Nouvelle-Calédonie : une Vauclusienne originaire de l'archipel inquiète des émeutes

La situation en Nouvelle-Calédonie reste très tendue. Au jeudi 16 mai 2024, les émeutes ont déjà fait cinq morts et des centaines de blessés. Un conflit qui paraît loin de chez nous, mais qui résonne fortement dans la tête des personnes originaires de l'archipel et qui sont installées en métropole. C'est le cas de Marie, 34 ans. Elle travaille à la boucherie de Jonquerettes à quelques kilomètres d'Avignon. Elle est née en Nouvelle-Calédonie, elle est arrivée en métropole depuis 14 ans. Sa mère et ses sœurs sont encore là-bas.

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Difficile d'être loin

Les nouvelles que sa famille donne à Marie lui font évidemment peur. Mais le plus dur, reste d'être aussi éloignée des siens pendant cette période difficile. "Ça fait mal d'être loin de sa famille et de ne rien pouvoir faire à part leur dire de faire attention, explique-t-elle. Quand je vois mes petites nièces qui sont traumatisées, qui ont cinq à sept ans, qui se posent la question de savoir si elles vont mourir. Mais ça fait mal au cœur parce qu'on est loin, justement." Marie se sent extrêmement triste de ce qu'il se passe là où elle a grandi.

Une image faussée de l'archipel

Ce qui est difficile aussi pour la Vauclusienne d'adoption, c'est que ces événements montrent une image très triste de l'archipel, alors que ce n'est pas sa réalité. "Vous voyez, aujourd'hui, on parle de nous sur toutes les chaînes, on parle de la Nouvelle-Calédonie... Excusez-moi, je suis émue, s'interrompt-elle, les larmes aux yeux. Ça me fait mal au cœur, on parle de la Nouvelle-Calédonie comme si c'était un pays où les Kanaks se tapaient entre eux, se tuaient entre eux, alors que non, pas du tout." Elle rappelle à quel point la population est accueillante et ouverte. Elle vit très mal cette image détériorée qui s'installe dans l'esprit des Français de métropole. Elle espère que la situation va se calmer. "On peut y arriver, à essayer de réparer le mal qui a été fait quoi", conclut-elle.