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Colère des agriculteurs : la Confédération paysanne rejoint le mouvement de contestation en Franche-Comté

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Alors que la colère et la mobilisation des agriculteurs s'amplifie et que Gabriel Attal doit faire des annonces ce vendredi, la Confédération paysanne, le troisième syndicat agricole français rejoint officiellement le mouvement.

La Confédération paysanne rejoint le mouvement de contestation qui agite le monde agricole. La Confédération paysanne rejoint le mouvement de contestation qui agite le monde agricole.
La Confédération paysanne rejoint le mouvement de contestation qui agite le monde agricole. © Radio France - Louise Thomann

La colère des agriculteurs se poursuit en Franche-Comté. Ce vendredi, ce sont les agriculteurs jurassiens qui entrent dans le mouvement. Des premiers pas à vitesse escargot. Ils vont converger de plusieurs points du département direction la préfecture de Lons-le-Saunier. Jeudi déjà, les agriculteurs du Doubs avaient emboité le pas à leurs collègues de Haute-Saône qui eux enchainaient leur quatrième jour de mobilisation.

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Cette mobilisation ne fait que grandir, également du côté syndicats. Lancée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, cette grogne du monde agricole est maintenant rejoint par la Confédération Paysanne. L'invitée du 6/9 de France Bleu Besançon, Laurence Lyonnais, porte-parole du syndicat dans le Doubs était là pour en parler ce vendredi.

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Revenus et libre échange, revendications communes

Comme la FNSEA et les JA, les Jeunes Agriculteurs, la Confédération paysanne défend "un revenu paysan digne et rémunérateur". "Aujourd'hui, il n'est pas admissible que les agriculteurs, les paysans ne voient pas leur travail correctement rémunéré, on est encore amené à vendre nos productions agricoles en-dessous de nos prix de revient." Le troisième syndicat agricole regrette qu'il n'y ait pas de loi pour mettre en place des prix planchers ou pour l'encadrement des marges de la grande distribution par exemple.

Autre revendication commune : la sortie des traités de libre-échange. La Confédération paysanne demande l'arrêt immédiat des négociations pour l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). "Si on veut résumer, c'est un traité de libre échange dans l'échange des voitures contre de la viande." Des voitures françaises contre de la viande sud-américaine qui "envahirait" le marché français. "Et là vous allez me dire dans l'industrie automobile, dans notre département, c'est quand même très important. Et pas plus tard qu'hier matin, on a reçu à la Confédération paysanne un appel des ouvriers de l'automobile de Stellantis à Sochaux, qui nous a apporté leur soutien. Et aujourd'hui, les ouvriers et les paysans comprennent très bien que dans ces traités de libre échange, ni l'industrie ni l'agriculture n'ont y gagner."

La question des normes, moins fédératrice

Malgré ces points communs entre les trois syndicats, des divergences persistent, notamment la question des normes. "Nous, les normes contre lesquelles on lutte ce sont celles qui rendent l'agriculture plus industrielle et plus intensive et qui font ressembler nos fermes à des usines", rappellent Laurence  Lyonnais, porte-parole du syndicat dans le Doubs. Un  rappel avec un petit tacle au passage pour le représentant de la FNSEA, Arnaud Rousseau. "C'est surtout un dirigeant de holding et d'une multinationale. Lui, il arrive avec un catalogue de mesures. Moi, quand il y a quelqu'un qui arrive dans la cour de la ferme avec un catalogue, c'est pour me vendre quelque chose. Et aujourd'hui, la colère des agriculteurs a des causes et des racines tellement profondes que ça ne va pas s'acheter avec un catalogue."

En parlant de catalogue, le Premier ministre Gabriel Attal doit dévoiler aujourd'hui une série de mesures. Parmi celles attendues par la Confédération paysanne, c'est la mise en place de cahiers de doléances du tiers-état paysan. "Il faut qu'on puisse discuter dans chaque village, dans nos campagnes, sans exclusive autour de la table." "On peut avoir et qu'on puisse aussi en discuter avec nos concitoyens puisque ça concerne tout le monde."

Autre attente du syndicat, un revenu garanti pour les paysans et des prix encadrés ainsi qu'un moratoire sur tous ces accords de libre échange. "C'est vraiment les mesures sur lesquelles nous sommes les premiers à être prêts à se mobiliser, à tout moment sur des revendications claires; qui permettent enfin de sortir de cette situation. On ne veut pas qu'on nous fasse miroiter des fausses solutions puisque les choses sont trop sérieuse pour qu'on se permette de ne pas être clair."

Aucune action commune dans le Doubs pour le moment

Si la Confédération paysanne rejoint la contestation, elle ne mène pas pour autant d'actions communes avec la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs. "Mais nous sommes totalement solidaires des colères et des inquiétudes qui s'expriment." Laurence Lyonnais souligne désarroi ressenti par tous dans la profession et dénonce un modèle "à bout de souffle". "C'est un combat au quotidien pour la Confédération paysanne de  défendre les petits paysans, le revenu, de lutter conte l'agrandissement des fermes et l'industrialisation de l'agriculture."

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