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Polémique en Dordogne après l'achat d'un ancien village vacances par la Fédération des chasseurs

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La Fédération de chasseurs de Dordogne a remporté jeudi 15 juin la vente aux enchères du village vacances abandonné Le Brantôme, en Dordogne. Associations et élus s'inquiètent du futur projet prévu sur le site.

Le site de plus de 180 hectares regroupent des étangs, des forêts, des parcs, des restaurants et des discothèques. Le site de plus de 180 hectares regroupent des étangs, des forêts, des parcs, des restaurants et des discothèques.
Le site de plus de 180 hectares regroupent des étangs, des forêts, des parcs, des restaurants et des discothèques. - Mairie de Château L'évêque

Adjugé vendu. Jeudi 15 juin, au tribunal judiciaire de Bordeaux, s'est joué l'avenir du Brantôme, cet ancien village vacances abandonné situé entre Agonac, Biras et Château-l'Evêque, en Dordogne. Avec une offre à 1 105 000 euros, la Fédération des chasseurs de Dordogne a remporté la vente aux enchères pour acquérir la propriété de 181 hectares, laissée à l'abandon depuis la liquidation judiciaire de son propriétaire, la société Seat.

La faune et la flore ont repris leurs droits entre les étangs, les fermes, les anciens restaurants et discothèques. La Fédération des chasseurs dit vouloir préserver cette biodiversité. Le projet officiel n'est pas précisément annoncé mais l'organisation souhaite plus d'espace notamment pour leurs formations avec des écoles, des collèges et des lycées sur la sécurité et la connaissance de la nature.

"Ils se font passer pour des protecteurs de la nature"

Mais le rachat de la Fédération des chasseurs ne satisfait pas les associations et élus écologistes. Le président de l'organisation de protection de la nature Sepanso, Gérard Charollois, réagit : "ils essayent de se faire passer pour des protecteurs de la nature. Ils ont besoin de redorer leur image". Le militant écologiste soutenait le projet du Grand Périgueux. "Pour une fois qu'une collectivité territoriale de Dordogne veut faire quelque chose pour la nature, c'est dommage", regrette-t-il.

L'Agglomération s'est positionnée sur la vente aux enchères. Mais son offre de 750 000 euros a largement été dépassée par celle de la Fédération de chasse et par deux autres candidats. "C'est une déception, reconnaît le Président Jacques Auzou, on voulait en faire un sanctuaire de la biodiversité et y travailler avec nos centres de loisirs et écoles". Les chasseurs, eux, assurent que le lieu ne deviendra pas une zone de chasse même s'il pourrait y avoir des "régulations".

Surenchères et lettre au préfet

Après la vente, les différents candidats ont encore dix jours pour faire une surenchère. Alain Marty, le maire de Château-L'évêque, commune où est située la large majorité du site, dit avoir tout de suite appelé le Président de l'Agglomération. "Je lui ai dit ma déception et j'ai demandé ce qu'on allait faire", confie celui qui estime que la surenchère sera "compliquée". Jacques Auzou réunira l'exécutif jeudi prochain et la question sera posée. Si aucune surenchère n'est formulée d'ici dimanche 25 juin, la fédération des chasseurs sera officiellement propriétaire.

Le Président de l'Agglomération ne "veut pas faire la guerre avec les chasseurs" mais estime que les associations pourraient se mobiliser. Gérard Charollois de la Sepanso a déjà envoyé une lettre au préfet pour dénoncer une éventuelle irrégularité. Selon lui, la décision a pu être prise sans délibération en Assemblée générale, ce qui pourrait, dit-il, annuler la vente. Dès lors, la charge reviendrait à la collectivité territoriale.

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