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Saint-Brevin : les familles de résidents s'opposent au déménagement des établissements médico-sociaux de Mindin

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À Saint-Brevin-les-Pins, des familles se mobilisent contre la délocalisation des établissements médico-sociaux de Mindin. La zone est placée en risque submersion et le projet est de déménager à horizon 2030 un millier d'adultes et enfants handicapés. Les familles ont une autre solution à proposer.

Des familles de résidents handicapés ne veulent pas voir les établissements médico-sociaux quitter le site historique de Mindin, à Saint-Brevin. Des familles de résidents handicapés ne veulent pas voir les établissements médico-sociaux quitter le site historique de Mindin, à Saint-Brevin.
Des familles de résidents handicapés ne veulent pas voir les établissements médico-sociaux quitter le site historique de Mindin, à Saint-Brevin. © Radio France - Hélène Roussel

Après les salariés, les familles. En octobre 2023, les salariés des établissements médico-sociaux de Mindin ont organisé un barrage filtrant au pied du pont de Saint-Nazaire et distribué des tracts contre le projet de déménagement, qui remonte à 2019. Le site de 24 hectares, vieux de 150 ans, est à proximité immédiate de l'eau et il est placé en risque submersion. D'où la décision de l'Agence régionale de santé et du Département de Loire-Atlantique de déménager le millier d'adultes et enfants handicapés sur trois autres sites à Saint-Brevin, Trignac et Bouaye.

"On n'a jamais été associé à ce projet"

"On n'a jamais été associé à ce projet et, quand ça nous a été annoncé, on n'avait aucun droit légitime de le remettre en question", explique Catherine Ortiz, représentante des familles au conseil de vie sociale, pour qui l'heure de la mobilisation a sonné. Plusieurs familles étaient réunies, ce mardi matin, à la salle de l'Estuaire. L'objectif était de se rencontrer et réfléchir aux actions à mener.

"Plus de risque de submersion"

Personne dans la salle n'est convaincu par l'argument du risque submersion : "Pour nous, il n'existe plus, eu égard au rehaussement de la digue à 4,80 mètres alors que les préconisations sont à 4,20 mètres [atteints lors de la tempête Xynthia en 2010]. Et les conclusions d'un rapport en 2022 disent bien qu'il n'y a pas de risques majeurs en l'état, une fois les travaux faits", avance Catherine Ortiz. Travaux qui s'achèveront en mai et donc pour ces familles, une alternative au déménagement est possible : déplacer les bâtiments d'hébergement situés près de l'eau à l'arrière du site, de l'autre côté de l'avenue de Bodon.

Plusieurs familles ont décidé de mener des actions contre le projet de déménagement de Mindin.
Plusieurs familles ont décidé de mener des actions contre le projet de déménagement de Mindin. © Radio France - Anne Bertrand

Blandine a un fils de 17 ans à Mindin. Chaque soir, elle le voit revenir à la maison à Saint-Nazaire avec le sourire. Et elle-même est soulagée : "Mon fils est autiste, donc on cherchait vraiment du personnel formé. C'est une petite structure et c'est sa seconde famille. Par contre, s'il changeait de trajet, d'environnement, ça pourrait être difficile pour lui."

Catherine Ortiz, dont le fils est épileptique, a choisi aussi Mindin pour son accueil de toutes formes de handicap et à tout âge de la vie : "On s'est dit que, le jour où on ne serait plus là, notre fils pourrait rester dans le même environnement, qui est juste exceptionnel et jusqu'à la fin de ses jours."

Déménagement à échéance 2030

Ce projet de déménagement, annoncé il y a cinq ans, génère aussi de l'angoisse chez des résidents attachés à leurs repères : "Ce sont les mêmes questions qui reviennent : 'quand est-ce-qu'on déménage ?' et on leur répond en balayant d'un revers de main en disant 'ce n'est pas pour tout de suite !'"

En effet, l'échéance est aujourd'hui fixée à 2030. Guy, dont la sœur est handicapée, reproche à la direction son manque de dialogue depuis le début du projet : "On est un peu dégoûté qu'ils nous mettent des bâtons dans les roues à toutes les réunions. Ils nous disent que si on n'est pas content, qu'on aille voir ailleurs." Un discours qui s'apparente à du chantage pour ces familles, quand on connaît leurs difficultés à trouver une place pour leurs proches handicapés en structure d'accueil.

Dans un communiqué publié ce mercredi matin, la maire de Saint-Brevin-les-Pins apporte son soutien "le plus total" aux familles. "Face à l’importante liste d’attente dans le domaine du handicap, nous soutenons qu’il est impératif de conserver l’ensemble des places actuelles sur Saint-Brevin, et en créer de nouvelles sur le reste du Département", annonce Dorothée Pacaud.

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