Ciboure, ou le bout du pont

Ciboure est une petite ville située sur le littoral labourdin, en bordure de la Nivelle / Urdazuri, fleuve côtier se jetant dans l’océan Atlantique.

Elle dépendait, au Moyen-Age, d’Urrugne, une paroisse très étendue qui couvrait tout l’espace côtier situé entre la Bidassoa au sud, et la Nivelle au nord. C’est à partir du milieu du 16ᵉ siècle, grâce au développement économique, avec l’activité portuaire de Saint-Jean-de-Luz, que Ciboure s’est développée, jusqu’à progressivement s’émanciper d’Urrugne.

Du côté des archives, on retrouve en 1620 la forme siboure, et quelques années plus tard, en 1657 siboro, deux formes assez semblables au nom actuel, Ziburu en basque ou Ciboure en français.

Plus tôt, en 1558, c’est la forme çubiburu que l’on trouve dans les archives, dans un document en espagnol citant el barrio de Çubiburu, littéralement « le quartier de Ciboure ».

Ciboure, un quartier devenu village

En 1887, dans l’enquête Sacaze réalisée dans tous les départements pyrénéens, l’instituteur communal de Ciboure, Ahetz-Etcheber, indiquait que le nom basque et originel de la Ville était zubi-buru, précisant, entre parenthèses, le sens de « bout du pont ».

Le pont en question est celui qui traversait la Nivelle, entre l’actuel square de Verdun et le couvent des Récollets, Errekoletoak.

Le nom originel est passé de Zubiburu à Ziburu par une haplologie, un phénomène connu en linguistique : lorsque deux sons identiques ou semblables se succèdent, un des deux s’envole !

Le même procédé se répète à Saint-Pée-sur-Nivelle, où la maison anciennement appelée Zubiburu a, elle aussi, évolué en Ziburu. On retrouve le même procédé à Alçay, en Haute-Soule, ou Zübübürü est aujourd’hui prononcé…Zübü(rü).