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Une mère isolée menacée d'expulsion à Marseille écrit au président de la République

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Myriam se considère comme une victime du plan "Marseille en grand". Cette mère et son fils vivent à Saint-Antoine (15e arrondissement) dans une maison qui doit être détruite pour des travaux de rénovation urbaine. Après quatre ans de combat, la justice vient d'ordonner son expulsion.

La maison où habite les deux familles, a été rachetée par la Métropole pour démolition. La maison où habite les deux familles, a été rachetée par la Métropole pour démolition.
La maison où habite les deux familles, a été rachetée par la Métropole pour démolition. © Radio France - Fred Chapuis

France Bleu Provence vous a déjà raconté l'histoire de ces deux mères isolées, Farida et Myriam, habitantes des quartiers nord de Marseille. Les deux voisines et leurs enfants, sont menacés d'expulsion, victimes indirectes du plan "Marseille en grand" et de son volet transport.

Myriam et son garçon de 17 ans, actuellement en terminale, vivent depuis plus de sept ans dans une maison du quartier Saint-Antoine. Le bien, loué par la famille, a fini par être racheté par la Métropole dans le cadre d'une expropriation pour cause d'intérêt public. Le bâtiment est donc voué à la démolition pour achever les travaux du pôle d'échange multimodal lié à la gare de Saint-Antoine, dans le 15e arrondissement.

La peur d'être à la rue

Après un long combat et une procédure de quatre ans, la justice vient de confirmer l'expropriation et ordonne dans son jugement du 10 avril 2024 que France Bleu Provence a consulté, l'expulsion de Myriam et son fils "quinze jours après la signification de la décision à intervenir au besoin avec l'assistance de la force publique et d'un serrurier si nécessaire".

Pour la mère de famille, qui a toujours payé son loyer et travaille comme assistante de direction pour une association d'aide aux personnes en situation de handicap, le coup est rude. "Je n'ai aucune solution de relogement, témoigne-t-elle encore K.O. sur France Bleu Provence. Je suis dans une période où je suis perdue et choquée. Heureusement tout le monde est très gentil avec moi. J'ai des propositions d'hébergement temporaire".

"Mais aujourd'hui je ne sais pas du tout où je vais aller. J'ai un stress pas possible. Il y a de multiples problèmes qui arrivent. Mon fils passe son bac cette année. Imaginez dans l'état dans lequel il est. Si je ne trouve pas de solutions, je serais forcée de démissionner, de déscolariser mon fils et de quitter Marseille".

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Une lettre à Emmanuel Macron

Myriam et son fils ne sont pas les seuls menacés d'expulsion. Sa voisine Farida, également mère isolée, subit une situation similaire. Elle aussi, après des propositions de relogement déclinées car "ni acceptables, ni légales". Par ailleurs une entreprise qui occupait le rez-de-chaussée de la maison, vient de quitter les lieux.

Mais pour la mère de famille, fatiguée par ce long combat et angoissée par le spectre de l'expulsion, pas question de baisser les bras. Myriam qui dénonce une injustice et des droits bafoués, vient d'écrire au président de la République et au Premier ministre pour raconter son histoire.

Dans un courrier envoyé par mail à l'Élysée et à Matignon, elle y détaille son combat. Celui d'une mère isolée victime d'une rénovation urbaine pas toujours à taille humaine.

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