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Avertissements aux coureurs, limitation du matériel : les pistes du patron du Tour de France pour réduire les chutes

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Avant la course Paris-Roubaix dimanche, le débat sur la sécurité des coureurs est relancé. Jeudi, Jonas Vingegaard a gravement chuté dans le Tour du Pays basque. L'augmentation de la vitesse, liée aux progrès du matériel, est pointée du doigt par Christian Prudhomme, patron du Tour de France.

L'augmentation de la vitesse des coureurs, liée aux progrès du matériel, est la cause principale des chutes, selon Christian Prudhomme L'augmentation de la vitesse des coureurs, liée aux progrès du matériel, est la cause principale des chutes, selon Christian Prudhomme
L'augmentation de la vitesse des coureurs, liée aux progrès du matériel, est la cause principale des chutes, selon Christian Prudhomme © Radio France

Invité de France Bleu Nord vendredi pour le lancement de Paris-Roubaix, Christian Prudhomme, patron du Tour de France, est revenu sur les chutes à répétition ces dernières semaines, et notamment sur celle du Tour du Pays basque jeudi. Plusieurs coureurs, dont les stars Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel, ont lourdement chuté dans une descente et souffrent de multiples fractures.

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Il y a "très clairement, eu une augmentation exponentielle de la vitesse ces toutes dernières années", liée d'abord "au matériel ultra-performant", constate Christian Prudhomme. "C'est à la fois fascinant et terrifiant", estime Christian Prudhomme. "Chaque année les braquets augmentent, il y a eu l’introduction des freins à disques ces dernières années qui sont très performants mais qui font que les coureurs freinent plus tard et donc on continue à aller plus vite plus longtemps. Des mesures peuvent être prises assez rapidement, comme la limitation des braquets", estime-t-il.

Les oreillettes font débat

D'autres outils utilisés lors des courses pourraient aussi perturber selon lui les coureurs : "Il y a toujours le débat sur les oreillettes, dont certains disent qu’elle est un outil pour la sécurité et d’autres disent exactement le contraire, il y a les compteurs que les coureurs ne cessent de regarder en permanence." Pour les détracteurs, les oreillettes peuvent distraire le coureur. Mais surtout parce qu'il reçoit souvent exactement la même consigne que ses collègues des autres équipes pour bien se placer à des moments clé de la course. Comme lors de la chute de Van Aert le 27 mars dans À travers la Flandre, précédée par un puissant coup de vis de son équipe Visma.

Le patron du cyclisme chez ASO pointe aussi le comportement de certains "brillants et jeunes coureurs" mais "qui n’ont pas forcément l’habitude ou l’expérience du bon geste, du bon comportement vis-à-vis des autres coureurs" .

"On est plus en sécurité dans une Formule 1 à plus de 300km/h" pour Marc Madiot

"Aujourd'hui, on est plus en sécurité dans une Formule 1 à plus de 300 km/h que sur un vélo sur une route du Pays basque ou du Tour de France". Invité de franceinfo vendredi, Marc Madiot pose la question de la sécurité des coureurs cyclistes alors que se tient ce week-end Paris-Roubaix. Le manager général de la formation Groupama-FDJ réagissait à la grave chute jeudi sur le Tour du Pays basque. Plusieurs coureurs, dont les stars Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel, ont lourdement chuté dans une descente et souffrent de multiples fractures.

Pour Marc Madiot, c'est la vitesse, la première responsable de ces graves chutes à répétition. "Parce que ça va de plus en plus vite avec des vélos plus performants et avec des coureurs de plus en plus compétitifs". Il estime que le niveau moyen du peloton est "extrêmement élevé" et qu'il n'a "jamais été aussi performant". Les écarts entre les coureurs et les différentes équipes "se resserrent", le peloton "est donc plus longtemps en boule, comme on dit dans le jargon cycliste" donc "on augmente le risque", analyse le manager, deux fois vainqueurs du Paris-Roubaix.

Pour Marc Madiot, quand vous avez "des cyclistes qui vont de plus en plus vite sur des routes de plus en plus aménagées pour aller de moins en moins vite" à un moment "ça ne passe plus". Face à cette situation, il estime qu'il faut avoir "une action véritable auprès des constructeurs de cycles pour dire qu'on revient en arrière". Il fait ainsi le parallèle avec le sport automobile : "Quand ça va trop vite sur un circuit, on fait ce qu'il faut au niveau de l'aérodynamisme pour ralentir les voitures, on diminue la puissance des moteurs, on trouve des solutions pour que la sécurité soit assurée". Il en attend donc de même pour le cyclisme.

Une chicane sur Paris-Roubaix pour ralentir le peloton

Justement, pour la 121e édition de Paris-Roubaix qui se tient dimanche pour les hommes, l'organisation a installé une chicane, pour ralentir le peloton au moment d'arriver sur la trouée d'Arenberg. "Ça n'est pas la solution parfaite, nous en avons conscience et il y aura autre chose l'année prochaine, en faisant un détour pour ne pas arriver de face dans la trouée", indique Christian Prudhomme. Le patron du Tour de France estime aussi que les coureurs ont une responsabilité au niveau de leur comportement. Ils doivent "faire la différence, là où ils peuvent, sur le terrain sportivement probant et sélectif, pas en prenant des risques insensés".

Des systèmes de cartons jaunes, rouges sont à l’étude pour "sanctionner les comportements et éloigner les coureurs qui ne respecteraient pas les règles". "Un comportement plus responsable à certains moments et aussi des vélos qui vont moins vite et les aménagements routiers nécessaires", résume Christian Prudhomme.

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