Les prix du cacao flambent, les chocolatiers de Besançon contraints d'augmenter leurs prix avant le week-end de Pâques

Plus de 10 000 dollars la tonne de cacao, c'est un record. Le dernier record date de 1977 : 5 379 dollars. Cette fois-ci, c'est presque le double. Difficile à vivre pour les chocolatiers qui vont se voir obligés, pour certains, d'augmenter leurs prix en boutique. Compliqué aussi pour les consommateurs, qui vont devoir faire chauffer la carte bleue à l'approche des chasses aux œufs de Pâques.

Pourquoi les prix du cacao augmentent-ils autant ?

Les réponses se trouvent en Afrique. En Côte-d'Ivoire et au Ghana, plus précisément : ce sont les deux pays qui produisent le plus de fèves de cacao. L'année dernière, ils ont produit 60 % de la récolte mondiale. Cependant, la dernière récolte est très mauvaise. Cela s'explique par de fortes pluies, des maladies fongiques qui touchent les fèves de cacao et enfin, par la sécheresse.

Selon les prévisions des spécialistes, la Côte d'Ivoire devrait produire à peu près 1,8 million de tonnes de cacao pour la saison 2022-2023. L'année dernière, elle a produit 2,3 millions de tonnes, c'est 30 % de plus. Évidemment, tout cela se répercute sur les prix. Aujourd'hui, une tonne de cacao est plus chère qu'une tonne de cuivre.

Les grands leaders du chocolat sont aussi concernés

Même les grands noms du chocolat sont touchés par cette augmentation. Lindt, Milka et Ferrero, par exemple, ont eux aussi, annoncé une augmentation des prix de leurs chocolats. En magasin, les maxi Kinder surprise sont à 60 euros le kilo et les lapins en chocolat Lindt sont à 36 euros le kilo, par exemple.

Les chocolatiers du Doubs

À Besançon, certains ont anticipé : ils ont des contrats à long terme avec leurs fournisseurs de cacao, ce qui leur permet d'avoir des prix qui restent fixes. D'autres ont pu commander avant l'augmentation des prix de leur matière première. C'est le cas de Maxime Saunier, chocolatier pâtissier dans la rue des Granges, à Besançon : "J'ai anticipé pour cette fois mais c'est vrai que dès la prochaine commande je vais devoir y passer, comme les autres pâtissiers. On va sans doute être obligés d'augmenter un peu les prix."

Maxime Saunier et ses collègues essayent donc de faire des économies ailleurs, sur l'électricité par exemple. "On fait en sorte de ne pas laisser les lumière allumées et de limiter au maximum l'utilisation du four."

Les traditions d'abord, le porte-monnaie ensuite

"Ce sachet de chocolat à 18 euros pourrait être vendu 19 ou 20 euros après ma prochaine commande de cacao", explique le chocolatier. Mais pas de quoi décourager Iris. Cette maman de 54 ans est venue pour faire plaisir à son fils : elle souhaite lui organiser une chasse aux œufs dans leur appartement. "Aujourd'hui j'ai acheté un assortiments de petits œufs et un plus gros poisson en chocolat. J'en ai eu pour 18 euros. Certes, c'est un budget, mais je préfère mettre un peu plus cher pour de bons chocolats de Pâques une fois par an que de ne pas en acheter du tout", confit-elle.