Passer au contenu

L'Hôpital privé Nancy-Lorraine accusé de dialyses abusives, une association de malades du rein porte plainte

Par

L'association de malades du rein Renaloo annonce ce mardi 30 janvier qu'elle a porté plainte contre X après des dialyses pratiquées, selon elle, de manière abusive sur une trentaine de patients à l'Hôpital privé Nancy-Lorraine. Elle parle de "violences médicales" et de "mise en danger des patients".

L'Hôpital privé de Nancy-Lorraine est pointé du doigt par l'association Renaloo L'Hôpital privé de Nancy-Lorraine est pointé du doigt par l'association Renaloo
L'Hôpital privé de Nancy-Lorraine est pointé du doigt par l'association Renaloo © Maxppp - Alexandre Marchi

L'Hôpital privé de Nancy-Lorraine (HPNL, ex polyclinique de Gentilly) a-t-il pratiqué des dialyses de manière abusive et maltraitante sur des patients qui n'en avaient pas besoin ? C'est ce qu'affirme l'association de malades du rein Renaloo. Elle annonce avoir déposé plainte contre X vendredi 26 janvier auprès du procureur de la République de Nancy pour "atteinte à l'intégrité du corps humain, mise en danger de la vie d'autrui et abus de faiblesse".

Renaloo accuse la clinique privée d'avoir effectué sur une trentaine de patients entre 2018 et 2023 des dialyses non justifiées qui les ont exposés à des risques de complications. Peut-être sont-ils plus nombreux, les dossiers sont anonymes et les victimes potentielles n'ont pas pu être prévenues. Point commun de ces patients : ils souffraient d'insuffisance rénale aiguë liée par exemple à une chimiothérapie, une déshydratation ou autre pathologie.

Selon Renaloo, certains patients se sont vu poser un cathéter provisoire. Pour d'autres, une fistule permanente a été créée. Des opérations sous anesthésie avec un risque d'infections, d'œdèmes et autres complications "fréquentes" selon Bruno Lamothe, responsable du plaidoyer de l'association qui parle de "violences médicales et de mise en danger des patients".

"Ces éléments-là sont caractérisés"

"Ce sont des accusations graves parce que les actes sont graves", souligne-t-il au micro de France Bleu Lorraine. "Ces accusations, ces soupçons, nous demandons à la justice de les investiguer. Nous considérons que sur la foi des éléments que nous avons en notre possession - notamment des dossiers médicaux anonymisés mais aussi des expertises fournies par des professeurs de néphrologie donc des personnes extrêmement sachantes - ces éléments-là sont caractérisés".

L'association Renaloo précise qu'elle a été informée début août 2023 par des lanceurs d'alerte, deux néphrologues de l'Hôpital privé Nancy-Lorraine exerçant en libéral et que ces derniers ont signalé ces pratiques dès le printemps dernier à l'établissement, à l'Agence régionale de Santé, à l'Assurance-Maladie ou encore au ministère de la Santé. Elle ajoute, dans un communiqué, qu'elle a saisi la Commission nationale de déontologie et d'alerte en santé publique et environnementale qui "a transmis en septembre 2023 l'affaire au procureur de la République de Nancy, au Conseil national de l'ordre des médecins et à l'Agence de la Biomédecine".

Nouveau protocole à l'Hôpital privé Nancy-Lorraine

Face à ces accusations, l'Hôpital privé Nancy-Lorraine explique que l'Agence régionale de Santé diligente une inspection et que l'Assurance-maladie mène un contrôle de dossiers médicaux. L'établissement lui-même applique désormais un nouveau protocole pour toutes les dialyses. En résumé : un néphrologue ne peut plus décider seul.

"On a mis en place une réunion de concertation entre praticiens pour tous les patients qui sont mis en dialyse depuis le mois de novembre", indique le directeur de l'HPNL Olivier Teissèdre, "et pour assurer le bon fonctionnement et surtout faire en sorte qu'il n'y ait pas de décision médicale prise par quelque médecin que ce soit qui pourrait être incriminé, on a diligenté un expert, un professeur émérite avec une énorme expérience qui aujourd'hui valide toutes les décisions prises par nos néphrologues sur des mises en dialyse de patients."

"Nous souhaitons vraiment que la transparence soit faite dans ce dossier, il s'agit de la vie des patients, de l'état de santé des patients, des droits des patients", insiste Bruno Lamothe. "Ce sont des actes extrêmement graves. Nous considérons qu'ils sont rares en terme de données statistiques mais ils doivent être combattus systématiquement".

Le parquet de Nancy confirme ce mardi soir la plainte contre X de Renaloo et nous indique qu'"elle est actuellement à l'étude". Nous avons également sollicité l'Agence régionale de Santé, sans réponse de sa part.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined