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Nouveau palais de justice de Lille : "un énorme scandale financier" pour le bâtonnier de Lille

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Le futur palais de Justice de Lille, actuellement en construction, est sous le feu des critiques de nombre d'avocats et de personnels des services judiciaires. Le ministère reconnaît qu'il ne pourra pas accueillir l'ensemble des agents de l'actuel palais de justice.

Tribunal Palais justice de Lille en construction Tribunal Palais justice de Lille en construction
Tribunal Palais justice de Lille en construction © Radio France - Odile Senellart

Même pas construit et déjà trop petit ! Le futur palais de justice de Lille, actuellement en construction rue des Urbanistes, dans le Vieux Lille, devait accueillir l'ensemble des services répartis dans l'actuel palais de justice, avenue du peuple belge, et son annexe du tribunal des prud'hommes, dans la halle aux sucres de ce même quartier du Vieux Lille.

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Le futur bâtiment a été dimensionné pour 517 postes. Sa construction a débuté en 2022, quelques mois avant l'annonce d'un plan d'embauches massif par le ministre de la Justice, qui fera passer les effectifs à 558 postes à Lille, en 2027, date d'ouverture prévue du nouveau palais de justice. Le bâtiment est donc devenu trop petit puisque dans un mail que la chancellerie a envoyé à France Bleu Nord, le ministère reconnaît qu'une "recherche sur du patrimoine existant est en cours, en lien avec la ville de Lille".

Le ministère cherche un deuxième bâtiment

La mairie de Lille a fait des propositions au ministère, dans le même quartier, confirme Audrey Linkenheld, la présidente du groupe majoritaire au conseil municipal de Lille : "ça peut être le bâtiment de l'IAE [école de management], qui est en partie un bâtiment dédié à l'enseignement supérieur dont une aile est inoccupée parce que nécessitant des travaux importants. Ce bâtiment pourrait potentiellement correspondre". Les discussions sont en cours entre la mairie et le ministère pour une transaction "au prix du marché", précise l'élue PS. Ce deuxième bâtiment pourrait héberger le pôle civil avec les affaires familiales et prud'hommales. Le futur palais de justice en construction hébergeant le pôle pénal.

300 personnes se sont réunies devant le palais de Justice de Lille, à l’appel de la CGT, pour soutenir le secrétaire départemental du syndicat.
300 personnes se sont réunies devant le palais de Justice de Lille, à l’appel de la CGT, pour soutenir le secrétaire départemental du syndicat. © Radio France - Stephane Barbereau

"Gabegie financière"

C'est le cabinet OMA, de l'architecte néerlandais Rem Koolhaas, concepteur déjà du quartier Euralille, qui a été choisi. L'agence publique pour l'immobilier de la justice, qui gère ce chantier, détaille sur son site internet qu'il comprend "11 salles d'audience publique, 59 salles d'audience de cabinet" pour une superficie totale de 24 000m2. Un chiffre qui paraît déjà petit comparé aux 32 000m2 de l'actuel palais de justice.

En 2019, le budget était estimé à 100 millions d'euros. Un budget qui sera nettement supérieur si on y ajoute un deuxième bâtiment à louer ou à acheter : "C'est un énorme gâchis, une gabegie financière, résume Florent Méreau, le bâtonnier de l'ordre des avocats de Lille. Je pense qu'on peut multiplier par deux l'addition, c'est donc un énorme scandale financier. Si dès le début, on avait écouté les avocats et créer une grande cité judiciaire, je pense qu'on ne serait pas arrivé au même montant financier. On a eu cesse, tous ensemble, avocats, greffiers, magistrats, de dire que ce serait trop petit, qu'il fallait augmenter la capacité soit en élevant d'un étage, soit en trouvant un site beaucoup plus grand", ajoute l'avocat. Le plan local d'urbanisme empêchait la construction d'un immeuble plus haut, selon la mairie. Cette option a donc été écartée. Quant à construire sur un autre site, une bonne partie du monde judiciaire lillois ne souhaitait pas délocaliser trop loin la cité judiciaire. "Face au mur, ils ont fini par se rendre compte que c'était trop petit et ont fini par trouver un plan B qui est catastrophique, résume Florent Méreau. Ce sont quand même des fonds publics dispensés en perte !"

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