À Apt, tous les élèves de 6e apprennent à dire non aux violences

À Apt, tous les élèves de eme apprennent à dire non cette semaine. Non aux violences, toutes les violences : à l'intérieur de la famille, à l'école, sur internet, les violences sexuelles ou les violences psychologiques.

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La cité scolaire accueille dans le gymnase la pièce Hors des sentiers battus, spécialement écrite par une compagnie de théâtre aptésienne, la compagnie Qui Cherche Son Nom.

Un animateur de l'association Colosse aux pieds d'argile explique aux élèves qu'ils doivent absolument s'adresser à des adultes lorsqu'ils sont victimes de violences.

Lucie reconnait son harcèlement dans la pièce de théâtre

Ça commence comme un conte : "Il était une fois..." Giulia Ronchi, la comédienne, mime un pantin au sol dans la salle d'escalade, un enfant victime de violences qui n'arrive pas à se relever : "C'est le petit nouveau, canardé par les ballons, bombardé de tirs au visage, photographié et posté sur les réseaux. TikTok rend toc-toc !"

La scénette a réveillé de très mauvais souvenirs chez Lucie (son prénom a été modifié pour préserver son anonymat) : "J'ai été harcelée en CP. Je ne me sens pas bien dans mon corps, c'est pour ça que je porte tout le temps des pulls. J'ai réussi à me défaire de mon harceleur en en parlant."

La pièce de théâtre fait aussi écho chez Camille (son prénom a été modifié pour préserver son anonymat). Cette élève de 6e a connu dans sa famille des violences : "J'ai cassé le poignet de mon oncle pour des agressions sexuelles sur ma grande sœur.  Il ne faut pas avoir peur de dire non. Je fais passer le message à mes copines."

"Non, ça ne veut pas dire oui", assène Margot, élève de 6e

"Dites-le de façon plus affirmée !" La comédienne apprend aux enfants, garçons et filles, à dire non. La conversation porte aussi sur les zones intimes, la poitrine, les fesses, le sexe. Une élève prend la parole, mais Margot (son prénom a été modifié pour préserver son anonymat) reconnait : "Ça me gène un peu quand même... C'est un sujet un peu délicat. Si ça m'arrive, j'en parlerai à des gens en qui j'ai confiance". Mais elle a retenu l'essentiel : "Non, ca veut pas dire oui."

Former les enfants et les adultes à l'école

Alexandre, l'animateur de l'association Colosse aux pieds d'argile, veut dédramatiser les situations : "Beaucoup de victimes ne sont pas capables de réagir, on leur dit que ce n'est pas grave. On insiste beaucoup sur les personnes relais à l'école. Les enfants ont cette chance qu'il y ait toujours un adulte capable de les écouter et de les croire".

Une dizaine d'adultes sont formés pour recueillir la parole des enfants à la cité scolaire d'Apt. Cédric Bertone, le principal adjoint, a souhaité que tous les élèves de 6e suivent cette formation : "C'est la tranche d'âge où il sont le plus vulnérables. C'est une volonté forte de notre établissement, ça devrait l'être pour tous les établissements scolaires. La protection des enfants, c'est l'affaire de tous, surtout des fonctionnaires de l'État."

Près de 250 élèves suivront cette formation à la cité scolaire d'Apt.