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Grenoble : Marian Marinescu, remis en liberté sous bracelet électronique, après trois ans de détention préventive

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Marian Marinescu, mis en examen pour l'assassinat de sa femme et de sa fille, et pour le viol de cette dernière, en janvier 1993, a été remis en liberté ce mercredi sous contrôle judiciaire. Cet ancien chef d'entreprise de 76 ans, qui crie son innocence, était en détention depuis 3 ans.

La Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Grenoble a ordonné la remise en liberté sous bracelet électronique de Marian Marinescu La Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Grenoble a ordonné la remise en liberté sous bracelet électronique de Marian Marinescu
La Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Grenoble a ordonné la remise en liberté sous bracelet électronique de Marian Marinescu © Radio France - Véronique Pueyo

Rebondissement dans l'affaire Marian Marinescu. L'ancien PDG de l'entreprise informatique Digigram, âgé aujourd'hui de 76 ans, a été remis en liberté ce mercredi 24 avril sur décision de la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Grenoble. Il était incarcéré depuis juin 2021 pour l'assassinat de sa femme et de sa fille, et pour viol sur cette dernière.

Les deux corps, suppliciés, avaient été retrouvés, en janvier 1993, chacun dans une chambre de la maison familiale de Sassenage. Durant des années, les gendarmes ont recherché le ou les auteurs de ce double crime jusqu'à ce que de nouvelles analyses soient faites sur les scellés en 2021.

ADN et alibi

Des traces de sperme appartenant à Marian Marinescu avaient été retrouvées sur le pantalon de sa fille Christine, 13 ans au moment de sa mort. Et l'alibi du chef d'entreprise, expliquant qu'il était en Roumanie au moment du drame, avec son fils Julien, alors âgé de 8 ans, avait été remis en cause par les enquêteurs, estimant qu'il avait pu faire l'aller-retour en voiture pour tuer sa femme et sa fille. Marian Marinescu avait donc été incarcéré et à plusieurs reprises ses demandes de remise en liberté avaient été rejetées.

Mais cette fois-ci, la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Grenoble en a décidé autrement, estimant que, comme l'instruction allait se poursuivre, suite à des demandes d'actes formulées par la famille de Michèle Marinescu, partie civile, la détention préventive, elle, devenait trop longue.

La famille de Michèle Marinescu a tout fait pour que le dossier ne soit jamais refermé depuis janvier 1993
La famille de Michèle Marinescu a tout fait pour que le dossier ne soit jamais refermé depuis janvier 1993 © Radio France - Véronique Pueyo

Soulagement pour Marian Marinescu

Il a été remis en liberté, sous bracelet électronique, et assigné à résidence. Pour Maitre Solange Doumic, l'un des trois avocats de Marian Marinescu, c'est un soulagement : "Mon client clame son innocence depuis trois ans. Enfin, il va pouvoir attendre la suite des actes d'enquête, chez lui, avec sa compagne. On ne peut pas laisser une personne présumée innocente en prison aussi longtemps, simplement en attente d'actes d'enquête. J'espère que l'instruction se terminera par un non-lieu et s'il devait y avoir un procès, nous plaiderons l'acquittement."

Décision conforme à la loi, pour les parties civiles

Pour la famille de Michèle Marinescu, décédée en 1993, à l'âge de 43 ans, dans les circonstances que l'on sait, c'est son avocat, Maitre Hervé Gerbi qui s'est exprimé dans un communiqué : "Nous ne sommes ni surpris, ni choqués de cette remise en liberté sous contrainte. Depuis 1993, Danièle Castro, la sœur et tante des victimes, n'a de cesse de garder le dossier ouvert pour retrouver le ou les coupables de ce double assassinat. C'est pourquoi, nous avons demandé au juge d'instruction de procéder à 4 nouveaux actes. Ce qu'il a accepté. A savoir : le moment du décès des victimes, les relations entre les époux Marinescu, l'alibi roumain du mis en examen et un séquençage encore plus fin de l'ADN. Le tout au nom de la manifestation de la vérité qui est due à Michèle et à sa fille Christine."

Un fils qui soutient son père

Quant à Julien, le fils du mis en examen, il est soulagé de le savoir remis en liberté. "Il est partie civile, lui aussi, dans ce dossier, par souci de transparence pour trouver la vérité" explique son avocat, Maitre Denis Dreyfus. "J'assiste un homme pris dans un terrible conflit de loyauté, entre l'indicible survenu à sa mère et sa sœur et le fait que son père puisse être l'auteur de ces faits. Mais mon client ne croit pas à la culpabilité de son père, à la lecture du dossier. Pour nous, la remise en liberté est tout à fait conforme à la loi."

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