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Haro sur les tomates marocaines au péage Perpignan-Sud

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Plusieurs dizaines d'agriculteurs ont organisé ce jeudi matin un barrage filtrant au péage de Perpignan-Sud pour dénoncer les importations de tomates marocaines sur le sol français. La cargaison d'un poids lourd a été en partie déchargée.

Manifestation d'agriculteurs au péage sud de Perpignan contre les tomates marocaines Manifestation d'agriculteurs au péage sud de Perpignan contre les tomates marocaines
Manifestation d'agriculteurs au péage sud de Perpignan contre les tomates marocaines © Radio France - Baptiste Guiet

La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Orientales avaient convié pour cette opération coup de poing des producteurs venus parfois de loin. Des agriculteurs bretons, provençaux ou de la région nantaise étaient ainsi présents ce jeudi devant la barrière de péage de Perpignan-Sud. Dans leur viseur : les fruits et légumes importés du Maroc, en particulier les tomates. Plusieurs camions ont été contrôlés et la cargaison de tomates-cerises d'un des poids lourds en partie déchargée sur la chaussée.

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"Concurence déloyale"

Les producteurs de légumes français dénoncent les accords commerciaux entre la France et le Maroc qui engendrent selon eux une "concurrence déloyale". "Il y a près de 500 000 tonnes de tomates marocaines qui arrivent en Europe chaque année sans quasiment aucun droits de douane" déplore Ronan Collet, responsable de la section légumes à la FDSEA 35. "Au Maroc, le coût de la main-d'œuvre est 14 fois inférieur à celui de la France : on ne peut pas être compétitifs".

Les agriculteurs dénoncent également un problème d'étiquetage des tomates marocaines. "L'origine Maroc est vraiment écrit en tout petit et ça trompe le consommateur" regrette Antoine Collet, maraîcher près de Nantes. "Le reste de l'emballage est en plus très francisé". L'opération s'est d'ailleurs ensuite poursuivie dans les rayons d'un supermarché tout proche où les producteurs ont pointé du doigt le manque d'informations sur l'origine des tomates marocaines.

Ce coup de force des agriculteurs français n'a pas manqué de faire réagir de l'autre côté de la Méditerranée. Youssef Alaoui, le secrétaire général de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader) estimant que la tomate du Maroc fait office de "bouc émissaire" dans la crise agricole française. "Les produits marocains quels qu'ils soient respectent toutes les normes, sanitaires ou d'étiquetage, comme d'ailleurs les produits français exportés vers le Maroc" assure à France Bleu Roussillon M. Alaoui. "Respectons nos accords commerciaux. La balance commerciale penche d'ailleurs de loin en faveur de la France. La France ne produit pas de tomates à l'année et la demande est là. Si la tomate marocaine ne devait plus arriver sur le marché français, il faudrait mettre en place des serres et les chauffer, ce qui aurait un coût environnemental important et qui aurait une répercussion sur les prix. Par ailleurs les sociétés d'exportations marocaines fournissent des centaines d'emplois logistiques sur le site de Saint-Charles à Perpignan. Ce n'est pas à négliger".

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