InovaYa : l'accès à l'eau potable pour tous

InovaYa est la contraction de deux mots : Inovation et Aya, qui était la déesse sumérienne, dans l'Antiquité, des eaux souterraines, celles que l'on pouvait boire. D'où le nom que Khaled Al Mezayen a donné à sa société quand il l'a créée, en 2018. Ce docteur en pharmacie industrielle a mis au point avec son équipe la conception et le dimensionnement d'unités de traitement de l'eau. Des unités capables de s'adapter à la qualité de l'eau à filtrer. Elles sont destinées à des collectivités locales ou des industriels, mais pas à des particuliers.

France Bleu Isère : Cela fait six ans maintenant que vous existez et vous avez l'habitude de vous appeler, un peu par boutade, les Experts à Miami du traitement de l'eau. Pourquoi ?

Khaled Al Mezayen : Parce qu'en fait, on vient souvent nous voir lorsqu'on a une problématique très complexe de traitement des eaux et qu'on n'arrive pas forcément à gérer ou à traiter. Et nous, on arrive toujours à trouver une solution pour traiter un effluent ou une eau et pour l'amener à la qualité voulue.

Alors, comment vous travaillez, sans dévoiler aucun secret industriel?  Quelles méthodes avez-vous mises au point ?

L'objectif était de créer des unités qui nécessitent le moins de maintenance et d'opération possible, le moins de produits chimiques. Et l'idée était de trouver un procédé qui nous permette de traiter certaines eaux pour qu'elles deviennent potables. Notre première unité, c'est l'Unio. On a déposé deux brevets pour cela. Donc, c'est une unité qui peut traiter des eaux de surface, des rivières, des lacs pour en faire des eaux potables. Et cela sans ajout de produits chimiques, ni pour traiter l'eau ni pour nettoyer les filtres.

Au début, vous étiez un peu tourné vers l'international. Vous avez travaillé beaucoup avec le Laos ou avec les Philippines. Là, vous vous recentrez un petit peu sur des demandes plus locales, plus françaises et européennes?

Oui, tout à fait. Donc, après la crise Covid, nous nous sommes recentrés sur la France, sur l'Europe, avec une approche autour de l'industrie aussi. Comme je vous l'ai dit avec cette approche que l'on qualifie des trois R, comme Réduction, Réemploi, Réutilisation. Et puis nous avons commencé à travailler avec le groupe SAUR qui est le numéro trois de l'eau en France et avec qui nous avons des actions en métropole mais également dans les DOM-TOM. Nous travaillons avec des industriels de la cosmétique, de la pharma, de l'agroalimentaire et du textile. Aujourd'hui, nous ouvrons d'autres "verticales", notamment l'industrie métallurgique, qui a de gros besoins en eau et qui crée des pollutions importantes. Et donc notre objectif est de réduire leur consommation, de les aider à réduire leur empreinte eau.

L'eau est-elle la ressource naturelle qui va être la plus convoitée dans le monde, dans les années à venir ?

La quantité d'eau qu'il y a sur terre est la même depuis des millions d'années. J'aime dire à mes enfants qu'on boit du pipi de dinosaure ! C'est le grand cycle de l'eau qui revient. Par contre, c'est sa disponibilité qui change. On va avoir de plus en plus d'eau sous forme salée, sous forme évaporée. Et ces eaux-là sont difficiles à capter ou à traiter. Donc l'usage que l'on fait de l'eau actuellement va être difficile à maintenir ! A mon avis, oui, il va y avoir des conflits d'usage et d'ailleurs la guerre de l'eau a déjà commencé. car il y a une notion de survie quant à avoir une source d'eau à proximité.