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#Metoo santé : les soignants en Lorraine appellent à briser l'omerta

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Le mouvement #metoo est-il en train de gagner le milieu de la santé ? Plusieurs soignants en Lorraine appellent à briser le tabou, alors que de plus en plus de victimes se font entendre pour dénoncer des violences sexistes et sexuelles.

Image d'illustration. Image d'illustration.
Image d'illustration. © Maxppp - Alexandre Marchi

Moins d'une semaine après les accusations de harcèlement sexuel et moral à l'encontre de l'urgentiste Patrick Pelloux révélées dans Paris Match, des voix s'élèvent dans le milieu de la santé en Lorraine pour appeler à briser l'omerta. C'est le cas de Thierry Pechey, président du conseil départemental de l'ordre des infirmiers en Meurthe-et-Moselle. Il évoque "des témoignages édifiants".

"Du harcèlement, des gestes déplacés, on parle aussi de viols, lâche Thierry Pechey. Entre professionnels. Cela va très loin." Depuis le mois de juin, après le lancement d'un appel à témoignages sur les violences subies par les infirmiers et infirmières, il a reçu des dizaines de courriers de victimes. "Les personnes qui ont témoigné, elles ont arrêté, elles ne sont plus infirmières aujourd'hui. Et pourtant c'est le métier qu'elles avaient choisi."

"Tolérance zéro" au CHRU de Nancy

L'ordre soutient ces professionnels dans leurs démarches, pour activer les différents leviers de sanctions qui existent : judiciaires, issus des ordres professionnels ou encore administratifs. "On a la chance d'avoir sur notre secteur des directions d'établissements qui sont prêtes également à accompagner. On en a la preuve puisqu'il y a eu des dépôts de plaintes qui ont été faits par des structures de Meurthe-et-Moselle", poursuit Thierry Pechey.

La direction du CHRU de Nancy prône une "tolérance zéro" à l'égard des violences sexistes et sexuelles. L'établissement a lancé une cellule d'écoute en 2021, sous la forme d'un groupe de travail. Les signalements tombent dans une boîte mail, et peuvent donner lieu à des enquêtes. En 2023, sur les quatre signalements reçus par la DRH, elle a lancé des investigations pour trois cas, donnant lieu à deux procédures disciplinaires.

"Une prise de conscience"

"En 2024, sur le début d'année, on est déjà à quatre dossiers, renseigne Agnès Schreiner, cheffe du département territorial RH et affaires sociales au CHRU de Nancy. On est vraiment sur des propos et des gestes déplacés, soit avec les collègues, soit envers les patients." On devrait donc, logiquement, arriver d'ici la fin de l'année à un nombre de signalement plus élevé que l'an passé "grâce à une prise de conscience", selon Agnès Schreiner. "Le fait que l'on communique sur notre politique et qu'on accompagne ces situations-là les révèle peut-être davantage."

Agnès Schreiner met en avant également un plan d'action activé par le CHRU pour favoriser l'égalité professionnelle et la carrière des femmes. Elles représentent à peine 30% des chefs de pôle au sein de l'hôpital.

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