Besançon : le trou de la rue Vesoul référencé sur Google Maps désormais
Effondrée ce 25 février à Besançon, la chaussée de la rue de Vesoul est en travaux jusqu'à fin juin. En attendant, le trou de la rue de Vesoul est aujourd'hui répertorié sur Google Maps, où des commentaires "amusants" le comparent à une attraction touristique. Pas forcément du goût des riverains.
Déjà deux mois et demi que la circulation est fermée rue de Vesoul, à Besançon, au niveau de la station essence Avia. Là où la chaussée s'est effondrée ce 25 février, en même temps que la cavité karstique située en dessous. Un impressionnant trou béant, profond d'une dizaine de mètres, et autant de diamètre ! La fin des travaux n'est programmée que pour la fin juin, au mieux... En attendant, ce trou de la rue de Vesoul a fini par devenir encore plus "célèbre", malgré lui : il est désormais référencé, tel quel, sur Google Maps !
Le tout, accompagné d'une quinzaine de commentaires "amusants" pour la plupart :
- "Si vous pensiez que le Grand Canyon était impressionnant, attendez de voir le trou de la rue de Vesoul (...) à Besançon, ce trou est si bien intégré au paysage urbain qu’on pourrait presque le confondre avec une œuvre d’art moderne. Oubliez les musées et les parcs, ce trou offre une expérience immersive et interactive"
- "Attention monde le WE, durée d'attente : 10 minutes maximum"
- "Superbe endroit pour une balade dominicale en famille, belle-maman a adoré ! Enfin je pense, puisqu’elle n’est toujours pas remontée. Je recommande".
La nouvelle attraction touristique de Besançon, vraiment ?
Alors, le trou de la rue de Vesoul : nouvelle attraction touristique de Besançon ? Un peu : quelques badauds par exemple, croisés ce jeudi de l'Ascension. Comme cette famille d'une dizaine de personnes qui sortaient du restaurant voisin : "on a mangé là et le beau-frère, qui est d'ici, nous a dit qu'on était juste à côté du trou qui s'est formé. Alors, on est venu voir le trou", explique, le ton rieur, Elodie venue de l'Allier pour passer le long pont de l'Ascension à Besançon. Où elle a, par le passé "déja visité la Citadelle", l'emblème touristique de la ville. "Et Lucas, mon neveu bisontin, m'a aussi dit : 'regarde, le trou sur Google Maps, c'est devenu une attraction et ils ont mis que c'était ouvert 24/24h'. Donc, c'est pour ça qu'on est venu là ! C'est quand même marrant, je trouve, c'est une curiosité".
Patrick est le beau-frère "guide touristique", qui préfère aussi ironiser sur ce fameux trou : "ça fait 20 ans que j'habite à Besançon et, bien sûr, le trou de la rue de Vesoul est à voir absolument par tous les Bisontins. Et d'autres, c'est évident et c'est pour ça qu'il faut le faire visiter ! C'est vrai que c'est embêtant pour la route, les automobilistes et tout le reste, mais c'est comme ça, hein. Bon, est-ce que c'est une bonne pub, les routes qui s'effondrent : je suis pas sûr non plus", conclue-t-il, plus sérieusement, comme Elodie : "je pense que ça fait quand même suer les riverains, non" ?
Pas très drôle pour les riverains et les commerçants
Les désagréments du trou, et maintenant Google Maps : ça plaît très moyennement à pas mal de riverains de la rue de Vesoul, effectivement. En cet après-midi ensoleillé du jeudi de l'Ascension, devant les grilles du chantier, il y a par exemple Rachel et Bernadette-Anne, deux copines retraitées du quartier : "nous sommes venues exprès pour voir... Par curiosité. Non, c'est pas une attraction, mais parce que le temps s'y prête et qu'on voulait voir exactement le problème sur place".
Ça fait moyennement rire Abdel aussi, qui habite à une centaine de mètres, dans une rue adjacente : "on a plus de bruit, plus de circulation par rapport à avant. Tous les matins, les camions et les autres véhicules passent tous devant la maison maintenant. Et il faut se réveiller une demi-heure plus tôt pour partir, parce qu'on tombe sinon en plein dans la circulation. Donc pour moi, non : ce qu'ils disent sur Google Maps, c'est non". Et même son de cloche chez Pascal, autre riverain : "c'est pas un truc touristique, non ! Parce qu'aux alentours là, les commerces sont impactés aussi, même s'ils ont mis des panneaux pour rappeler qu'ils restaient ouverts... Donc, c'est pas un spectacle, non".
"Ça devient une blague, quoi"
Confirmation de Vincent Morel, le patron de Bazarland et porte-parole des soixante commerçants de la rue de Vesoul de plus en plus tendus par cette situation qui dure : "on est tellement dans l'oubli que les gens finissent par faire des choses dérisoires... Ça devient une blague, quoi. Même les citoyens trouvent que c'est une blague maintenant, c'est pas possible ! En ce moment, on est sur notre stand à la Foire Comtoise et tout le monde me dit 'mais quand est-ce que ce trou va être rebouché ? Est-ce qu'on vous aide ?' Non, on nous aide pas. Clairement, non, on nous aide pas : les assurances prennent pas en charge, donc il faut qu'une solution soit trouvée". Les commerçants de la rue de Vesoul à Besançon attendent notamment impatiemment de pouvoir faire le point avec les collectivités en charge du chantier...
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