Après le golf de Villeneuve, un projet de téléski nautique suscite la polémique à Perpignan

Le Mas Delfau, c'est un ancien domaine viticole au fond de la zone de Technosud 2. Une imposante bâtisse fait face à un corps de ferme désaffecté vieux de 200 ans aux entrées murées et aux murs recouverts de tags colorés. Le site comprend plusieurs hectares de verdures en friche, où doivent être construits un parking de 300 places, des bureaux et un téléski nautique.

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"Une aberration" pour Philippe Poisse, membre d'Alternatiba, qui fait partie, avec plusieurs dizaines d'autres associations et collectifs, des opposants au projet.

"Ils vont avoir des problématiques d'évaporation, ils devront re-remplir périodiquement, ils vont détruire une zone naturelle. On n'a pas besoin d'un autre téléski nautique, il y en a déjà deux dans le département. Concernant les futurs bureaux, on a déjà énormément de mètres carrés vide, y compris à Technosud."

Une chapelle du Moyen-Âge sur le site ?

De son côté l'ASPAHR, l'association pour la sauvegarde du patrimoine artistique et historique roussillonnais, alerte sur l'intérêt archéologique et historique du lieu. Selon elle, il est fort probable qu'une église ou une chapelle datant du Moyen-Âge soient présentes sous le site, tout comme d'anciens réseaux hydrauliques.

"Il s'agit d'un ensemble qui avait autrefois une destination agricole, avec des lieux spécifiques. Nous ne sommes pas opposés à ce que les bâtiments évoluent et trouvent une utilité. Ce qu'il faut c'est que ce soit fait en respectant le caractère du lieu, et au vu de la densité du programme on peut en douter, ou au moins craindre que les lieux ne soient pas traités comme ils doivent l'être. C'est un des derniers grands mas caractéristiques de l'histoire agricole du Roussillon, on craint qu'il ne soit complètement transformé et artificialisé. Cet endroit mérite respect et conservation au bénéfice de tous, en raison de son caractère architectural et de son histoire", explique Olivier Poisson, membre de l'association

Le groupe Hectare, promoteur du projet, assure de son côté que rien n'est définitif. Il tiendra une conférence de presse d'ici un mois pour répondre à toutes les interrogations.

La vente n'a pas encore eu lieu entre le groupe montpelliérain et la mairie de Perpignan. En effet, les élus de l'opposition ont déposé un recours gracieux contre la transaction en janvier, estimant que son montant (un million d'euros) avait été sous-évalué.