Déménagement du marché de la Petite-Hollande à Nantes : un premier jour en demi-teinte

Un déménagement de quelques dizaines de mètres, mais qui change beaucoup de choses. Ce samedi à Nantes, le marché de la Petite-Hollande s'est tenu pour la première fois sur l'emplacement qu'il occupera au moins pour les 3 à 5 prochaines années. Déplacé de quelques dizaines de mètres au sud du parking du côté de la piscine Léo-Lagrange pour laisser place à un chantier pour verdir la place, les marchands et leurs habitués ont commencé à s'adapter dès ce samedi matin.

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Le marché étant plus petit, passant de 11.000m² à 9.000m², les exposants "passagers", c'est-à-dire ceux n'étant pas abonnés et donc sans emplacement réservé, ont haussé le ton en marge d'une manifestation montée sur place. Avec ce déménagement, une jauge de 40 emplacements leur est accordée, ainsi qu'une limite de la taille du stand à 4m. Une nouvelle qui peine à passer alors que ces dernières années, la mairie offrait plus de tolérance sur leur extension ainsi que sur le nombre d'emplacements prévus pour eux.

"Ah ! Vous m'avez trouvé !'"

Dans les allées du marché et derrières les étals, c'est une discussion qui revient souvent entre les clients et les commerçants : "Bon, vous avez entendu que le marché allait se déplacer ?" lance Joris à un couple de visiteurs venu lui acheter des huîtres. "C'est vrai que certains vont avoir du mal à se repérer sur le marché" lance-t-il. Mais au fil de la matinée, il a réussi à retrouver quelques têtes familières qu'il avait pour l'habitude de servir depuis son ancien emplacement, qu'il a occupé pendant près de 10 ans : "Ah ! Vous m'avez trouvé!" dit-il en voyant Catherine s'approcher de son stand. Pour la retraitée, ce n'est pas un grand chamboulement : "Il suffit juste de marcher un peu plus ! Mais nous sommes fidèles".

Pour Joris, dont la taille de l'emplacement n'a pas été modifiée, le principal changement reste l'aspect logistique. Avant, il pouvait garer son camion juste à côté de son emplacement. Désormais, il doit s'adapter : "Maintenant que le camion est garé sur l'autre parking, je suis obligé de déballer toute ma marchandise en amont, donc il va y avoir une petite perte de temps".

Mais pour d'autres clients, à l'instar de Mireille, panier dans les mains "C'est le bazar", pas de quoi s'affoler non plus : "Il faut chercher les commerçants, on n'a pas de repères, mais ça va venir". Maxime, le maraîcher chez qui elle s'est rendue s'est adapté en amont : "Oui, ça fait un peu de changement, mais on a essayé de prévenir ceux qui étaient habitués le plus tôt possible pour pas qu'ils ne soient surpris".

La colère des marchands passagers

Mais en parallèle du marché, une manifestation a été organisée par une partie des commerçants passagers. Certains viennent exposer de manière occasionnelle, mais la plupart d'entre eux restent des habitués de la Petite-Hollande, certains depuis des dizaines d'années. Souvent derrière des stands d'objets manufacturés comme des produits cosmétiques ou des vêtements, leur participation s'est toujours faite sur la base d'un tirage au sort.

"Depuis le covid, alors que le marché devait accueillir près de 185 abonnés et une quarantaine de passagers, on a débordé et parfois réussi à monter jusqu'à 80 passagers" a déclaré Hervé Fournier, conseillé municipal chargé des marchés de plein vent et des manifestations commerciales sur l'espace public. Ces dernières semaines encore, le nombre de places accordées aux passagers pouvait dépasser la cinquantaine. Néanmoins, avec ce déménagement sur une surface plus petite, la mairie n'a eu d'autre choix que de resserrer les vis et revenir aux règles de base, stipulant une jauge à 40 places et une taille de stand réglementée à 4m.

Aymane, marchand passager mais qui a l'habitude de tenir un stand de vente de prêt-à-porter, a du mal à digérer ces mesures : "Ils nous ont toujours laissé déballer dans ce marché, ils nous ont toujours laissé des places de 8 mètres, on a toujours payé. Au final, du jour au lendemain, ils nous mettent dans des places moins que minables" déclare-t-il.

La réponse de la mairie

Sur place ce samedi matin et interpellé de manière musclée par les marchands passagers, Hervé Fournier a expliqué que "quelques micro-ajustements" allaient être réalisés, sans donner de plus amples détails. Néanmoins, ça reste difficile de faire plus explique-t-il : "Je ne peux pas faire de deuxième étage de marché de la Petite-Hollande. Je suis contraint par une surface, et on n'a pas de baguette magique non plus pour le confort de tout le monde".