Dix jours sans écran : défi relevé pour les élèves de l'école Louis Pergaud, à Pontarlier

Tout a commencé avec un livre. "10 jours sans écran" de Sophie Rigal-Goulard. C'est l'histoire d'une maîtresse qui lance un défi à ses élèves : passer 10 jours complets sans utiliser leurs smartphones, tablettes, télévisions ou encore leurs consoles de jeux. À la fin du premier chapitre, les élèves de CM2 de l'école Louis Pergaud, à Pontarlier, se sont dit "et pourquoi pas nous ?". Alors Maïté Marguet, leur maîtresse, Christelle Juillet, la directrice de l'école, ainsi que tout le personnel éducatif se sont lancés dans l'expérience.

Des débuts difficiles

Dans cette classe de 28 élèves, 19 possèdent des smartphones à la maison. La grande majorité passe du temps devant la télévision, pour regarder des vidéos sur YouTube ou jouer à la console. Alors quand les enfants ont appris qu'ils allaient réellement devoir passer dix jours sans écran, certains partaient défaitistes.

"Quand j'ai entendu qu'on allait vraiment devoir faire le défi, j'ai fait une tête pas très commune. J'étais étonné", raconte Sammy, 10 ans. Et pour lui, les débuts de l'expérience ont été particulièrement compliqués : "le premier jour, je suis devenu fou !"

Comme Sammy, d'autres n'y croyaient pas et ne s'en sentaient pas capables. Mais au fil de l'expérience et avec l'accompagnement de leurs maîtresses et de leurs familles, les enfants ont redécouvert la vie sans écran. "Je suis beaucoup sorti dehors et je m'amusais bien aux jeux de sociétés" raconte Enzo.

"Nous voulions qu'ils prennent conscience du temps qu'ils passent devant les écrans"

"Nous voulions qu'ils prennent conscience du temps qu'ils passent devant les écrans. On voulait qu'ils fassent la différence entre les écrans utiles et les écrans de loisir", explique Christelle Juillet, la directrice de l'école. "Certains avaient beaucoup de temps d'écran", ajoute-t-elle.

Tous n'ont d'ailleurs pas réussi le défi à 100 %. Parmi eux, Mahon : "j'avais pas du tout envie de le faire. Je regarde tout le temps la télé. J'ai beaucoup craqué. Les jeux vidéos on peut s'en passer, mais la télé, c'est trop difficile", rapporte Mahon, honnête. Mais le petit garçon explique quand même avoir passé plus de temps avec ses copains pendant les 10 jours de l'expérience.

"Dans la plupart des cas, ils ont diminué leurs temps d'écran à la maison. Et en classe aussi, nous avons essayé de couper les vidéoprojecteurs", renchérit la directrice. Et les enfants sont bien conscients de ce que cette expérience leur a apporté. "Je me suis rendu compte qu'on voyait plus la vie, qu'on faisait plus attention aux choses et qu'on allait plus jouer dehors. Le premier jour, c'est difficile. Mais après, ça passe tout seul", confirme Sammy.

"J'ai cru que ça allait être dur. Mais chaque matin, je me disais que j'étais fière de ma classe parce que c'était bien qu'on réussisse à faire 10 jours sans écran," confie Mame-Diarra, 11 ans, ravie du chemin parcouru. Défi relevé, donc, pour les CM2, plein de vie, de Louis Pergaud. De quoi donner le sourire à Maïté, leur maîtresse : "je suis très fière de mes élèves et ils peuvent être fiers d'eux."