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Lutte contre les violences sexuelles dans le sport : le combat d'Angélique Cauchy

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Angélique Cauchy, fondatrice de l’association Rebond, était ce vendredi 19 avril l’invitée de la rédaction de France Bleu RCFM. Victime de violences sexuelles par son coach de tennis dans sa jeunesse, elle a attendu plus de 15 ans avant de porter plainte et de parler publiquement de son expérience.

Angélique Cauchy ici lors d'une journée de sensibilisation au Kindarena de Rouen Angélique Cauchy ici lors d'une journée de sensibilisation au Kindarena de Rouen
Angélique Cauchy ici lors d'une journée de sensibilisation au Kindarena de Rouen - Facebook

Créer l’association Rebond, c’était passer de l’autre côté ; de victime, je devenais actrice de la lutte contre les violences sexuelles", explique Angélique Cauchy, invitée de la rédaction de France Bleu RCFM ce vendredi 19 avril. "C’est un cap dans ma reconstruction. La culpabilité de ne pas avoir parlé plus tôt, permettant ainsi que cela se reproduise, me pèse énormément. Aujourd’hui, aider les autres est aussi une forme de thérapie pour moi", poursuit-elle.

Actuellement à Calvi, aux Ladies Open Eaux de Zilia, Angélique Cauchy est venue parler de son association et du drame qu'elle a vécu. Elle a déposé plainte en 2014, “mais j’ai choisi de ne pas m’exprimer publiquement à ce moment pour ne pas influencer la procédure judiciaire. Ce n’est qu’en 2021, après la condamnation de mon agresseur, que j’ai trouvé la force de parler ouvertement. Je me sens mieux depuis”, ajoute-t-elle. La violence qu’elle a subie était non seulement une trahison par un individu en position d’autorité, mais aussi une manipulation de tout son environnement, dit-elle. “Il est devenu plus qu’un entraîneur. Il s’est immiscé dans ma famille, prenant un rôle central et indispensable, exploitant les failles affectives que je pouvais avoir envers mon père. Sa totale emprise s’est étendue non seulement sur moi mais aussi sur ma famille et le club”.

Les numéros gratuits pour l'enfance en danger sont le 119 et le 114.
Les numéros gratuits pour l'enfance en danger sont le 119 et le 114. © Radio France - Radio France

"Un enfant sur sept pratiquant un sport sera victime de violences sexuelles avant sa majorité"

Interrogée sur la situation actuelle des violences sexuelles dans le sport en France, Angélique souligne l’ampleur du problème : “Malheureusement, un enfant sur sept pratiquant un sport sera victime de violences sexuelles avant sa majorité. C’est un chiffre terrible et c’est pourquoi notre association travaille étroitement avec le ministère et les fédérations pour avancer sur ces questions”. Elle met en lumière le rôle crucial des fédérations sportives et des ligues : “Aujourd’hui, elles doivent faire remonter les cas de violences à la Fédé, et sanctionner disciplinairement les auteurs, indépendamment des sanctions pénales. La Fédération française de tennis a même intégré une assurance dans sa licence pour couvrir les frais d’avocat et psychologiques des victimes”.

“Il y a eu, et il y a encore, des silences complices"

Angélique Cauchy a également témoigné devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les dysfonctionnements de la gouvernance dans le sport : Il y a eu, et il y a encore, des silences complices. Mais aujourd’hui, on met en place des principes de précaution plus stricts. Je veux dire aux jeunes que nous les croyons, que nous les protégeons, et que les adultes seront là pour eux, ce qui n’était pas le cas auparavant”.

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