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Manifestation anti-A69 : entre 4.900 et 9.500 opposants sur place, des maisons expropriées squattées

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Les opposants au projet de l'A69, entre Castres et Toulouse, manifestaient ce samedi notamment à Saïx (Tarn), près de Castres. Près de 1.600 policiers et gendarmes étaient mobilisés sur place. Les organisateurs ont revendiqué 9.500 participants. Une nouvelle manifestation est prévue ce dimanche.

Les opposants à l'A69 occupent des maisons expropriées pour le chantier au lieu-dit La Crémade à Saïx Les opposants à l'A69 occupent des maisons expropriées pour le chantier au lieu-dit La Crémade à Saïx
Les opposants à l'A69 occupent des maisons expropriées pour le chantier au lieu-dit La Crémade à Saïx © Radio France - Nina Valette

Les opposants au projet de l'autoroute A69, entre Castres et Toulouse, se mobilisent samedi 21 et dimanche 22 octobre. Ils se sont donnés rendez-vous à Saïx (Tarn) dans la périphérie de Castres.

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La construction de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres est critiquée par plusieurs associations écologistes qui dénoncent la perte de terres agricoles et de biodiversité qu'entraînerait la construction de cette portion de 53 km. Ce samedi, la manifestation s'est élancée vers 13h. Elle a mobilisé entre 4.900 et 9.500 personnes. Des manifestants occupaient des bâtiments expropriés pour le chantier ce samedi soir. Revivez la journée de samedi avec France Bleu Occitanie.

L'essentiel

  • Des associations écologistes s'opposent au projet de construction de l'autoroute 69 entre Toulouse et Castres
  • Elles demandent la "suspension du chantier" qui est "indispensable pour entamer un dialogue constructif"
  • Au moins 9.500 manifestants étaient mobilisés ce samedi selon les organisateurs, 4.900 d'après la préfecture
  • 1.600 gendarmes et policiers ont été envoyés sur place, deux policiers ont été légèrement blessés selon le préfet du Tarn
  • Sept personnes ont été interpellées depuis ce samedi matin, selon la préfecture
  • Une cimenterie a été prise pour cible, ainsi qu'une entreprise de BTP
  • Des manifestants occupent ce samedi soir des maisons expropriées pour le chantier

Au moins 9.500 participants revendiqués, six cortèges distincts

Le week-end de mobilisation a débuté ce samedi à 10 heures avec des prises de paroles, puis un pique-nique à midi et un départ de la manifestation vers 13h.

Les organisateurs de la manifestation et notamment le collectif La Voie Est Libre revendiquaient "une foule impressionnante" d'au moins 9.500 participants ce samedi en début d'après-midi. Selon le cabinet du préfet du Tarn, 4.900 personnes étaient présentes dont 2.500 "individus radicaux et violents en dehors du cortège". D'après la préfecture, ils "se sont détachés du cortège déclaré pour commettre des exactions."

En tout, six cortèges se sont élancés, d'après le journaliste de franceinfo. Chacun suivant son parcours. Le "cortège vélo" est à Castres, a indiqué France Bleu Occitanie, un autre cortège bloquait la N126 où les associations disent avoir "monté un "faux péage" à 17 euros".

De son côté, la préfecture du Tarn a déploré que les "organisateurs n'aient pas respecté leurs engagements en matière de parcours [...] alors que la préfecture et les organisateurs étaient parvenus à un accord".

Une cimenterie et une entreprise de BTP prises pour cible

La journaliste de France Bleu Occitanie sur place indiquait qu'un troisième cortège se trouvait au niveau d'une cimenterie. Selon le préfet du Tarn, cette cimenterie a été prise pour cible par "un groupe de 400 personnes extrêmement virulent". Il indique que ce groupe a "déclenché un incendie." Selon nos informations, l'incendie a eu lieu à Cambounet-sur-le Sor près de Castres. Les soldats du feu ont été empêchés d'intervenir par des manifestants. Ces derniers ont finalement été délogés par les forces de l'ordre pour permettre aux pompiers d'éteindre l'incendie, a indiqué la préfecture. "Les dégâts matériels comprennent un algéco, trois véhicules toupies et un engin de travaux publics", a-t-elle également annoncé ce samedi soir.

Interrogés, les organisateurs ont déclaré qu'un "groupe a décidé d'aller désarmer une cimenterie d'une entreprise qui sera prestataire du chantier de l'A69". Ils ont également dénoncé la réaction du préfet du Tarn : "Le Préfet s'est empressé de sauter sur l’occasion pour tenter de criminaliser la lutte" ont-ils écrit dans un communiqué. Le reporter de franceinfo sur place a pris en photo l'incendie d'un camion toupie (bétonnière).

Un panache de fumée s'élève près de la manifestation
Un panache de fumée s'élève près de la manifestation © Radio France - Nina Valette

La préfecture du Tarn a également indiqué que des "individus hostiles" s'étaient "introduits par effraction sur le site d'une entreprise de travaux publics". "Ils ont pris son vigile à partie, dégradé le bâtiment et arraché ses clôtures, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre", ont également écrit les services de l'État dans le Tarn dans un communiqué ce samedi soir. Le préfet a condamné "avec la plus grande fermeté ces violences". Clément Beaune, ministre des Transports, a également condamné sur X "ces violences scandaleuses et inexcusables".

