"On est en train de mourir à petits feux" : un food truck tente de redonner vie à plusieurs villages des Ardennes

Cuisiner ensemble puis partager un repas, le tout dans un food truck : c'est le concept qui a séduit la communauté de communes des Crêtes Préardennaises et la médiathèque de Signy-l'Abbaye. Deux villages ardennais ont été choisis pour cette première expérimentation. Mercredi 17 avril, c'est à Thin-le-Moutier que le camion a élu domicile, et le lendemain, jeudi 18 avril, à Maranwez.

Après une matinée aux fourneaux, les habitants dégustent un repas 100% fait maison, le tout dans une ambiance festive. Pommes de terre, choux et poireaux : les plats sont faits à partir de produits du coin, fournis par la communauté de communes.

Une alimentation saine pour tous

Avec cette expérience, Jean-Marie Oudart, vice-président des Crêtes Préardennaises, espère rendre plus accessible une alimentation saine et locale. "Beaucoup de gens consomment des plats préparés", déplore celui qui veut mettre à profit le territoire rural des Ardennes. "On a de quoi faire le lien entre des producteurs qui changent leurs pratiques et des consommateurs avec une nouvelle alimentation."

Plus qu'un sujet de santé, pour Jean-Marie Oudart c'est un véritable enjeu social. "Le 'manger mieux', ce n'est pas réservé aux gens qui ont beaucoup de revenus, défend-il. Quand on prend un peu de temps, ça ne coûte pas forcément plus cher et ça peut être intéressant de cuisiner des produits locaux."

Redonner vie à des villages endormis

Avec ce food truck, la communauté de communes veut proposer une expérience culinaire mais aussi sociale. Jean-Marie Oudart compte sur ce moment festif pour renforcer le lien entre les habitants. "Ils vont pouvoir discuter de ce qu'ils ont fait, anticipe-t-il. Il y en a aussi qui savent cuisiner des choses et qui pourront transmettre leur savoir aux autres."

Pour le vice-président des Crêtes Préardennaises, ce restaurant ambulant permet également de redonner vie à des villages peu animés. "Ce n'est pas un hasard si on va plutôt dans des petits villages où, souvent, il ne se passe pas énormément de choses", détaille Jean-Marie Oudart. Un manque d'activités que lui rapportent souvent les maires de ces lieux. "Ils nous font des retours comme : 'on est en train de mourir à petits feux, il n'y a plus d'école, plus de bistrot, l'église n'attire plus les foules'. Il faut donc qu'on récrée des événements pour remettre les gens ensemble", explique le vice-président.

Pour le moment, seuls deux villages ont été choisis pour tester l'expérience, mais la communauté de communes espère la reproduire sur l'ensemble de son territoire.