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Sans-abris : la ville de Montpellier pointée du doigt par l'association Entraide SDF

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L'association Entraide SDF reproche à la ville de Montpellier de repousser les personnes à la rue en dehors de certains secteurs et quartiers identifiés dans un arrêté municipal. Plusieurs sans-abris rencontrés constatent que les contrôles de police s'intensifient.

François, 27 ans, dort dans la rue depuis 10 ans. François, 27 ans, dort dans la rue depuis 10 ans.
François, 27 ans, dort dans la rue depuis 10 ans. © Radio France - Léonie Cornet

Le maire de Montpellier Michaël Delafosse est pointé du doigt par l'association Entraide SDF. Elle lui reproche dans une lettre ouverte publiée ce vendredi 12 avril 2024 de repousser les sans-abris hors de la ville. Plusieurs secteurs sont concernés : l'Écusson, les Beaux-Arts, Antigone, Jacques Cœur ou encore les quartiers Celleneuve, Lemasson et Près d'Arènes.

La décision a été prise dans un arrêté municipal, reconduit tous les ans au mois d'avril, qui interdit "l'occupation abusive ou prolongée dans certaines rues". D'après l'association Entraide SDF, les contrôles de police s'intensifient en ce moment.

Plusieurs sans-abris rencontrés dans le centre-ville de Montpellier ce lundi 15 avril 2024 l'ont constaté, eux aussi, comme Christopher qui désormais cache presque sa couverture pour être plus discret : "on m'a jeté mes affaires, on m'a détruit ma tente plus d'une fois. Personnellement, je ne me sens pas être une pollution visuelle. Je suis un être humain comme les autres."

"Ce ne sont pas les sangliers dans la forêt qui vont nous donner quelque chose" - Gréguy, sans-abris

Même constat pour Gréguy, à la rue depuis huit ans. Il préfère rester dans le centre-ville de Montpellier : "pourquoi on reste dans le centre-ville ? Tout simplement parce que ce ne sont pas les sangliers dans la forêt qui vont nous donner quelque chose. Il faut qu'il y ait du monde, voilà pourquoi on est là."

Sauf que dans le centre-ville, la police municipale patrouille et interdit aux SDF de rester trop longtemps au même endroit. Alors certains développent des techniques. "Il y a des gens qui m'expliquaient qu'ils faisaient la manche uniquement debout, explique François, 27 ans, qui dort dans la rue depuis maintenant 10 ans.

Si on s'assoit par terre, on se fait virer manu militari. À côté du bureau de tabac, il y a une dame qui faisait la manche, et quand elle m'a vu, elle m'a dit : 'oh malheureux, ne t'assois pas, sinon les policiers vont te virer.'"

Mais la police est-elle vraiment plus présente ? Pas vraiment, répond Sébastien Cote, adjoint au maire en charge de la sécurité. "On est au printemps, donc peut-être que les marginaux sont plus nombreux dans l'espace public et qu'ils ont le sentiment d'être davantage confrontés à la police, mais en fait, il n'y a pas de différence." Il rappelle surtout qu'il est interdit d'être ivre sur la voie publique ou bien de faire trop de bruit, surtout près de lieux très fréquentés.

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