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Dernière ligne droite pour Mathieu Acébès (USAP) : "c'est l'équipe qui compte, pas mes états d'âme"

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Mathieu Acébès retrouve une place dans l'équipe de l'USAP pour le match à Bayonne. Il se confie avant ces derniers moments avec le club catalan et sa présence sur le terrain "n'est pas un cadeau d'adieu" que le staff lui fait.

Mathieu Acébès de retour dans le XV de départ de l'USAP à Bayonne Mathieu Acébès de retour dans le XV de départ de l'USAP à Bayonne
Mathieu Acébès de retour dans le XV de départ de l'USAP à Bayonne © Maxppp - maxppp

France Bleu Roussillon : Après la défaite contre Clermont, le groupe a besoin de réagir ?

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Mathieu Acébès : Après une défaite à domicile, qui plus est dans le contexte actuel où on enchaînait les bons résultats, l’attente était grande. La déception est d'autant plus grande. Maintenant, "Sempre Endavant", il faut toujours aller de l'avant. C'est le symbole du club. Il ne faut pas se poser de questions et aller toujours de l'avant. Parce que si tu commences à regarder dans les rétros, tu n’avanceras plus après.

Dans le groupe, c'est une réaction dans le caractère que vous espérez à Bayonne ?

On n'est pas une équipe à réaction toute l'année, on a pu avoir des mauvais résultats et des bons résultats, mais l’investissement de l'équipe, honnêtement, a toujours été le même. Depuis fin juin quand on a commencé la préparation physique jusqu’à maintenant, donc ça a été très bien préparé par le staff tout au long de l'année. On reste concentré, On n'est pas à se dire qu’il faut réagir. Non, il faut continuer à faire les efforts. Contre Clermont, le match ne bascule pas en notre faveur, mais il aurait très bien pu. Et c'est comme ça. C'est des aléas. Il faut savoir toujours aller de l'avant.

Vous êtes en milieu de classement, que pouvez-vous espérer comptablement dans cette fin de saison ?

Honnêtement, on n'y fait pas trop attention. C'est un peu bateau ce que je vais dire, mais on prépare chaque match pour le gagner, chaque match pour être performant. On a aujourd'hui un effectif de qualité et en quantité et donc on est en capacité de préparer tous les matches pour les gagner.** Et franchement, on ne fait pas attention. On sait que l'objectif affiché du club en début de saison était le maintien. On n'est toujours pas maintenu, donc on n'a pas encore réalisé les objectifs.

"Je prends le plaisir comme je peux"

Savourez-vous aussi votre retour dans l'équipe ?

Vous me connaissez, je suis un compétiteur, ça fait 18 - 19 ans que j'y suis dans le milieu donc je sais ce que j'ai à faire. Je me connais, je connais mes partenaires, je connais mes adversaires, je suis content de retrouver le terrain. Je n'étais pas là les deux derniers matchs, c’est comme ça. Le groupe, comme je le disais, a de la qualité. Mais j'ai quand même beaucoup joué cette année et j'en suis heureux. Et quand il faut tourner, il faut savoir aussi faire travailler le groupe, être un coéquipier exemplaire qui amène les autres et c'est ce que j'ai toujours fait. Et franchement, je suis très heureux aujourd'hui de vivre une saison comme ça pour ma dernière à l'USAP.

Vous nous aviez confié il y a quelques semaines savourer tous les moments avant la fin, est-ce encore plus vrai aujourd'hui ?

Oui, je prends tout. Comme je l'ai dit, je ferai bientôt 37 ans. Ça fait un moment pour moi que c'est du bonus. C'est un plaisir énorme. C'est un rêve de gosse. C'est une chance inouïe que j'ai. Je me sens privilégié de la vie, tout simplement. De pouvoir vivre des moments comme ça, de pouvoir être encore physiquement bien et de pouvoir bien être encore le compétiteur que je suis.

C'est en plus un match à Bayonne, forcément spécial pour vous, est-ce que ça rajoute un peu d'émotion et de motivation ?

Oui, c'est particulier parce que je suis né à Bayonne, j'ai grandi à Bayonne, j'ai fait mon sport-études à Bayonne et le Pays Basque, ça reste ma terre natale. Bien sûr, il y aura ma famille en tribunes, c'est peut être un des derniers matchs de ma carrière. J’essaie de prendre le plaisir comme je peux, ça c’est pour moi mais avant tout, j’ai mon travail à faire pour l’équipe. J’ai vraiment envie que ça soit l'équipe en premier et pas mes états d'âme, mais c’est un bon moment

Que vous évoque Bayonne ? Quel est le premier souvenir qui vous revient dans ce stade ?

