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"On maltraite les patients" : les soignants de l'hôpital Jacques Monod du Havre manifestent

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Depuis novembre, les personnels alertent la direction de l'hôpital Jacques Monod du Havre sur le manque de lits et de soignants au service des urgences. Ce mardi, un rassemblement a réuni des dizaines de personnes devant le parvis de l'établissement.

Rassemblement devant l'hôpital Jacques Monod du Havre mardi 27 février. Rassemblement devant l'hôpital Jacques Monod du Havre mardi 27 février.
Rassemblement devant l'hôpital Jacques Monod du Havre mardi 27 février. © Radio France - Lila Lefebvre

"L'épuisement moral dépasse l'épuisement physique". Ce mardi matin, à l'appel de l'UL CGT du Havre, des soignants mais aussi des dockers, cheminots ou encore chauffeurs de bus se sont rassemblés sur le parvis de l'hôpital Jacques Monod à Montivilliers. Ils dénoncent le manque de moyens pour l'hôpital public dans un bassin havrais qui manque déjà de médecins de ville.

"On n'écope pas la fleur au fusil, souriant devant les patients, comme le dit la direction, témoigne Capucine, infirmière au service des urgences. On est anxieux quand on arrive le matin, et l'épuisement moral dépasse l'épuisement physique".

Depuis novembre, salariés et syndicats alertent la direction sur la tension au service des urgences. Le 12 février dernier, les syndicats ont compté 33 patients sur des brancards dans les couloirs des urgences et on alerté la direction d'un "danger grave et imminent". Huit lits ont été débloqués dans la journée.

Des brancards dans les couloirs de l'hôpital Jacques Monod du Havre.
Des brancards dans les couloirs de l'hôpital Jacques Monod du Havre. - CGT de l'hôpital du Havre

Pauline Richoux, la directrice adjointe du Groupement hospitalier du Havre expliquait alors à France Bleu Normandie avoir enregistré 130 passages aux urgences ce jour-là contre 110 en temps normal. "On compte une à deux journées chargées comme celle-ci par mois, reconnaissait-elle. Mais c'est classique en période hivernale".

"L'hiver a toujours été là, s'exaspère Capucine, infirmière aux urgences. Il y a toujours eu des grippes, des gastros... Le seul problème c'est qu'on a pas assez de lits et de personnels pour les prendre en charge". Si la direction a ouvert 26 lits d'hospitalisation en plus depuis le 1er janvier, Capucine estime qu'il faudrait au moins un infirmier de plus par tranche horaire pour faire souffler le service des urgences.

Manque de médecins hospitaliers... Manque de médecins de ville

Seul point où direction et syndicats s'accordent : tous les services d'urgence de France souffrent régulièrement de saturation. Au Havre, il a été conçu pour 35.000 passages par an, il en compte aujourd'hui 50.000. "Sauf que la direction ne nous parle pas d'embauche", précise Sébastien Bellet, co-secrétaire du syndicat mixte CGT de l'hôpital du Havre.

Mais Le Havre a une situation spécifique, appuie le soignant, "c'est un désert médical, de nombreux riverains n'ont pas de médecin, de kiné ou de gynécologue, ils viennent donc aux urgences". La promesse du gouvernement de maintenir les moyens de l'hôpital public ne suffit pas à Sébastien Bellet "aujourd'hui, il faut les augmenter".

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