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Incendie en Gironde et dans les Landes : 7.400 hectares brûlés, les renforts arrivent de toute l'Europe

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L'incendie dans le Sud-Gironde et dans les Landes a un peu ralenti sa course folle ce jeudi mais il reste menaçant. Depuis mardi, le feu qui est reparti dans le secteur de Saint-Magne a brûlé 7.400 hectares ce jeudi, 10.000 personnes ont dû être évacuées et des renforts européens sont en route.

Légende : L'incendie a détruit 7.400 hectares entre le sud Gironde et les Landes depuis ce mardi 9 août. Légende : L'incendie a détruit 7.400 hectares entre le sud Gironde et les Landes depuis ce mardi 9 août.
Légende : L'incendie a détruit 7.400 hectares entre le sud Gironde et les Landes depuis ce mardi 9 août. © Radio France - Cécile Da Costa

La Gironde semble revivre le cauchemar de juillet dernier, quand près de 21.000 hectares avaient brûlé à La Teste et dans le sud du département. C'est d'ailleurs dans le Sud-Gironde mais aussi dans les Landes que se répète le terrible scenario. Selon le dernier bilan donné ce jeudi à 18h par Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde, 7.400 hectares ont brûlé dans ce feu qui adopte un "comportement erratique" en cette fin de journée. Au total 10.000 personnes ont été évacuées et 17 maisons détruites.

Le feu a ralenti sa progression ces dernières heures et le travail sans relâche des pompiers a permis d'éviter de nouvelles destructions ce jeudi, pour autant, la chaleur et la force des flammes continuent de faire craindre le pire. La zone à surveiller représente désormais un périmètre de 40 km ce qui nécessite de nombreuses forces pour repérer et combattre les reprises de feu dans ce secteur de tourbières. Les pompiers concentrent leur forces sur trois points "chauds", vers le nord le long de la RD 111, le village Belin-Beliet qui reste menacé et l'A63 au sud. 

Plus de 1.100 pompiers sont mobilisés sur le terrain, dont une partie venus d'autres départements. Pour lutter contre ce feu de forêt et tous les autres qui se multiplient en France, Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi midi le renfort de cinq pays européens : Allemagne, Grèce, Pologne, Autriche et Roumanie, les premiers d'entre eux sont arrivés sur place ce jeudi après-midi. Au total, 361 personnes et 101 véhicules sont en route depuis ces pays d'Europe vers la zone, des renforts "particulièrement bienvenus". Suivez la situation avec France Bleu Gironde et France Bleu Gascogne.

L'essentiel

  • Ce jeudi à 17h, 7.400 hectares ont brûlé, le feu a ralenti sa progression même si il se comporte de façon "erratique" en repartant vers le nord à contre vent
  • 10.000 personnes ont dû quitter leur domicile (dont 2.000 dans les Landes)
  • Au total, 1.100 pompiers sont mobilisés sur ce sinistre, des renforts venus de pays européens sont attendus dès ce jeudi soir
  • Le feu ne progresse plus depuis ce mercredi soir dans les Landes mais il reste très actif, dit la préfecture
  • Plusieurs sapeurs-pompiers ont été légèrement blessés et un plus sérieusement, il a été brûlé au visage et aux jambes, son pronostic vital n'est pas engagé
  • L'A63 est en partie rouverte entre Bayonne et Liposthey (sortie n°17 dans les Landes) pour les véhicules légers, la section entre la sortie 17 et l'accès au bassin d'Arcachon reste en revanche totalement fermée
  • Retrouvez les annonces de l'exécutif pour lutter contre les incendies dans le Sud-Ouest et en France dans cet article
  • Une cellule d'information au public a été ouverte par la préfecture de 8h à 20h : 0.800.713.633
  • La Gironde est en vigilance rouge pour risque de feux de forêts, tout comme les Landes 

Écoutez France Bleu pour vous tenir informés

Écoutez l'émission spéciale de France Bleu Gironde dès 16h ce jeudi 

France Bleu Gironde se mobilise pour soutenir les sinistrés et tous ceux qui luttent contre les flammes, vous pouvez participer vous aussi en envoyant vos messages ici. 

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Des dégâts dans le Sud-Gironde et dans les Landes 

Les incendies ont fait des dégâts dans le Sud-Gironde et dans les Landes. Depuis la reprise du feu ce mardi, 17 habitations ont été détruites à Belin-Béliet, les fumées s'échappent encore des gravas de la maison ce jeudi. D'autres part, deux camions de pompiers ont aussi brûlé en Gironde. 

