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Haute-Corse : face à la sécheresse, les agriculteurs en première ligne appellent à la mobilisation de tous

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Le comité de ressource en eau de Haute-Corse a indiqué, ce mardi 30 avril, que la situation hydrique était "préoccupante dans le département". En première ligne : les agriculteurs. Depuis le mois de février, ils ont mis en place des mesures de préservation de la ressource.

La façade Est de la Haute Corse est victime de la sécheresse. Le mois d'avril est équivalent à un mois de juillet La façade Est de la Haute Corse est victime de la sécheresse. Le mois d'avril est équivalent à un mois de juillet
La façade Est de la Haute Corse est victime de la sécheresse. Le mois d'avril est équivalent à un mois de juillet © Radio France - Maxime Becmeur

Dans un communiqué, la préfecture de Haute Corse fait état d'une situation de sécheresse "préoccupante" et d'une "année 2024 record". Dans certaines micro régions, le niveau des rivières et des nappes phréatiques est très bas, équivalent à un mois de juillet. La vigilance a été mise en place dès le mois de février, date à laquelle les agriculteurs ont, de leur propre fait, mis en place des mesures de préservation de la ressource.

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"Au mois de février, nous avons fait paraitre une demande à nos adhérents de respecter un jour de non-irrigation", explique Jean-Paul Mancel, producteur de clémentines et de pomelos en Casinca, et président de l'APRODEC et de l'AOPN. Il réitérera auprès de la filière agrumicole cette même demande, dès ce jeudi 2 mai "pour préserver la ressource, avec un effet masse où une filière entière arrête d'irriguer un même jour".

La même démarche devrait être requise dans les autres filières. Une évidence pour Fabien Lindori, éleveur de brebis à Venzolasca : "il va de soi qu'on fasse des économies, pour essayer de tenir le plus longtemps possible". Mais les prévisions, même les plus optimistes, annoncent déjà qu'il n'y aura pas assez d'eau pour finir la saison.

Dans ces conditions, difficile pour les deux agriculteurs de comprendre pourquoi des mesures ne sont pas mises en place. "Il n'y a pas que l'agriculture qui est consommatrice. Tout le monde devrait être concerné par des restrictions dès le départ !", plaide Jean-Paul Mancel. Mais pour Michel Prosic, préfet de Haute Corse, un arrêté de restriction à la veille de précipitations ne serait pas compris par la population : "les mesures de restriction sont importantes mais il faut les prendre au bon moment pour qu'elles soient comprises, respectées, mais surtout efficaces".

En attendant, les agriculteurs espèrent que leur mobilisation serve d'exemple. "Ce que l'on fait peut être vu d'un bon oeil. Nous faisons des efforts, il faudrait que tout le monde fasse de même. Chaque goutte d'eau est importante !", insiste Fabien Lindori.

Inquiétudes pour les années à venir

Dans son point de situation, la préfecture de Haute Corse note que le déficit en eau est historique et multifactoriel : peu de pluie et de neige et des températures d'1,9 degré de plus qu'à la normale. Une situation qui, avec le changement climatique, est amenée à se reproduire dans les années à venir. Face à des épisodes de sécheresse de plus en plus précoces, les solutions de court terme ne suffisent plus.

Une inquiétude soulevée par Jean-Paul Mancel, inquiet quant à la possibilité de continuer à développer la filière agrumicole en Corse si la récurrence du manque d'eau se poursuit. "Il y a beaucoup de jeunes qui veulent s'installer, beaucoup de plantations. Mais on n'arrivera peut être pas au bout. D'autant plus que nous faisons partie des derniers irrigants, jusqu'à octobre voire début novembre".

"Nous travaillons énormément sur la question de la ressource en eau", assure le préfet de Haute Corse, prenant notamment pour exemple des projets en cours avec la communauté de commune de Marana Golo. Et de poursuivre : "Pour vous donner une idée, l'an dernier l'Etat a financé 11 millions d'euros. J'ai ait en sorte que près de 25% de ces crédits aille uniquement sur la rénovation des réseaux, des retenues d'eau et des réservoirs".

Parmi les enjeux de taille : celui de la rénovation des réseaux. Michel Prosic rappelle que la Haute Corse "est le troisième département en France qui présente le plus de fuites", avec une perte de "près d'un tiers de la ressource entre le pompage dans les nappes phréatiques et l'ouverture du robinet !".

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