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"Ça peut monter jusqu'à 50% de pertes" : le gel fait des dégâts dans les vignes du Grésivaudan

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Le gel a frappé les vignes iséroises, dans la vallée du Grésivaudan cette semaine. Une vague de froid tardive fatale dans de nombreuses exploitations. À Bernin, près de Grenoble, Thomas Finot estime avoir perdu 30% de sa production et s'attend à pire dans les prochaines semaines.

Sur son exploitation de sept hectares, près de Grenoble, ce viticulteur a déjà perdu 20 à 30% de sa production à cause du gel, en cette fin de mois d'avril. Sur son exploitation de sept hectares, près de Grenoble, ce viticulteur a déjà perdu 20 à 30% de sa production à cause du gel, en cette fin de mois d'avril.
Sur son exploitation de sept hectares, près de Grenoble, ce viticulteur a déjà perdu 20 à 30% de sa production à cause du gel, en cette fin de mois d'avril. © Radio France - Cécile Da Costa

Des feuilles jaunes, flétries et des bourgeons grillés. L'épisode de gel laisse des traces sur les parcelles de Thomas Finot, viticulteur à Bernin, près de Grenoble, dont les parcelles sont implantées sur les contreforts de la Chartreuse. "On le voit, les bourgeons sont brûlés, c'est un coup de gel à 90 voire 100% sur une parcelle comme celle-là", déplore le viticulteur.

Sur cette parcelle de vigne, le gel laisse des traces : des feuilles flétries, des bourgeons grillés.
Sur cette parcelle de vigne, le gel laisse des traces : des feuilles flétries, des bourgeons grillés. © Radio France - Matthieu Launois

Cette parcelle est l'une des plus touchées sur ses sept hectare de terres. En tout, le viticulteur estime avoir déjà perdu 20 à 30% de sa production. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, selon lui. "Une vigne, même si elle n'est pas forcément gelée va se mettre en stress et ça peut nuire à la production", explique-t-il. "Dans une semaine, quinze jours, on verra d'autant plus les dégâts. Ça peut monter jusqu'à 40, 50% de pertes."

Et l'agriculteur n'a pas pu faire grand chose pour limiter la casse. Avec une vingtaine de parcelles dispersées dans plusieurs champs, impossible par exemple de chauffer ses vignes avec de petites bougies. "Les moyens de lutte ne sont pas toujours adaptables à tous les domaines. Ici, les petites bougies protègeraient une surface minime par rapport à l'investissement que c'est."

Les viticulteurs inquiets pour l'avenir

Partout dans le département, les vignobles sont touchés par cet épisode de gel, avec plus ou moins d’intensité selon l’emplacement des vignes. "On a déjà eu cette situation-là en 2017 et en 2021", abonde Wilfrid Debroize, exploitant à Saint-Vincent-de-Mercuze président du syndicat des vins de l’Isère. "On a affaire au dérèglement climatique, avec des hivers qui sont de plus en plus doux. Les vignes se développent plus tôt. Alors avec le gel les dégâts sont monstrueux."

Sur la cinquantaine de producteurs isérois, la moitié fait partie du syndicat des vins de l’Isère. Ils représentent une production d’environ 150.000 litres de vin. Alors que certaines parcelles pourraient avoir plus de 50% de pertes, d’autres sont très peu touchées. Ce qui n’empêche pas les viticulteurs d’être inquiets pour le futur. "Les problématiques de gel, on va en avoir de plus en plus, affirme Wilfrid Debroize. "Il va falloir s’adapter. Peut-être que l’avenir du métier c’est de revenir à la polyculture."

Sur les contreforts de la Chartreuse, ces parcelles de vignes sont grillées par le gel alors qu'elles ont bourgeonné en avance après une période de beau temps.
Sur les contreforts de la Chartreuse, ces parcelles de vignes sont grillées par le gel alors qu'elles ont bourgeonné en avance après une période de beau temps. © Radio France - Cécile Da Costa

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