Une maison totalement détruite à Belin-Béliet
Une maison totalement détruite à Belin-Béliet © Radio France - Jules Brélaz

Dans les Landes également, ce sont trois camions qui ont été détruits par les flammes selon le député Fabien Lainé et sur le terrain nos reporters ont pu en faire la constatation.

"Personne ne sera oublié" parmi les sinistrés, promet Emmanuel Macron

"Pour les habitants sinistrés, c'est parfois une vie qui s'efface. Sauver toutes les vies, sauver tout ce qui peut l’être, puis reconstruire : personne ne sera oublié", a déclaré ce jeudi Emmanuel Macron sur Twitter à propos des incendies qui touchent actuellement la France. "Partout sur le territoire, plus de 10.000 pompiers et personnels de la sécurité civile sont mobilisés contre les flammes. Ces soldats du feu sont nos héros. La Nation se tient aux côtés de tous nos pompiers blessés", a ajouté le président de la République.  Emmanuel Macron a salué également "la solidarité européenne". L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie et l'Autriche vont en effet venir en aide à la France pour lutter contre les incendies, a annoncé le chef de l'État. 

Ce sont des moyens terrestres, a précisé la Première ministre Élisabeth Borne. Les premiers renforts venus d'Allemagne sont d'ailleurs en train d'arriver sur place ce jeudi en fin de journée. Quatre avions de la flotte de l'Union européenne sont envoyés en France depuis la Grèce et la Suède, a indiqué ce jeudi midi la commission européenne. Sur place, les secours attendent donc 361 personnes et 101 véhicules supplémentaires venus de ces pays d'Europe. 

"Nous renforçons nos moyens" assure Elisabeth Borne

La Première ministre Élisabeth Borne est arrivée à Hostens vers 11h35 ce jeudi matin avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Après avoir remercié "tous ceux qui luttent" contre ces incendies, la Première ministre a assuré que la France se préparait "à des évènements extrêmes en lien avec le réchauffement climatique". La France est passée de deux à neuf hélicoptères depuis juillet a annoncé Elisabeth Borne. "D'ici la fin de semaine, nous serons à onze". "Nous renforçons nos moyens" a-t-elle également indiqué que la France en précisant que la  l'Union européenne est sollicitée par l'État : "On mobilise l'UE pour relancer les commandes". "Un nouveau plan national d'adaptation au dérèglement climatique sera mis en concertation à la rentrée" a-t-elle ajouté. 

Ghislaine Charles, la maire de Saint-Magne avait lancé un vibrant appel à Élisabeth Borne sur France Bleu Gironde ce jeudi matin notamment sur les moyens aériens : _"Madame la Première ministre achetez des Canadair, je vous en supplie ! Nous n'en avons pas eu assez, nous manquons de moyens aériens".  _Le président du Département a dit son soutien à la maire de Saint-Magne ce jeudi matin. Jean-Luc Gleyze qui avait déjà demandé davantage de Canadair lors des incendies de juillet à Landiras et à La Teste-de-Buch. Ce jeudi matin, le porte-parole des pompiers appelait l'État à mettre en place une "véritable politique ambitieuse" pour recruter des nouveaux soldats du feu. L'objectif est de passer de 191.000 à 250.000 sapeurs-pompiers volontaires en 2023.

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10.000 habitants évacués

La dynamique du feu, très mobile, a nécessité l'évacuation depuis mardi soir de 10.000 personnes : 8.000 en Gironde à Hostens, Saint-Magne et Belin-Béliet et 2.000 dans les Landes à Mano, Moustey et Saugnac-et-Muret ainsi que d'un Ehpad dans ce département. Comme en juillet, des salles communales ont été ouvertes pour recueillir les habitants qui ont dû quitter leur logement, parfois pour la seconde fois. "Il n'y a pas le choix, il faut prendre la sécurité" raconte Bernard, 65 ans, dont la maison est en lisière de forêt. 

Ces évacuations sont vécues difficilement par les habitants comme Françoise, très émue : "C'est dur, c'est la première fois que l'on part de chez nous. C'est l'enfer. J'espère que ma maison ne va pas cramer avec tout ce qu'il y a dedans". Selon Ghislaine Charles maire de Saint-Magne, invitée de France Bleu Gironde ce jeudi matin "les habitants sont dépités mais courageux et soutiennent les pompiers. C'est usant mais on est là pour les habitants. Je les attends avec impatience, je suis forte pour eux". Dans les Landes, Marie-Ange, une habitante de Moustey, ne veut pas partir : "On a des chiens, de la volailles, c'est pas possible" racontait-t-elle à France Bleu Gascogne alors que l'incendie menaçait de revenir vers sa maison.  "Voir toutes ces maisons brûlées..." poursuivait-elle émue, touchée par une rencontre : "Une femme s'est jetée dans mes bras, elle pleurait, elle avait sa robe et ses chaussures, c'est tout". 

