Une nouvelle unité au CHU de Toulouse pour manipuler les biomédicaments
Inaugurée ce mercredi 13 mars à l'hôpital Rangueil, cette unité doit permettre de stocker et de mettre en forme des thérapies innovantes dont le coût est important et la réglementation très forte. Des thérapies qui sont amenées à se développer dans les années à venir.
C'est un long couloir qui mène à plusieurs petites salles stériles ou de stockage, mais cette unité de 350 mètres carrés située sur le site de Rangueil, est bien au service d'une révolution pour le CHU de Toulouse. De fait, il n'y a que dix CHU équipés de ce type d'unités en France, dont deux en Occitanie, l'autre étant à Montpellier. Cette unité est dédiée aux biothérapies innovantes, traitements géniques ou cellulaires, qui doivent permettre à l'avenir de traiter des maladies rares qu'on ne savait pas traiter jusque-là.
Jusqu'à deux millions d'euros pour un seul traitement
Il s'agit de médicaments biologiques, très coûteux et dont la réglementation est très forte d'où l'importance d'avoir des locaux dédiés pour les stocker et les manipuler en toute sécurité. "On ne va pas du tout être sur les mêmes risques que dans les médicaments qu'on manipule habituellement, on a besoin de ça, les séparer en fonction de ce qu'on prépare.
Ici, on va manipuler, on a besoin de salles séparées : ici on va manipuler des OGM ou des cellules et forcément, on ne peut pas prendre le risque qu'il y ait un mélange avec d'autres types de médicaments. Donc c'est pour ça que ce sont des locaux séparés", souligne Isabelle Quelven Bertin est pharmacienne au CHU de Toulouse.
Limiter le risque de perdre le produit
"Il y a un autre gros changement : pour tous les médicaments qu'on a habituellement, on avait des congélateurs, mais on n'avait jamais à utiliser de l'azote et de la conservation à -150 degrés comme ce qui est nécessaire pour les cellules. Alors, c'est quelque chose qui est assez courant en recherche, où les gens ont parfois leurs petites cuves pour stocker. Donc ça aussi, c'est quelque chose qu'on n'avait pas habituellement dans nos autres types de préparation en pharmacie".
Le coût de ces thérapies se situe entre 300.000 euros et 600.000 euros et peut aller jusqu'à 2 millions d'euros pour un seul patient. Avec cette unité, le CHU de Toulouse peut non seulement avoir des salles dédiées et avoir des capacités de production accrues.
L'enseignement de la crise Covid
Déjà présentes en oncologie, ces thérapies innovantes vont impacter toutes les spécialités médicales d'ici 2030 et notamment la cardiologie. Ces thérapies sont une petite révolution pour la pharmacie et pour la médecine. "Il faut former des bataillons de nouvelles équipes tant dans la dimension pharmaceutique que préparation", souligne Philippe Cestac, chef du pôle pharmacie au CHU de Toulouse.
Et la crise sanitaire de 2020 a mis également en lumière de préparer des traitements in situ, au sein de l'hôpital précise encore Philippe Cestac : "pendant la crise Covid, on a été en difficulté quand les codes ont été cassés sur le développement des traitements qui ont été raccourcis, et on devait par exemple faire des préparations vaccinales de façon ultrarapide, et donc a besoin de salles avec un traitement de l'air très spécifique".
Pour cette unité, il a fallu construire à l'extérieur du bâtiment, une centrale de traitement de l'air. Certainement la partie la plus complexe de l'unité. Et pour l'ensemble du projet, la moitié des financements provient de la région Occitanie, l'autre du CHU de Toulouse : trois millions d'euros au total.
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