Contrôle technique des deux roues : malgré les réticences, les rendez-vous affluent près de Rennes

Jugé "inutile" et "trop cher", le contrôle technique des deux roues a provoqué la colère des motards ces derniers mois, avec des mobilisations régulières. Finalement, il a bien été instauré le 15 avril dernier. Les deux roues immatriculés avant 2017 ont l'obligation de le faire avant fin décembre. Ensuite, la mesure est progressive jusqu'en 2027 où tous les deux roues seront concernés. Dans ce centre de contrôle technique près de Rennes, les rendez-vous affluent, malgré la réticence de nombreux motards.

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"Des appels tous les jours"

En deux semaines, ce centre près de Rennes, qui préfère rester anonyme, s'est déjà occupé d'une cinquantaine de motos. "On a des appels tous les jours, on ne pensait pas en avoir autant dès le départ." Sur les deux contrôleurs, Maxime est le seul à avoir reçu la formation d'une semaine pour les deux roues. "Ils nous apprennent notamment à lever les motos en sécurité, à les manipuler." Il a aussi fallu équiper le centre : un investissement de près de 2.000 euros, pour surélever les motos, les mettre sur béquille et mettre à jour l'appareil de pollution "pour mesurer la pollution au moment de l'accélération, comme pour la voiture", précise le professionnel.

En tout, 136 points sont à contrôler, dont le système de freinage, l'éclairage, le châssis... Dès l'année prochaine, Maxime devra même vérifier le niveau sonore avec un sonomètre. "Pour l'instant, on est sur du contrôle très allégé, et au fil des années, ça va se durcir, comme pour les voitures", soupire-t-il. Le professionnel n'exclut pas d'embaucher d'ici là, "peut-être un contrôleur voiture en plus, pour que je puisse m'occuper uniquement de la catégorie L". Pour un contrôle technique deux roues, comptez entre 50 et 70 euros selon le modèle de votre moto.

Des tensions persistent

Une activité supplémentaire, qui suscite tout de même quelques tensions : la Fédération française des motards en colère en Ille-et-Vilaine appelle toujours au boycott. "Je pense qu'ils vont finir par venir quand ils n'auront pas le choix, car l'ANTS va bloquer les systèmes de carte grise, comme les voitures, donc ils n'auront pas le choix pour vendre, ou alors, malheureusement, s'ils tombent sur des contrôles routiers." Plusieurs de ses confrères ont en tête ce centre rennais, tagué récemment, selon eux. "C'est pour ça qu'on n'a rien dit, admet Maxime. Quand les gens nous appellent pour demander si on le fait, on leur dit oui, on ne va pas mentir. Mais on ne fait pas de pub, on n'a pas démarché. On n'a pas mis cela en place pour faire du chiffre d'affaires, mais pour nos clients fidèles, qui peuvent aussi être motards."

Pour cet autre professionnel du bassin rennais, la colère de certains motards contre les centres de contrôle technique n'a pas lieu d'être. "Ce n'est pas notre faute si la réglementation change ! Si ça ne tenait qu'à moi, je ne le ferais pas, mais je ne veux pas perdre mes clients."