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"C'est se foutre de notre gueule" : en Dordogne, la mission flash déçoit les agriculteurs touchés par la grêle

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Après les violents orages de grêle qui ont touché plusieurs départements dont la Dordogne en juin dernier, le ministère de l'agriculture a annoncé une aide de 40 millions d'euros destinée aux agriculteurs.

Roland Bouthier, Jean-Pascal Beau et son fils. Roland Bouthier, Jean-Pascal Beau et son fils.
Roland Bouthier, Jean-Pascal Beau et son fils. © Radio France - Jeanne de Butler

"J'ai voulu ramasser du blé qui a été grêlé, j'ai fait 6-7 quintaux, alors j'ai tout arrêté. Une année normale c'est 70 quintaux", explique Roland Bouthier. L'agriculteur produit des céréales, du blé, du maïs, de l'orge et du tournesol à Ribérac. Comme beaucoup d'exploitants, il a presque tout perdu lors des violents orages de grêle qui ont frappé le nord-ouest du département en juin dernier. Un mois et demi plus tard, rien ou presque n'a changé. Les cultures sont hachées, complètement broyées. Il a posé des bâches sur les toits des bâtiments en attendant de commencer les travaux. 

L'agriculteur estime avoir perdu 120.000 euros cette nuit-là. 100% de sa production sur Ribérac est partie en fumée en l'espace de quelques minutes.

Une aide plafonnée à 5.000 euros par exploitation 

Son ami Jean-Pascal Beau, un agriculteur de Vanxains fait le même constat. Il a entendu parler de la mission flash du ministère de l'agriculture. Elle a rendu ses conclusions mercredi 3 août. Parmi les mesures, elle prévoit que l'Etat finance un fonds de 40 millions d'euros qui vont s'ajouter aux 20 millions déjà prévus pour soutenir les agriculteurs touchés par le gel. Les aides seront plafonnées à 5.000 euros par exploitation agricole. "5.000 euros c'est 2 hectares et demi de maïs ou de tournesol. Moi, j'ai 150 hectares ! C'est se foutre de notre gueule franchement", s'emporte Roland Bouthier. Comme son ami Jean-Pascal Beau et beaucoup d'agriculteurs du coin, il a assuré ses bâtiments mais pas les récoltes. Depuis un mois et demi, il puise donc dans ses réserves de l'hiver dernier. Mais à la mi octobre, il faudra planter, financer les semences, les engrais, les impôts, les fermages, le gasoil... "Comment on fait ? C'est tout le temps faire des emprunts pour rembourser les emprunts", souffle l'agriculteur.

Pour vivre, il a fait plusieurs demandes pour des aides des subventions... Il a même demandé à toucher le RSA. 

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