Des centres d’accueil sont ouverts sur les communes de Salles, Saint Symphorien et le Barp. À Hostens les personnes évacuées ont été accueillies dans la salle des fêtes, la commune a activé sa cellule de crise. 

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Nous avons lutté toute la nuit contre la propagation de l'incendie

La nuit de mercredi à jeudi a été plus calme assurent les officiers sur place. "On a le sentiment que c'est plus calme ce jeudi matin" indiquait également la maire de Saint-Magne Ghislaine Charles invitée de France Bleu Gironde. "Très vigoureux", selon Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde, l'incendie était mercredi soir "toujours en progression", au sud et à l'est de Landiras, la zone déjà balafrée par un gigantesque incendie en juillet. Le feu semble avoir moins progressé dans la nuit. 800 hectares sont partis en fumée en 24h, quand 6.000 hectares avaient brûlé dans entre mardi après-midi et mercredi matin. "Nous avons lutté toute la nuit contre la propagation de l'incendie, la nuit s'est déroulée sans encombre pour nous" a de son côté expliqué Anraud Mendousse du SDIS 33. La journée va être consacrée à limiter encore et toujours la progression du feu. 

Le feu dans les Landes ne progresse plus depuis ce mercredi soir mais il reste toujours actif. À 14h, 350 hectares avaient brûlé dans le département sur les 6.800. Au poste de commandement à Mano, il y a de l’inquiétude ce jeudi midi sur le risque de reprise du côté landais, souligne les reporters de France Bleu Gascogne. 

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La veille, l'incendie n'avait "pas eu un comportement normal, puisqu'il ne s'est pas propagé dans le sens du vent, mais à son opposé. C'est un phénomène que nous connaissons sur certains grands feux, qui "génèrent" leur propre vent par convection" expliquaient les pompiers. Ce jeudi matin, la maire de Saint-Magne assurait que "le feu arrive à ras des lotissements, les pompiers vont faire des pare-feux car le feu arrive, on fait des grandes tranchées". 

Les pompiers dans le brasier
Les pompiers dans le brasier - SDIS 33
Les pompiers ont lutté toute la nuit
Les pompiers ont lutté toute la nuit - SDIS 33
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Ce mercredi soir, les pompiers expliquaient que leur mission de la nuit allait être de protéger le "bourg de Belin Beliet". Une mission qui risquait "d'être compliquée". Jean-Luc Gleyze, le président de la Gironde, assurait ce jeudi matin que "le bourg de Belin-Béliet [avait] été tenu". Les pompiers indiquaient également qu'ils allaient défendre l'A63 et tenter de s'y "appuyer si le feu reprend sa marche en avant". Du côté des Landes, le maire de Moustey confirme que les flammes quittent progressivement sa commune. "Les flammes ne sont pas à Moustey, la nuit a été beaucoup plus calme, mais il y a des pins brûlés, c'est très dur à voir" confiait Vincent Ichard sur France Bleu Gascogne. Le feu ne progresse plus dans le secteur et a été repoussé. 

Les pompiers ont tout fait pour limiter la propagation du feu dans la nuit
Les pompiers ont tout fait pour limiter la propagation du feu dans la nuit - SDIS 33
Les pompiers organisent le combat contre les flammes ce jeudi matin
Les pompiers organisent le combat contre les flammes ce jeudi matin © Radio France - Jules Brélaz

Des blessés chez les pompiers

"Aucune victime" n'est à déplorer parmi les habitants mais la "lutte tous azimuts" contre les flammes a fait deux blessés légers et "un blessé plus sérieux" parmi les pompiers, selon Martin Guespereau. Il a été brûlé au visage et aux jambes, son pronostic vital n'est pas engagé. Le ministre de l'Intérieur a annoncé un renforcement des moyens déployés pour lutter contre cet incendie ce mercredi : "Plus de 1.000 sapeurs-pompiers, neuf avions et deux hélicoptères bombardiers d’eau sont engagés contre les flammes" a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Des conditions difficiles

Ce jeudi matin, la préfecture indiquait que "les conditions sont particulièrement difficiles" notamment à cause des fortes chaleurs : "la végétation et les sols sont particulièrement secs après plus d'un mois sans pluie". La préfecture confirmait également que les températures caniculaires (40 degrés) allaient se maintenir jusqu'à samedi. Elles "se conjuguent avec un air très sec pour créer des conditions de risque très sévère d'éclosion de feu". 

