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Pas de ligne claire du PS sur la réforme des retraites : "Je le regrette", dit Kamel Chibli

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Le vice-président de la région Occitanie était l'invité de France Bleu Occitanie quelques jours après le congrès du PS et à la veille de la nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites.

Kamel Chibli, vice-président de la Région Occitanie en charge des sports. Kamel Chibli, vice-président de la Région Occitanie en charge des sports.
Kamel Chibli, vice-président de la Région Occitanie en charge des sports. © Radio France - Marion Chantreau

Après le congrès du Parti socialiste à Marseille et à la veille de la deuxième grosse manifestation contre la réforme des retraites, Kamel Chibli, le vice-président socialiste de la région Occitanie était l’invité de France Bleu Occitanie.

Ce week-end, le PS s'est finalement rassemblé derrière Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, que vous soutenez, a accepté un poste inédit, celui de premier secrétaire délégué. Ça y est, la guerre est finie ?

Oui, la fameuse fumée blanche est sortie. Il fallait être responsable et c’est ce que nous avons fait finalement. On avait beaucoup de divergences : ce congrès était très compliqué. Il y avait aussi une ligne politique qu'il fallait clarifier. Pour la première fois, un Premier secrétaire n'est pas sorti majoritaire de ce congrès et on a considéré que les Français nous attendaient là-dessus. Donc on a dû être responsable et considérer dans le contexte actuel, avec cette réforme des retraites et les problèmes de pouvoir d'achat, qu’il faut être en capacité d'être uni.

Il y aura une direction collégiale. Est-ce que ça n'aurait pas été plus simple qu'il y ait une scission et que les anti-Nupes comme à Nicolas Mayer-Rossignol et les pro-Nupes comme Olivier Faure se séparent pour que la ligne du PS soit enfin éclaircie ?

On s'est donné une chance de croire à la possibilité d'être uni. Il y aurait pu avoir une scission à Marseille. Nous voulons, avec Nicolas Mayer-Rossignol, nous avons été responsables. Pourquoi ? Parce que sur la question de la Nupes, il y a un message qui a été très clair des militants : la Nupes, aujourd'hui, est remise en question dans le contexte que nous connaissons. Donc, la question qui va être posée, c'est ‘est-ce qu’on est d’accord pour une union de la gauche ?’ Bien évidemment. Mais ‘quelle gauche’ ? Ça, c'est le sujet qui va être tranché. Nous aurons un test grandeur nature en Ariège avec une circonscription qui vient d’être invalidée et qui sera soumise à une législative partielle. Cette circonscription était jusque-là tenue par la députée LFI Bénédicte Taurine.

Vous mettrez un candidat socialiste en face ?

Oui, bien évidemment. Nous en discuterons au niveau national, mais sur le fond, la question de l’accord de la gauche est un sujet majeur parce que nous, on a envie de revenir au pouvoir et on considère que, en étant sur la ligne populiste de la Nupes, on n'y arrivera jamais. On aura ce plafond de verre. Je crois que les militants l'ont tranché en ne mettant pas Olivier Faure en situation d’ultra favori. Le score s’est quasiment fini sur un 50-50.

Vous parliez des préoccupations des Français : quelle est la position officielle du PS sur les retraites ?

Je la regrette moi-même. Nous sommes assez majoritaires à considérer que la question de l'âge de départ à 60 ans était plus qu’utopique et pas responsable…

C’est pourtant l’accord qu’a signé le PS avec la Nupes ?

Tout à fait. Mais je crois qu'aujourd'hui le vrai sujet, et c'est ce qu'on a contesté pendant ce congrès, c'est de savoir à quel moment on connaît le positionnement du Parti socialiste sur de nombreux sujets. La retraite en est un. La transition énergétique et les questions de pouvoir d'achat aussi. On a des parlementaires qui montent au créneau et qui font leur travail. Mais au niveau des militants et des élus locaux, nous n'avons pas travaillé sur ces sujets pour avoir une position de fond.

Et quand Élisabeth Borne dit que l’âge de 64 ans n'est plus négociable, qu'est-ce que vous lui répondez ?

Moi, je dis qu'il est tout à fait négociable et que personne n'acceptera cette espèce d'imposition, cette dictature de réforme qui n'est pas acceptée par la grande majorité des Français.

Vous serez dans la rue demain pour manifester ?

Oui, bien sûr, j'y serai à chaque fois qu'il faudra y aller, en soutien des syndicats.

Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, dit que ce n'est pas violent de couper l'électricité d'une permanence parlementaire comme cela a été fait chez la députée Renaissance du Lot Huguette Tiegna. Que pensez-vous de ce mode d'action ?

Je conteste totalement ces méthodes. À un moment donné, il y a des limites à ce qu'on dit tout à l'heure sur les méthodes. Si on commence à menacer les élus, à cibler des élus, c'est mettre à mal la République. On a des outils qui nous sont donnés pour contester les réformes : c'est la rue, c’est le Parlement.

Mais dans ce cas, pourquoi vous restez au Parti socialiste qui a signé un accord avec la Nupes ?

La ligne de la Nupes a tout de même été remise en cause au cours du congrès. L'avantage, c'est qu’on est majoritaires dans les instances nationales. Les choses vont donc être tranchées. La première chose que l'on fera, c'est de réintégrer tous les gens qui ont été exclus. Moi, je suis au Parti Socialiste, je ne suis pas dans le parti de LFI. Moi, ma boussole, ce n'est pas la LFI, ce n'est pas Mélenchon. Ma boussole a toujours été le socialisme, celui qui était capable de rassembler toutes les gauches, mais pas la gauche populiste.

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