à chaque fois que vous achetez une tranche de jambon ou un rôti de porc en supermarché. Regardez le différentiel de prix qu'il y a entre ce que vous payez et ce qui est payé à l'agriculteur. En ce moment, c'est 1,20 euro ou 1,30 le kilo. I faut absolument que les comportements changent et donc on va démultiplier les contrôles. On appelle à la responsabilité et on voit que sur ce sujet, on ne lâchera rien. Et puis le deuxième élément, c'est également que des mesures européennes soient prises. Mais vous savez, mon combat à moi, il est de pouvoir aider quand on a un genou à terre, mais surtout de changer les choses sur le fond, structurellement. Et ça et ça, c'est notamment cette fameuse loi EGALIM 2.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined