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Sassenage : un "cold case" peut-être élucidé 28 ans après

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Incroyable rebondissement dans un cold case isérois, vieux de 28 ans. En janvier 1993 à Sassenage (Isère), on retrouvait les corps de Michèle Marinescu et de sa fille. Ce mercredi après-midi le procureur de Grenoble a tenu une conférence de presse. Les gendarmes viennent d'arrêter un suspect.

Le procureur de la république, Eric Vaillant et le colonel Lionel James, commandant de la section de recherches de Grenoble, ont tenu une conférence de presse Le procureur de la république, Eric Vaillant et le colonel Lionel James, commandant de la section de recherches de Grenoble, ont tenu une conférence de presse
Le procureur de la république, Eric Vaillant et le colonel Lionel James, commandant de la section de recherches de Grenoble, ont tenu une conférence de presse © Radio France - Véronique Pueyo

C'est une affaire sur laquelle les gendarmes enquêtent depuis 28 ans : le 7 janvier 1993, on retrouvait les corps de Michèle Marinescu, 43 ans, et de sa fille Christine, âgée de 13 ans, chacune dans leur chambre, égorgées. Un crime barbare avait dit à l'époque un magistrat en charge du dossier. 

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Le père de famille mis en examen et écroué

Le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant a tenu ce mercredi 16 juin après-midi une conférence de presse au palais de Justice de Grenoble en présence notamment du Colonel James, commandant de la section de recherches de la gendarmerie. Le procureur a annoncé l'arrestation d'un suspect dans ce "cold case", qui n'est autre que le mari et père des victimes.

Marian Marinescu, ancien ingénieur  et chef d'entreprise, aujourd'hui âgé de 72 ans, a été mis en examen pour l'assassinat de son épouse et le meurtre, précédé ou accompagné du viol de sa fille de 13 ans.

Une enquête jamais refermée

Au cours de ces 28 ans, pas moins de 5 juges d'instruction se sont succédés. 34 expertises ont été réalisées, des dizaines de témoins ont été entendus, plusieurs appels à témoin ont été lancés, en vain.

L'un des nombreux appels à témoins lancé pour retrouver les meurtriers de Michèle et Christine
L'un des nombreux appels à témoins lancé pour retrouver les meurtriers de Michèle et Christine © Radio France - Véronique Pueyo

En 2018, la gendarmerie décide de reprendre l'enquête à zéro. On procède à une relecture du dossier et une ligne de vie est établie, comprenez que l'emploi du temps de Marian Marinescu est réétudié de près. 

Au début de l'affaire, il avait été interrogé, car le couple, qui travaillait ensemble, battait de l'aile. Mais il avait un alibi en béton. Au moment du drame, il affirmait qu'il était en Roumanie, son pays natal, avec son fils de 7 ans, pour y passer les fêtes de fin d'année. 

Un alibi qui vole en éclats

Or, il apparait que Marian Marinescu était certes en Roumanie mais seulement avant et après les crimes, et qu'il a eu le temps de faire un aller-retour entre l'Isère et la Roumanie.

Mais ce sont surtout de nouvelles analyses des scellés qui vont permettre de confondre le père de famille. Grâce aux progrès de la science, son ADN a pu être isolé sur du sperme retrouvé sur le pantalon de sa fille Christine.

Marian Marinescu garde le silence, ses proches sont terrassés par ces révélations

Présenté ce mercredi aux deux juges d'instruction en charge du dossier, l'homme a gardé le silence. Mais aux enquêteurs qui l'ont interrogé en garde à vue, il a déclaré qu'en supposant que ce soit lui, il n'a aucun souvenir d'avoir commis les faits.

Pour la sœur de Michèle Marinescu qui est partie civile dans ce dossier avec son mari, cette révélation est un cataclysme, comme l'explique son avocat, Maitre Hervé Gerbi : "_Pour mes clients, c'est la pire des hypothèses__. Après le drame, ils ont entouré leur neveu, qui avait 7 ans à l'époque et qui venait de perdre sa mère et sa grande sœur. Leur beau-frère ayant un solide alibi, ils ont continué à le fréquenter durant toutes ces années, sans le soupçonner. C'est le paradoxe, ils voulaient savoir la vérité et celle qu'on leur livre est très difficile à vivre, si elle devait se confirmer."_

Maitre Gerbi est, depuis 6 mois, le nouvel avocat de la sœur de Michèle Marinescu
Maitre Gerbi est, depuis 6 mois, le nouvel avocat de la sœur de Michèle Marinescu © Radio France - Véronique Pueyo

Le fils du mis en cause, très choqué

Le fils de Marian Marinescu, qui a aujourd'hui 35 ans, s'est dit très choqué par ces révélations. Ni lui, ni son avocat n'ont souhaité participer à la conférence de presse organisée par le Parquet de Grenoble.

Rappelons que deux autres cold case isérois avaient été résolus en 2013, grâce aux nouvelles techniques de recherche d'ADN. Il s'agissait du meurtre de deux fillettes à Voreppe, en 1991 et 1996. Le meurtrier de Sarah et Saïda avait été jugé et condamné en 2016.

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