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Carole Delga n'ira pas à Matignon : "Je ne suis pas à vendre"

La Présidente de la région Occitanie dément fermement la rumeur d'un départ pour Matignon, en remplacement de Jean Castex. Carole Delga revient sur son soutien à Emmanuel Macron pour le deuxième tour, mais surtout sur toutes les différences qui l'opposent au président sortant.

Carole Delga, la Présidente de la région Occitanie Carole Delga, la Présidente de la région Occitanie
Carole Delga, la Présidente de la région Occitanie © Radio France - Claudia Calmel

Carole Delga Première ministre d'Emmanuel Macron ? Dans les salles de rédaction ce jeudi matin, la rumeur s'est propagée. Il faut dire qu'il en circule beaucoup, des bruits, depuis lundi, sur l'identité du nouveau Premier ministre : Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Elisabeth Borne, Bruno Lemaire et beaucoup d'autres... Mais en laissant passer l'idée que ce pourrait être une femme et une personnalité de gauche, Emmanuel Macron et l'Élysée ont donné corps à l'idée que la Présidente sortante de la région Occitanie pourrait être sur les rangs.

"Je ne suis pas à vendre."

Au micro de France Bleu Occitanie ce jeudi à Albi, elle dément catégoriquement avoir été approchée : "Tout d’abord, je n’ai pas candidaté : je ne suis pas à vendre. Dès le soir du deuxième tour, j’ai adressé mes félicitations républicaines à Emmanuel Macron. Mais, en même temps, j’ai indiqué que j’allais mener la campagne pour les législatives pour une position crédible, parce que je suis en désaccord avec le démantèlement de l’hôpital public, je suis en désaccord avec la retraite à 65 ans et avec beaucoup d’autres choses". Donc pas choisie et surtout pas candidate, Carole Delga : "Je n’ai candidaté à rien, et je ne serai pas une première ministre d’un programme libéral comme celui d’Emmanuel Macron qui est injuste, en particulier pour les plus faibles."
 

"Non, je n'irai pas si on me le propose."

Entre les deux tours, le soutien de Carole Delga et l'invitation à "voter Macron" n'ont souffert d'aucune ambiguïté. Elle a même organisé un concert républicain le 21 avril dans l'agglomération toulousaine. Comme en politique, il faut toujours demander les choses plusieurs fois pour avoir une réponse, on insiste... Irez-vous à Matignon si on vous le propose ? "Non, je n’irai pas" insiste la présidente de la région Occitanie". Et quant à savoir si elle se laisserait tenter pour un autre portefeuille : "Je n’ai eu aucun contact avec l’Élysée, mais je sais que mon nom a été proposé par plusieurs personnes qui soutiennent Emmanuel Macron, mais je n’ai candidaté à rien et je le redis : je ne suis pas à vendre". 

On apprend donc que son nom a été avancé. Comment le président de la République l'a-t-il accueilli ? Leurs relations étaient complexes quand elle était secrétaire d'État au Commerce de François Hollande, sous l'autorité du ministre de l'Économie Macron (ndlr : deuxième gouvernement Valls).

Et la Présidente de conclure : "Je ne serai pas dans un gouvernement pour appliquer le programme d’Emmanuel Macron. Je ne peux pas être plus claire." S'il est peu probable donc qu'Emmanuel Macron ait bien pensé à elle pour diriger son prochain gouvernement, il peut chercher une autre femme de gauche. Ce ne sera pas Carole Delga.

Carole Delga en dehors de la ligne du parti sur la question des législatives ? 

Présidente sortante la mieux réélue de France aux élections régionales il y a un an, la socialiste se démarque de son parti à propos des législatives. Alors que des négociations ont commencé ce mercredi pour bâtir un programme commun de la gauche et des candidatures uniques dans les circonscriptions avec la France Insoumise, Carole Delga a toujours expliqué qu'il ne fallait pas faire alliance avec Jean-Luc Mélenchon, dont elle juge le projet "dangereux".

Carole Delga était d'ailleurs à Albi, ce jeudi, pour présenter les trois candidats que le Parti Socialiste va lancer dans la bataille des législatives. Il s'agit d'Etienne Moulin, de Benoît Ibars et de David David Cucullières. 

Dans le Tarn le PS n'a donc pas attendu qu'un éventuel accord avec les autres formations de gauche soit trouvé pour avancer ses pions. Un choix justifié par Carole Delga : "On nous parle de délais de plus en plus longs pour élaborer cet accord. Je pense qu'il faut ne pas être dans la tambouille politique, mais affirmer clairement un projet. Ensuite, en fonction du conte l'accord, on prendra les décisions qui s'imposent ou pas. On va donc attendre de voir le contenu de l'accord. Nous avons des points de divergence avec la France Insoumise au niveau national, mais aussi au niveau local. Dans le Tarn, par exemple, nous n'avons pas les mêmes avis sur l'autoroute, Toulouse-Castres à laquelle nous sommes favorable ou sur  les énergies renouvelables. Nos concitoyens attendent de notre part de la sincérité. Il faut donc dire avec honnêteté les moments où on peut porter un projet commun et ceux où on ne peut pas."

Les législatives auront lieu les 12 et 19 juin.

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