Un premier tournoi à Jean-Dauger quand j'étais en mini poussins. Il y avait encore la piste vélodrome de Jean-Dauger. Je me souviens de ce tournoi avec l’école de rugby avec le sandwich à la merguez et les frites à midi. C'était le vieux Jean-Dauger de l'époque et c'était sympa. C'est des beaux souvenirs. Je jouais avec Boucau Tarnos. J’avais marqué un essai quand j'étais petit à Bayonne mais après j'étais parti au Boucau parce qu'on habitait là-bas. J’avais cinq ans et demi. C’était il y a longtemps mais pas tant que ça car j’ai des fois l’impression que j’ai encore quinze ans !

"J'ai pris beaucoup de place ici pendant des années et il y en a un paquet que ça dérange"

Bayonne, Perpignan et Pau pour terminer la saison, vos trois stades, vos trois clubs, c'est un beau symbole pour terminer...

Oui, c'est vrai qu’en début d'année, quand j'ai regardé le calendrier, j'ai vu Bayonne, le dernier match à Aimé-Giral et ensuite Pau. Mais, je le redis, l’équipe passe avant moi. Je suis content aujourd'hui d'être sur le terrain. À moi de montrer que je suis encore là et de faire taire certaines personnes. Je veux être au rendez-vous, toujours présent, avec mes qualités.

Avez-vous envie de montrer aussi qu'on ne vous fait pas un cadeau d'adieu en vous alignant ?

Oui, exactement. Il y a beaucoup de gens qui parlent autour de moi et qui savent plus de choses que moi apparemment. Mais non, si je suis là, ce n’est pas un cadeau. Si Frank m’aligne c'est que je suis un compétiteur et que physiquement je suis là, il ne me fait pas de cadeau. Frank n'est pas du genre à faire de cadeaux, ni Zaza (David Marty). Mais bon, vous savez, j'ai pris beaucoup de place ici pendant des années. Il y en a un paquet que ça dérange apparemment.

Et Perpignan, au final, qu'est-ce que ça représente pour vous ?

Franchement, je me suis régalé. Je l'ai déjà dit maintes et maintes fois. Mon histoire à Perpignan, elle est particulière. Quand j'arrive, je me demande vraiment si je vais rester ici. Je pars de Pau sur un malentendu. J'ai été de là-bas moi, c'était le 64, je voulais rester là-bas et jamais je ne pensais vivre ce que j'ai vécu à Perpignan. Au final, c’est une deuxième maison pour moi et je me sens d'ici. Les gens généralement me disent que je suis de Perpignan. Ils oublient, ils occultent qu'avant j'ai eu quand même une carrière. Je suis arrivé ici à 28 ou 29 ans, donc j'en avais fait des matches avant et ailleurs, mais personne ne s'en souvient.

Tout le monde pense que je suis de Perpignan et je me suis régalé, Il y a eu tellement de choses vécues ici dans ce stade. A mon arrivée à Perpignan, on est dernier de PRO D2 avec 5000 personnes dans le stade. On se retrouve à faire une demie dans un stade fou. La descente et la remontée en Top 14. On a vécu des trucs incroyables. Quand tu joues à Perpignan, tu te sens vivant, par contre il faut avoir les épaules.

Vous avez parlé de lassitude mais on vous sent de nouveau frais mentalement pour terminer cette aventure à Perpignan...

En fin d’année dernière, j'ai été un peu lassé mentalement parce que ça a été dur d'être au-devant de la scène tout le temps, de prendre tout, tout le temps. Et aujourd'hui, je suis vraiment bien et je suis très heureux, je profite vraiment et j'ai envie de partager en plus avec mes coéquipiers, mes amis, ma famille. Quand ce sera fini, on se souviendra de ça. J’ai envie d’avoir le sourire et de ne pas être aigri. Je suis quelqu'un de positif dans la vie et je suis quelqu'un qui avance et c'est pour ça que je me retrouve bien dans le "Sempre Endavant", parce que je vais toujours de l'avant et des fois à contre vents mais j'y vais, et il y a un peu de vent ici.

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