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Le combat de deux Marseillaises menacées d'expulsion par la Métropole à Saint-Antoine

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Farida et Myriam sont les victimes indirectes des travaux du pôle d'échanges multimodal à Saint-Antoine. Les deux mères isolées, qui vivent dans une maison rachetée par la Métropole pour les besoins du chantier, mènent un combat pour être relogées dignement.

La maison où habite les deux familles, a été rachetée par la Métropole pour démolition. La maison où habite les deux familles, a été rachetée par la Métropole pour démolition.
La maison où habite les deux familles, a été rachetée par la Métropole pour démolition. © Radio France - Fred Chapuis

Farida et Myriam sont menacées d'expulsion à Marseille. France Bleu Provence vous raconte le combat de ces deux femmes qui risquent avec leurs enfants, d'être sans solution de logement voire à la rue, très prochainement. Les deux mères isolées sont voisines à Saint-Antoine où elles vivent dans une maison commune, séparée en deux logements, depuis bientôt dix et sept ans.

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Locataires d'une maison expropriée

La maison située au 62 et 64 avenue de Saint-Antoine, a été rachetée en 2022 par la Métropole à sa propriétaire, dans le cadre d'une expropriation pour cause d'intérêt public. La bâtisse, doit en effet être démolie pour achever les travaux du pôle d'échanges multimodal que la Métropole doit livrer au nord de Marseille.

La Métropole, comme prévu par la loi, a bien fait des propositions de relogement aux deux foyers. Mais selon Farida, elles sont "ni acceptables ni légales". Elle explique pourquoi à France Bleu Provence.

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Des rendez-vous judiciaires

Le bras de fer entre la Métropole et les deux familles arrive en justice. En effet, Myriam est convoquée au tribunal de Marseille le 20 décembre où elle risque avec son fils de 17 ans "l'expulsion immédiate avec possible recours à la force publique si le juge l'ordonne". Farida elle, est mise en demeure de quitter son logement au 31 décembre. "On vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Même chez un bailleur privé, personne ne vous expulserait en pleine trêve hivernale, en pleine période de fêtes. Ce n'est pas possible et c'est surtout pour aller où avec nos enfants ?"

France Bleu Provence a vérifié la situation subie par Farida et Myriam.

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Farida est très en colère et ne comprend pas cette situation qu'elle vit injustement. "Nous ne sommes pas des squatteurs, nous sommes deux mamans qui bossons, qui avons des CDI, qui avons payé toute notre vie nos loyers. Nous n'avons aucune dette et aujourd'hui on nous dit d'aller à la rue. Ce n'est pas possible, ce n'est pas entendable ! Je suis très en colère car quand je pense que ma fille ne dort pas tranquille et me demande où on va aller. Je n'ai pas de famille pour me retourner".

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Où être relogée ?

Farida est formatrice CFA, elle travaille un peu partout dans Marseille mais sa fille de 11 ans scolarisée à Saint-Antoine où elle a ses repères, va aussi trois fois par semaine dans une école de danse à Aix-en-Provence. "Il y a un ramassage spécial qui vient la récupérer", détaille Farida. C'est notamment pour cette raison que la maman ne peut pas aller vivre n'importe où.

"La Métropole m'a proposé un appartement à La Solidarité, un autre aux Fabriques rue de Lyon sans parking ni garage et un autre en centre-ville. Depuis dix ans, j'habite une maison de 65 mètres carrés avec jardin. Je veux bien faire des efforts mais je veux choisir où habiter".

Farida accepterait d'être relogée avec sa fille à Saint-Antoine, dans le 16e arrondissement ou encore dans les communes du Rove ou de Châteauneuf-les-Martigues où elle pourrait s'organiser pour sa fille.

Myriam est assistante de direction dans une association qui vient en aide à des personnes en situation de handicap dans le 16e. Son fils âgé de 17 ans est scolarisé au lycée Nord. Le fait de ne pas être véhiculée, l'empêche d'être trop éloignée de son lieu de travail. Elle accepterait donc d'être relogée à Saint-Antoine village, à Foresta, Saint-André ou à l'Estaque.

La réponse de la Métropole

Sollicitée par France Bleu Provence, la Métropole a répondu par mail dans lequel elle précise "respecter la loi, ces personnes ne seront pas expulsées pendant la trêve hivernale, des solutions ont été proposées pour ces familles" à savoir "trois offres de relogement dans les conditions définies par les articles L314-1 et L314-2 du Code de l’urbanisme, de l’article 13Bis de la loi du 1er septembre 1948, l’article L353-15 du code de la construction et de l’habitation, l’article L423-3 du code de l’expropriation".

La Métropole écrit attendre "le jugement qui sera rendu. L’expulsion ne pourra être effectuée que selon les termes stricts de ce jugement, notamment au regard du respect du délai pour quitter les lieux fixé par le juge. L'expulsion ne pourra pas être effective pendant la trêve hivernale".

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