Par ailleurs, "un manifestant s’est fait une entorse au genou en tentant de franchir un fossé et a été pris en charge par les secours", a déclaré la préfecture.

Sept interpellations

Sept personnes ont été interpellées depuis ce samedi matin, a annoncé la préfecture du Tarn. "Plusieurs armes par destination [...] ont également été interceptées par les forces de l'ordre", a-t-elle indiqué. La préfecture donne comme exemple des barres de fer, des pioches, des masques à gaz, des boules de pétanque ou encore des couteaux.

Une ZAD en cours de formation ?

Des manifestants sont-ils en train d'installer une ZAD (Zone à défendre) ? Dans un message envoyé à la presse, les organisateurs ont assuré que des "manifestants occupent" des "bâtiments expropriés" situés au lieu-dit La Crémade à Saïx, "malgré le dispositif anti-ZAD de Gérald Darmanin" et les "200 tonnes de lisier" répandus pour empêcher d'y accéder. Par ailleurs, le collectif La Voix Est Libre a indiqué que "les manifestants redonnent vie à une maison de maître expropriée pour le chantier". Ces opposants ont notamment "déposé une charpente et aménagé les lieux pour s'implanter dans la durée". Les associations mobilisées ont appelé "à renforcer l'occupation, et en cas d'expulsion à manifester à Toulouse le samedi suivant".

Les opposants à l'A69 construisent une charpente au lieu-dit La Crémade à Saïx
Les opposants à l'A69 construisent une charpente au lieu-dit La Crémade à Saïx © Radio France - Nina Valette
Les opposants à l'A69 construisent une charpente au lieu-dit La Crémade à Saïx
Les opposants à l'A69 construisent une charpente au lieu-dit La Crémade à Saïx © Radio France - Nina Valette

1.600 forces de l'ordre mobilisées, deux policiers légèrement blessés

La préfecture du Tarn avait annoncé que l'État prévoyait de mobiliser 1.600 policiers et gendarmes ce samedi pour encadrer la manifestation anti-A69. "Deux policiers ont été légèrement blessés par des manifestants à vélo, qui les ont délibérément renversés à Castres", a indiqué le préfet dans un communiqué. "Les forces de l'ordre ont fait usage de la force pour contenir cette menace" a-t-il écrit. Les organisateurs de la manifestation assurent qu'ils n'ont "aucune information" sur ces blessés.

Les autorités étaient appuyées (et le seront encore ce dimanche) par des moyens aériens et des drones ainsi que 130 pompiers et le renfort de 50 véhicules de la Croix-Rouge et de la Protection civile, précise la préfecture. "On a proportionné le nombre de forces de l’ordre en fonction du nombre de manifestants", expliquait la préfecture avant la manifestation qui craignait par ailleurs la présence de "300 individus violents", soit deux fois plus que lors de la manifestation du printemps.

Lors de la manifestation du 22 avril dernier, 800 policiers et gendarmes avaient été mobilisés. Les organisateurs revendiquaient alors 8.200 manifestants contre 4.500 pour la préfecture. Le week-end s'était déroulé sans incident.

Des opposants "plus déterminés que jamais" face à un "projet du passé"

"On est plus déterminés que jamais, on ne veut pas du futur auquel ils nous condamnent, notre mot d'ordre, c'est Amour et rage, no macadam !", avait affirmé lors d'un point de presse Amalia, d'Extinction Rébellion Toulouse, l'un des collectifs qui appelaient à la mobilisation contre l'A69 ce weekend. "Nous étions déjà près de deux milliers hier (vendredi) soir. Pour la dernière mobilisation en avril, on était 8.200 et on espère être aussi nombreux aujourd'hui", avait souligné Etienne Fauteux du même collectif.

S'appuyant sur un sondage Ifop réalisé il y a quelques jours auprès de la population du Tarn et de la Haute-Garonne, Gilles Garric du collectif "La Voie est libre", a indiqué que 61% des sondés étaient favorables à l'abandon du projet d'autoroute et qu'ils étaient 82% à se prononcer pour un référendum local. "Il y a vraiment une opinion publique qui a tourné en notre faveur et nous sommes légitimes à continuer à nous battre sur tous les terrains", a-t-il jugé.

Jean Terlier inquiet face à une manifestation "qui s'annonce probablement violente"

La construction de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres "est une nécessité pour ce territoire qui est enclavé, qui souffre d'un défaut d'attractivité"a plaidé samedi sur franceinfo le député Renaissance du Tarn Jean Terlier. "Je vous avoue que le sentiment des Tarnais, c'est plutôt la colère et l'inquiétude par rapport à une manifestation qui s'annonce probablement violente", a-t-il expliqué. "Aujourd'hui, on voit une poignée de militants écologistes radicalisés qui s'opposent à un projet qui a fait l'objet d'un long processus démocratique", a affirmé le parlementaire Renaissance.

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