VIDEO – Paris-Roubaix : on a testé la chicane de la Trouée d’Arenberg

Depuis l’annonce de sa mise en place lors de l’édition 2024 de la course cycliste Paris-Roubaix qui se tient ce dimanche 7 avril, l'entrée de la Trouée d'Arenberg et sa fameuse chicane, animent les conversations des amateurs de cyclisme, mais aussi des coureurs eux-mêmes. France Bleu Nord a décidé de la tester ce vendredi, comme de nombreux amateurs sur place.

La chicane de la polémique

Cette fameuse chicane est censée ralentir les coureurs avant le secteur pavé long de 2.200 mètres. L'objectif des organisateurs, c'est d'apporter plus de sécurité. Il faut dire que la course, et ses six millions de pavés a connu bien des chutes et fait peur aux organismes, notamment cette année avec des secteurs gorgés d'eau et de boues, après un hiver marqué par les inondations. L'état de la chaussée, illustre bien la fameuse expression de "l'Enfer du Nord".

La polémique enfle et les coureurs eux-mêmes ne semblent pas tous convaincus. Le Néerlandais Mathieu van der Poel, favori à sa propre succession dimanche à Paris-Roubaix, a estimé vendredi que la chicane mise en place à l'entrée du secteur pavé de la Trouée d'Arenberg "rendra la course encore plus dangereuse". "C'est une blague ?", avait-il posté sur le réseau social X, mercredi.

Pros et amateurs en reconnaissance

Une partie des coureurs ont pu tester eux-mêmes cette nouvelle chicane ce vendredi, mais aussi et surtout une partie du secteur pavé qui fait de cette course une légende.

Certains spectateurs habitués de Paris-Roubaix étaient eux aussi déjà présents pour observer la nouvelle installation. "Je ne m'attendais pas du tout à ça, confie Marie qui vient d'Auvergne depuis une dizaine d'années pour assister à la course. Car Paris-Roubaix existe depuis des décennies, les plus grands ont emprunté ces pavés et sont rentrés dans cette trouée à vive allure."

"C'est pour la sécurité des coureurs, c'est bien pour eux, estime Gérard, un autre habitué. De nos jours, il y a beaucoup trop de chutes." Mais pour Christian, cette chicane avec un angle à presque 180 degrés c'est un peu n'importe quoi. "Je trouve que c'est même plus dangereux qu'autre chose. Quand ils arrivent, ils ralentissent, c'est limite s'ils ne vont pas tomber. Dans le virage, il risque d'y avoir des chutes, voire des bouchons car les voitures et les motos auront du mal à passer aussi..."

Répondre à la demande de sécurité

Les organisateurs de la course cycliste Paris-Roubais, n'ont pas pris cette décision seuls. Ils l'ont fait à la demande du syndicat des coureurs CPA, qui demandait plus de sécurité.

La trouée d’Arenberg a connu une chute spectaculaire en 1998 lors de la traversée de ce secteur pavé mythique long de 2.200 mètres. Le coureur cycliste Johan Museeuw, principal favori, avait dû abandonner, victime d'une fracture ouverte de la rotule. En 2001, le coureur français Philippe Gaumont avait chuté sur les pavés rendus glissants par la pluie.

Ce vendredi matin, interrogé sur France Bleu Nord, Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, estimait qu'il fallait trouver des solutions face à "la vitesse exponentielle ces dernières années". Sur la chicane précisément, il considère qu'il faut sans doute apporter d'autres réponses. "Ça n'est pas la solution parfaite. Nous en avons tous conscience et il y aura autre chose dès l'année prochaine en faisant un détour pour ne pas arriver de face dans la trouée qui est l'un des lieux mythiques de Paris-Roubaix".

Il pointe aussi le comportement des coureurs, "qui n’ont pas forcément l’habitude ou l’expérience du bon geste, du bon comportement vis-à-vis des autres coureurs." Des systèmes de cartons jaune et rouge sont aussi à l'étude.