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JO 2030 : le Comité international olympique a entamé sa tournée dans les Alpes françaises

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Plusieurs membres du CIO sont arrivés ce lundi à La Clusaz en Haute-Savoie, le début d'une tournée de cinq jours sur les sites pressentis pour organiser les épreuves des Jeux d'hiver 2030.

Au centre : Laurent Wauquiez, président de la Région AURA et Renaud Muselier, président de la Région PACA Au centre : Laurent Wauquiez, président de la Région AURA et Renaud Muselier, président de la Région PACA
Au centre : Laurent Wauquiez, président de la Région AURA et Renaud Muselier, président de la Région PACA © Radio France - Marie Ameline

Le Comité international olympique (CIO) a entamé ce lundi une tournée dans les Alpes françaises sur les sites pressentis pour accueillir les Jeux d'hiver en 2030, avant une décision finale attendue en juillet. Des montagnes de Haute-Savoie à Nice, sur les bords de la Méditerranée, en passant par les stations des Hautes-Alpes, une équipe d'experts doit examiner en cinq jours les pistes et infrastructures proposées par la candidature française, désormais seule en lice pour cette phase ultime de "dialogue ciblé". Objectif de cette visite : "étudier en détail" le projet, de la carte des sites aux aspects logistiques, en passant par les garanties politiques et financières, le soutien populaire ou l'impact environnemental.

La commission a été accueillie ce lundi à La Clusaz, où un important dispositif de gendarmerie avait été déployé, par Laurent Wauquiez et Renaud Muselier, présidents respectifs des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Initiateurs de la candidature française, ils ont fait part de leur "fierté" de la voir entrer "dans la dernière ligne droite". Il s'agira de Jeux "sobres et durables", a insisté Laurent Wauquiez, critiquant ceux qui veulent "opposer sport et environnement". "Il faut réunir les deux (...) les JO vont nous amener à aller plus loin en termes d'approches de notre montagne pour construire une montagne durable", a-t-il dit.

Les militants exigent la tenue d'un référendum sur ces Jeux "dont personne ne veut"
Les militants exigent la tenue d'un référendum sur ces Jeux "dont personne ne veut" - Extinction Rebellion

"Toutes les stations choisies auront de la neige en 2030" - Laurent Wauquiez

Le sujet de la neige est "pris très au sérieux" par les organisateurs des JO, a assuré Laurent Wauquiez. "Toutes les stations qu'on a choisies sont des stations qui avec les évaluations les plus sceptiques ont de la neige en 2030", a-t-il souligné. Selon l'AFP, quelques militants du mouvement Extinction Rebellion Mont-Blanc ont été empêchés de déployer dans le village une banderole réclamant la tenue d'un "référendum" sur les JO-2030.

"La ligne d'arrivée n'est pas encore franchie", a averti Karl Stoss le président de la Commission pour le futur hôte des Jeux Olympiques d'hiver du CIO. "Nous devons poser des questions aux présidents, au comité olympique, à la communauté, c'est une étape très importante", a-t-il souligné. "Nous avons encore un peu de travail à faire avec l'étude des sites, des villages olympiques, des réseaux de transports et des entretiens avec les maires et les athlètes concernés".

Plusieurs sites en Savoie et Haute-Savoie

Toute la semaine, les membres du CIO doivent visiter les quatre pôles olympiques et paralympiques du nord au sud, en commençant par la Haute-Savoie (ski de fond à La Clusaz et biathlon au Grand Bornand), l'important site savoyard incluant ski alpin et luge-bobsleigh (La Plagne, Courchevel et Bozel), le snowboard et le ski acrobatique à Montgenèvre et Serre Chevalier dans les Hautes-Alpes et enfin les sports de glace à Nice.

Laurent Wauquiez ce lundi à La Clusaz lors de la présentation du projet
Laurent Wauquiez ce lundi à La Clusaz lors de la présentation du projet © Radio France - Marie Ameline

Aucune visite n'est en revanche prévue à Val d'Isère, malgré la demande de son maire Patrick Martin, d'accueillir les épreuves de slalom, en écho à l'ancien champion de ski Jean-Claude Killy, indigné de voir écarté "un pan entier de l'histoire du ski de compétition". Cette exclusion du dispositif a été motivée par une politique de "regroupement des sites".

Reste à déterminer le futur site de patinage de vitesse - qui pourra utiliser une infrastructure à l'étranger ou une halle démontable comme aux JO-2026 de Milan. A affiner, aussi, les plans de déplacement, délicats dans une zone montagneuse très vaste allant du Grand Bornand à Nice, en passant par Courchevel.

Annonce officielle le 23 juillet ?

Cette visite est l'une des étapes attendues pour la candidature française depuis sa sélection par le CIO en novembre dernier comme "hôte pressenti" pour les Jeux d'hiver de 2030. Si le dossier est jugé convaincant, la "commission de futur hôte des JO d'hiver" les recommandera mi-juin à l'exécutif du CIO, avant une attribution officielle les 23-24 juillet à Paris par les membres de l'instance olympique réunis pour leur 142e session, avant l'ouverture des Jeux 2024.

Le gouvernement soutient à fond le projet, comme l'a dit la semaine dernière à Grenoble Dominique Faure la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, en estimant que les précédentes olympiades à Grenoble (1968) et Albertville (1992) avaient été "à chaque fois des moments de joie, de concorde, d'unité et de réussite".

"Nous n'avons aucune information sur qui va payer" (EELV)

Mais la candidature des Alpes Françaises a suscité dès son lancement, une levée de boucliers des défenseurs de l'environnement, qui rappellent notamment que la Cour des comptes a récemment mis en garde les stations sur la pérennité de leur modèle basé sur le ski dans un contexte de crise climatique. Selon Fabienne Grébert, conseillère d'opposition écologiste de la région AURA, les infrastructures prévues semblent davantage pensées pour "faire tourner la machine des JO" que pour les habitants eux-mêmes. En outre, "nous n'avons aucune information sur qui va payer quoi. A deux mois de la décision, on ne sait rien", a-t-elle déploré lors d'un débat organisé à Grenoble mercredi dernier.

Pour Stéphane Passeron, ancien athlète olympique et membre du collectif No-Jo 2030, les Jeux sont des événements "d'une autre époque". Face à la crise climatique, il appelle, citant Winston Churchill, à "passer à autre chose et prendre le changement par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge".

Le programme de la visite du CIO

  • Lundi 22 avril : visite du site de La Clusaz en Haute-Savoie (ski de fond)
  • Mardi 23 avril : visite des sites de La Plagne (bobsleigh, luge, skeleton), Courchevel (ski alpin, saut à ski, combiné nordique) et Bozel en Savoie
  • Mercredi 24 avril : visite du site de Serre Chevalier (freestyle/snowboard) et Montgenèvre (freestyle/snowboard) dans les Hautes-Alpes
  • Jeudi 25 avril : visite du site de l'Allianz Arena à Nice (sports de glace), et du port de Nice
  • Vendredi 26 avril : conférence de presse de clôture à Nice en présence de Conférence de presse de clôture de la visite, en présence de Karl Stoss, président de la Commission de futur hôte des Jeux Olympiques d'hiver du CIO​, Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux Olympiques du CIO, Jacqueline Barrett, directrice en charge des futurs hôtes des Jeux Olympiques du CIO, David Lappartient, président du CNOSF, Marie-Amélie Le Fur, présidente du CPSF, Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
La candidature française a déjà son totebag
La candidature française a déjà son totebag © Radio France - Marie Ameline

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