PHOTOS - Voici le projet pour le site du Mas Delfau à Perpignan

Les deux aménageurs du Mas Delfau à Perpignan ont présenté leur projet à la presse ce jeudi. Un projet soutenu par la mairie de Perpignan qui se veut "respectueux de l'environnement" et "d'utilité publique", sur 18 hectares collés à la zone économique de Technosud 2. Le groupe montpelliérain Hectare et le groupe perpignanais Buldu, les deux porteurs du projet, tenaient aussi à rassurer face aux différentes oppositions.

Une base de loisirs avec espace baignade

Le projet est de créer trois points d'eau en aval d'une branche du canal royal, qui part d'Ille-sur-Têt et arrive jusqu'au Mas Delfau, avant de se jeter dans l’Agouille de Fontcouverte. Un premier bassin de filtration grâce à de la végétation de type roseaux. Le but notamment : stocker ces eaux de surface et "recréer une zone humide". Deux retenues collinaires seront situées plus bas et alimentées par le premier bassin. L'un, d'une profondeur d'au moins trois mètres, sera utilisé pour l'irrigation agricole et à destination de la lutte contre les incendies "en cas de stress hydrique". Et si le niveau d'eau le permet, ces deux retenues pourront accueillir des loisirs nautiques.

Les aménageurs se disent ouverts à "tout porteur de projet", et évoquent la possibilité d'un téléski nautique, un espace de baignade ou encore des jeux flottants. Des guinguettes pourront s'installer à proximité des plans d'eau, ceinturés par la forêt existante "conservée" avec une liaison douce pour de la promenade, et du parcours sportif.

D'autre part, ces retenues d'eau doivent permettre d'irriguer environ cinq hectares de terres agricoles en amont, secteur Mas Eychenne. Aucune eau ne sera prélevée pour alimenter ces bassins, tiennent à préciser les porteurs de projet.

Le mas devra être en partie démoli

Concernant le Mas Delfau directement, les promoteurs souhaitent créer une salle de réception et de mariage dans la partie chais, pour accueillir des évènements tout en conservant le bâti.

En revanche, la partie "mas", également délabrée et régulièrement vandalisée, devra être en partie démolie et reconstruite. Un risque d'effondrement est présent, et le bâtiment s'affaisse, présentant notamment des fissures.

Cet espace devrait contenir de la restauration, et des "espaces sportifs et bien-être", avec notamment de la location de salles de courte durée pour du yoga par exemple. Un padel sera également attenant au bâtiment. Et pour finir, un petit hôtel d'une "dizaine de places" indique la mairie.

Un jardin botanique à destination pédagogique et un théâtre de verdure verront aussi le jour autour du mas.

Près de 10.000 mètres carrés de bureaux

La troisième partie, située près du bâtiment du Mas Delfau, est la construction de bureaux avec parking sur environ 10.000 mètres carrés prenant part à Technosud.

Selon le projet, seul l'espace bureau et parking sera "imperméabilisé", soit environ 10.000 mètres carrés, car deux autres parkings seront créés sur le site, d'une capacité de 400 places réunis, mais sans goudronner.

La "porte ouverte" au dialogue

Mais les porteurs du projet tenaient également à répondre aux polémiques sur le Mas Delfau, les collectifs écologiques dénonçant notamment l'idée d'un nouveau téléski nautique et la construction de bureaux. Quand à l'opposition municipale, elle avait déposé un recours gracieux contre la transaction entre la mairie et les promoteurs, estimant que son montant (un million d'euros) avait été sous-évalué.

"On se réapproprie le Mas Delfau avec des lieux de vie ludiques, des bureaux, des services pour la zone de Technosud, et une ouverture au public avec les bassins hydrauliques, argumente Jacques Buldu, PDG de Buldu. Cela va créer un lieu de vie et un environnement écologique va se créer. La totalité des arbres sur le site vont être maintenus. Au niveau écologique on est ouvert à toutes discussions pour améliorer le projet, la porte n'est pas fermée."

Le projet a été adopté en conseil municipal, et pour l'heure, les études naturalistes sont en cours. Les promoteurs espèrent donc déposer le dossier en préfecture au premier trimestre 2025, pour un début des travaux un an après, début 2026. Le coût global du projet est estimé pour l'heure à 22 millions d'euros.