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Le Llum Tours, l'illumination des tours à signaux dans les Pyrénées-Orientales, est annulé

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Le projet d'illuminer plusieurs tours à signaux des Pyrénées-Orientales le 7 mai prochain pour saluer l'arrivée de la flamme olympique, s'est heurté à une règlementation stricte, insuffisamment prise en compte. Ce mercredi, les organisateurs font machine arrière.

Llum tours Llum tours
Llum tours

L'illumination de tours à signaux, ce patrimoine médiéval qui surplombe les Pyrénées-Orientales, restera à l'état de "rêve" pour ces concepteurs. Le PDG de l'entreprise locale de fourniture d'énergie verte Llum annonce ce mercredi soir renoncer à la soirée du 7 mai 2024. Soirée dont France Bleu Roussillon était partenaire.

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David Gener voulait installer des projecteurs led au pied d'une quinzaine de tours autour de la plaine du Roussillon, en Vallespir et en Cerdagne. Deux faisceaux par tour, allumés pendant une heure, avec une lumière pouvant monter jusqu'à 600 mètres de haut pour saluer l'arrivée de la flamme olympique en France le lendemain et faire briller le patrimoine catalan, comme il l'a expliqué sur France Bleu Roussillon ce 30 avril.

Le code de l'environnement est intraitable

Après une ultime réunion avec les services du préfet mardi, les organisateurs de l'événement écrivent : "Il nous a finalement été précisé, après huit mois d’échanges, de tests et d’accords, que l’ensemble du département était, hormis Perpignan et sa conurbation, sur des "sites protégés" ou "sites accueillant des espèces protégées". Seules les tours de Canet-en-Roussillon et Château Roussillon échappent à la règlementation. Toutes les autres sont au cœur de zones protégées ou de parcs naturels régionaux. Autour de certaines nichent ou vivent des espèces protégées comme des papillons de nuit, des aigles ou des chauve-souris.

Risque de forte amende et de poursuite

Mardi en préfecture, il a été rappelé aux organisateurs que les zones protégées étaient régies par un arrêté ministériel de 2018 qui interdit toute source lumineuse excessive sur ces sites. Selon nos informations, ils pouvaient encourir 150.000 euros d'amende et des poursuites au pénal s'ils maintenaient l'événement.

La veille pourtant, du côté de la préfecture, on confirmait que le travail était en cours autour du projet depuis plusieurs mois. Que Llum avait bien reçu l'accord des maires concernés, mais aucun accord écrit des services de l'État. Il n'était pas question d'interdiction à ce stade, mais d'un examen précis du dispositif. Les porteurs du projet étaient donc arrivés à la réunion avec plusieurs propositions, dont celle d'abandonner l'illumination de la Massane où se reproduisent des papillons de nuit à cette période.

Ce rappel de la loi à une semaine de l'événement est "incompréhensible" pour David Gener et son équipe. Ils dénoncent une campagne orchestrée par des associations environnementales extérieures au département : "Malgré toute notre bonne volonté, ces oppresseurs venant d’ailleurs ont eu raison de ce beau projet, des donneurs de leçons vivants dans des métropoles plus illuminées que l’ensemble de notre département prétextant mieux sauvegarder notre faune et notre flore que nous, qui la chérissons tant. Nous restons surpris que d’autres puissent arpenter, éclairer, voire enflammer toutes ces zones sauvegardées. Devrons-nous donc annuler toute festivité publique ?"

Pourtant, l'antenne locale de la Ligue de protection des oiseaux, des salariés de la réserve de la Massane et d'autres associations du département avaient aussi, y compris à notre micro, manifesté leur inquiétude ces derniers jours.

Ultime coup porté au projet : le comité d'organisation des Jeux olympiques ne voyait pas non plus d'un bon œil l'hommage rendu à l'arrivée de la flamme par le Llum Tours. Les règles de labellisation des événements autour des Jeux sont extrêmement strictes. L'illumination des tours à signaux catalanes n'était pas reconnue comme une manifestation entrant dans ce cadre et validée par le COJO.

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