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Visite dans les locaux lillois du 3114, le numéro de prévention du suicide

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Chaque jour, environ 800 appels sont passés au 3114, le numéro national de prévention du suicide. Une partie des appels arrivent au centre d'écoute basé au CHU de Lille où nous avons pu nous rendre.

Une vingtaine de répondants, tous infirmiers ou psychologues, répondent au centre d'écoute de Lille du 3114 Une vingtaine de répondants, tous infirmiers ou psychologues, répondent au centre d'écoute de Lille du 3114
Une vingtaine de répondants, tous infirmiers ou psychologues, répondent au centre d'écoute de Lille du 3114 - © 3114 Numéro National de Prévention du Suicide

Une vingtaine de "répondants" se relayent jour et nuit au centre d'écoute du 3114 de Lille pour recevoir une partie des 800 appels passés chaque jour à ce numéro national de prévention du suicide qui est gratuit. Il fait partie des dix premiers centres d'appel à avoir ouvert ses portes en France en octobre 2021, il y en a aujourd'hui 17 répartis dans la France entière. Ce centre d'appel se trouve au CHU de Lille, précurseur dans la mise en place de ce numéro puisque c'est lui qui avait été choisi pour coordonner la mise en place de ce service.

Le 3114 reçoit en moyenne 800 appels par jour dans les 17 centres d'écoute, dont celui de Lille
Le 3114 reçoit en moyenne 800 appels par jour dans les 17 centres d'écoute, dont celui de Lille - © 3114 Numéro National de Prévention du Suicide

Le délégué interministériel à la jeunesse auprès du Premier Ministre, Mathieu Maucort, a visité ce centre lillois le mardi 16 avril puisque le 3114 fait partie des dispositifs que le gouvernement souhaite renforcer dans les prochaines semaines, le gouvernement ayant fait de la santé mentale de la jeunesse la grande cause de 2024. Pour lui, il s'agit de l'un des outils qu'il faut développer : "On a environ un jeune sur cinq qui connait des symptômes de dépression dans l'année. C'est deux fois plus qu'avant le Covid. Et on constate une permanence de ce phénomène."

"On n'est pas chronométrés, on a le temps"

Dans le centre d'écoute du 3114, les répondants sont donc formés pour recevoir ces appels. Ils durent souvent de 20 à 30 minutes et sont confidentiels. Estelle Bonduelle est infirmière, cela fait deux ans et demi qu'elle travaille dans ce centre. Elle souligne l'importance de l'empathie, de l'écoute: " On est là pour tenter une désescalade sur les idées suicidaires. Notre rôle, c'est surtout d'évaluer le risque: savoir si on est sur des idées suicidaires avec un risque de passage à l'acte immédiat ou pas. Sur des crises d'angoisse, on va tenter de faire une désescalade, ce qui marche assez bien. Surtout, on prend le temps, on n'est pas chronométrés, on prend le temps**."**

Le centre d'écoute du 3114 de Lille fonctionne 24 heures sur 24 grâce à une vingtaine de répondants
Le centre d'écoute du 3114 de Lille fonctionne 24 heures sur 24 grâce à une vingtaine de répondants © Radio France - Odile Senellart

Si nécessaire, les répondants peuvent déclencher des secours qui vont se rendre directement là où la personne se trouve en cas de danger imminent. Souvent, il s'agit d'orienter l'appelant vers les structures qui pourront l'accompagner dans une prise en charge. Ils orientent les personnes en souffrance, mais aussi les proches, amis et personnels soignants pour les conseiller également dans la façon d'aider la personne en souffrance.

"Le 3114 sauve des vies"

Le 3114, lancé en 2021, a déjà reçu plus de 500.000 appels et Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l'enfant et de l'adolescent, et coordinateur national adjoint du numéro national de prévention du suicide rappelle que ce numéro sauve des vies : "Quand on a des idées suicidaires, on est aveuglé par sa douleur, par sa souffrance. C'est comme si on avait des œillères , on n'arrive plus à réfléchir correctement. Ce n'est pas comme si c'était un choix rationnel. Alors quand on appelle le 3114, et qu'on arrive à faire redescendre un peu la pression, finalement les idées suicidaires soit s'estompent, soit n'aboutissent pas à un passage à l'acte parce qu'on arrive à retrouver un tout petit peu de sérénité qui suffit à ne pas passer à l'acte."

Il rappelle également à quel point il est important de parler du suicide qui ne doit pas être un sujet tabou: " On parle régulièrement dans l'espace social de sujets très tristes, on parle de cancers, on parle de maladies, mais on ne parle pas du suicide. Or, le suicide n'est pas plus grave, plus sérieux que les cancers mortels et pourtant on n'en parle pas.  Il est temps d'en parler! Plus on parle des idées suicidaires, des tentatives de suicides, moins ce silence s'intériorise chez les gens en honte et en culpabilité, et moins ils sont seuls avec ça".

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