Un militant basque condamné pour des tags et plus lourdement encore pour refus de fichage ADN
Le militant en faveur de la langue basque Gorka Torre a écopé d'une amende de 500 euros et un mois de prison avec sursis pour des inscriptions revendiquées, traduisant en basque les noms des établissements médicaux à Saint-Jean-Pied-de-Port et Ispoure fin 2023.
Gorka Torre est un militant de la langue basque. Agé de 49 ans, il comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Bayonne pour "dégradation légère de bien public", refus de se soumettre à un prélèvement biologique. Il lui est reproché d'avoir en fin d'année 2023, écrit au marqueur noir la traduction en basque du nom de la clinique Luro à Ispoure et de celui du Centre médico-psychologique de l'enfant et de l’adolescent (CMP), à Saint-Jean-Pied-de-Port. Il avait aussi refusé un prélèvement ADN . Une action revendiquée par le collectif HerriBiltza
Le procureur de la République a requis 500 euros d'amende pour les inscriptions et un mois de prison avec sursis pour le prélèvement ADN. La présidente du tribunal Florence Bouvier a entièrement suivi les réquisitions. Elle a également refusé d'accorder un interprète comme demandé par l'accusé pour pouvoir s'exprimer dans sa langue maternelle. Un refus signifié par la magistrate avant que l'avocate Maritxu Paulus Basurco n'en expose oralement les motifs.
"Un refus anachronique" selon l'avocate. Deux jours après l'arrivée de la Korrika à Bayonne et un soutien unanime au développement de l'usage de la langue basque. Dès lors, Gorka Torre a quitté l'audience qui s'est poursuivie sans lui. Le militant dénoncé "le mépris" de la juge et du procureur. "Ce tribunal opprime la langue basque!" a-t-il ajouté.
Le procureur Jean-Claude Belot a abondé dans le sens de la présidente dans son refus d'interprète "puisque M. Torre parle très bien français". Le ministère public a également considéré proportionné la demande de condamner le militant pour son refus de prélèvements d'ADN, en raison justement de son militantisme passé et présent et que "cela pourrait être intéressant dans des enquêtes à venir".
Me Paulus Basurco a au contraire pointé un problème de proportionnalité dans la demande de condamnation pour refus de fichage ADN au regard de l'infraction d'origine : "être fiché génétiquement durant 15 ans pour des inscriptions si ce n'est pas disproportionné, quand est-ce que cela peut l'être?!" Elle n'a manifestement pas été entendue puisque la peine infligée, 1 mois de prison avec sursis, est plus importante que la condamnation de l'infraction elle-même.
Une cinquantaine de personnes s'étaient rassemblées devant le palais de justice mardi après midi dont des représentent.es d'associations œuvrant en faveur de la langue basque (Euskal konfederazioa, Aek, Seaska,...).
Un éventuel appel de la décision n'a pas été décidé par le militant condamné. Il a 10 jours.
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