Le préfet de Vaucluse sommé de reloger quatre familles expulsées

Une première victoire pour les familles expulsées la semaine dernière à Avignon. Six familles en tout ont été expulsées de leur centre d'hébergement à Avignon après un refus de leur demande d'asile. Mais une juge des référés du tribunal administratif de Nîmes vient de se prononcer sur quatre des six dossiers : elle ordonne à la préfecture de leur trouver une solution.

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"Il est enjoint au préfet de Vaucluse de faire droit à la demande d'hébergement d'urgence dans un délai de 48 heures à compter de la notification de la présente ordonnance", précise l'ordonnance rendue par la juge des référés du tribunal administratif de Nîmes. Ce jeudi soir, les huit adultes et 11 enfants de ces quatre familles sont donc hébergées pour la nuit par le 115.

Rappeler le 115 tous les jours

"On est content et soulagés  que le 115 prenne le relais pour l'hébergement, c'est ce qu'on attendait depuis des mois", réagit Nicole Hullein, de la coordination Étrangers de Vaucluse, qui regroupe plusieurs associations d'aide aux réfugiés. Mais elle s'inquiète de la précarité de la situation proposée, puisque les familles concernées devront rappeler chaque jour le 115 pour trouver un hébergement pour le soir.

"Et rappeler chaque jour, c'est les mettre dans des situations de stress pas possibles parce qu'ils se disent qu'ils pourraient ne pas être hébergés le lendemain, souligne Nicole Hullein. Et à l'hôtel, il n'y a pas de cuisine, donc rien pour cuisiner pour les enfants. Et il y a aussi la question de l'école qui reprend lundi. Donc c'est une première étape, mais la situation n'est pas encore stabilisée".

Les enfants scolarisés à Avignon

D'autant que les chambres d'hôtel trouvées par le 115 se trouvent dans la zone d'Auchan Nord au Pontet, alors que les enfants sont scolarisés à Avignon. "L'école est à 45 minutes de bus, donc ce sera encore un combat parce qu'on n'a pas les moyens de payer le bus pour aller et venir", s'inquiète notamment Hervé pour ses deux jeunes enfants.

La coordination Étrangers Vaucluse, qui vient en aide à ces familles, demande donc désormais à l'État de fournir à ces familles un hébergement stable. "Et la décision de justice est claire là dessus : il faut qu'ils soient hébergés, pas hébergés une nuit, deux ou trois nuits, mais qu'ils soient vraiment hébergés", insiste Nicole Hullein. Et le tribunal administratif doit encore statuer sur le dossier de deux des six familles expulsées.