L’aéroport de Rennes pas en grande forme, mais avec des atouts et toujours une priorité de la Région

Avec un peu moins de 600.000 passagers en 2023, l’aéroport de Rennes est loin du million, qui avait été l’objectif avant la crise. En 2023, le trafic a baissé de 7,5%. Rennes est le seul aéroport en baisse dans l’ouest, quand la fréquentation progresse à Nantes (+12,7%), Caen (+9,4%) et Brest (+1,1%).

Mais pour le directeur de l’aéroport, il faut voir sur le long terme, Rennes étant de ceux qui ont "retrouvé une grosse part de leur trafic d'avant crise", explique Chivoine Rem. Une grosse part, mais les chiffres de fréquentation sont toujours très en dessous de ceux de 2019 (-30,2%), contre -9,6% à Nantes et même + 8,2% à Caen. Seul Brest fait moins bien avec -34,4%. Cela dit, à part Paris (Roissy, Orly et Beauvais) et Marseille, aucun des vingt plus grands aéroports français n’a retrouvé ses chiffres de 2019. Rennes était alors à 851.976 passagers.

En 2023, l’Aéroport de Rennes a vu Easyjet abandonner plusieurs liaisons (notamment Porto, Lisbonne et Genève). Dans le même temps, Volotea installe une de ses neuf bases françaises à Brest, rappelle l’ADARB, Association pour le Développement de l’Aéroport de Rennes-Bretagne, qui parle d’un "déclassement" et craint "à l’instar de l’aéroport quimpérois, le décrochage définitif de l’aéroport rennais". Ce que conteste la direction. "Brest et Rennes ne sont pas du tout en concurrence" et Easyjet représente encore "300.000 passagers par an" et a "doublé le nombre de vols pour Londres". Et d’insister sur de nouveaux vols vers Dublin au 1er mai, le retour de Francfort fin avril à raison de cinq vols par semaine et plus de fréquences sur Marseille et Toulouse. Et puis "aucun aéroport de notre taille n'est aussi bien connecté à des hubs comme Roissy, Francfort et Amsterdam", ajoute Chivoine Rem.

Même discours à la Région propriétaire de l’aéroport de Rennes, qui reste une priorité, assure le vice-Président en charge des transports. Michaël Quernez y voit un aéroport avec des "atouts importants", que ce soient sa piste "aux derniers standards", un "aérogare extensible", en "hyper proximité d’un centre-ville bien desservi", avec un "fort potentiel". L’objectif du million de passagers en 2030 est donc atteignable, "pour peu qu’il redevienne le premier aéroport utilisé par les bretilliens, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui", puisque Nantes capte plus de passagers en provenance d’Ille-et-Vilaine. Sans oublier le fret, "qui a un fort potentiel, avec un peu plus de 20% du trafic".