Cet incendie n'est pas prêt d'être fixé selon Jean-Luc Gleyze, le président du conseil départemental de la Gironde, invité ce jeudi matin de France Bleu Gironde : "Il faut attendre deux ou trois jours, la baisse des températures et plus d'humidité pour espérer avoir un peu plus la maitrise du feu". 

Des reprises criminelles ? 

Comment ce gigantesque feu a t-il pu reprendre ? C'est la question que les autorités se posent depuis plusieurs heures. "Une forêt ne s'auto-enflamme pas" explique Bruno Lafon, maire de Biganos, également président de l'Association de défense des forêts contre les incendies en Aquitaine. "Le feu a pris à l'extérieur de ce qui était gardé depuis des semaines par les gens de l'Association de défense des forêts contre les incendies, par les volontaires et des chasseurs", détaille Bruno Lafon. "Nous avions 110 à 120 fumerons ou reprises à l'intérieur, que nous combattions. L'enquête le dira, mais il a malheureusement fallu que quelqu'un allume le feu, parce que ce n'est pas possible qu'il soit parti à l'extérieur de ce qui était gardé". 

Des routes fermées

L'A63 (Bordeaux-Bayonne) est toujours fermée sauf entre Bayonne et Liposthey (Landes), selon un dernier point de Vinci ce jeudi en début d'après-midi. Un itinéraire de contournement est obligatoire par l'A64, l'A65 et l'A62 pour les poids lourds.

En Gironde

  • La RD 110 est fermée jusqu'à nouvel ordre entre Hostens et Louchats
  • la RD 110 entre Hostens et Belin-Béliet 
  • la RD 1010 entre le carrefour du Moura (RD 3) et les Landes
  • la RD 5 entre Saint Magne et et l'intersection RD5/RD651
  • la RD 651 entre Hostens et l'intersection Route de Hazera (au nord est de Saint Magne) 
  • la RD111E1 est fermée entre Saint Magne et la RD651
  • la RD5E8 est fermée entre la D5 et la D111 (dans l'agglomération de Saint Magne) 
  • la RD110E5 fermée entre RD110 à Larrouy et la limite des Landes (la RD 134 est fermée dans les Landes) 
  • la RD3 est fermée jusqu'à la RD111 Proche de Belin Beliet 
  • la RD3 est fermée à Le Tuzan direction Hostens où une déviation a été mise en place par la RD115
  • la RD3E15 est également fermée jusqu'à la RD111
  • la RD 116 à Cabanac est fermée entre la RD 220 et la RD 115 
  • la RD 110E6 à Louchats est fermée jusqu’à Saint Magne 
  • la RD 3E18 au Tuzan entre la RD 3 et la RD 220E2 
  • la RD 220E2 à St Symphorien est fermée depuis St Symphorien jusqu’à la limite des Landes.
  • la RD 111 entre Saint Magne et Belin-Béliet

Dans les Landes

  • RD134 fermée dans les 2 sens entre Moustey et la limite Nord du Département, en direction de Hostens,
  • RD348 fermée dans les 2 sens entre la RD 834 (sud-est de Saugnac et Muret) et le bourg de Mano,
  • RD651 fermée dans les 2 sens entre Belhade et la limite Nord du département.
  • RD 83 Biscarrosse – La teste du Buch
  • RD 348 entre Ychoux et Saugnac et Muret
  • RD 10E entre Liposthey (carrefour avec la RD43) et la limite nord du département

En raison de la fermeture de l’A63 entre Liposthey et l’échangeur de l’A63/A660 en Gironde, un délestage de l’A63 est mis en place par la RD 824 – sens Sud-Nord, ce délestage entraine les mesures de restrictions de circulation pour les poids lourds sur les:

  • RD 423 entre RD 824 Rivière et RD 10E Magescq – route barrée à tous les véhicules
  • RD 947 Saint Paul les Dax vers A63 – interdiction PL
  • RD 42 de Pontonx vers A63 – interdiction PL
  • RD 41 Tartas vers A63 – interdiction PL
  • RD 834 de la RD 824 vers A63 - interdiction PL
  • RD 834 Pissos déviation vers Parentis

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