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Les professeurs d'un collège d'Avignon stoppent les cours pour dénoncer l'insécurité

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Les enseignants du collège Anselme-Mathieu d'Avignon ont décidé de stopper leurs cours ce jeudi après-midi pour dénoncer l'insécurité dans le quartier de la Rocade et pour demander des moyens supplémentaires.

Le collège Anselme Mathieu à Avignon. Le collège Anselme Mathieu à Avignon.
Le collège Anselme Mathieu à Avignon. © Radio France - Adèle Bossard

Les enseignants du collège Anselme-Mathieu, dans le quartier de la Rocade à Avignon, ont stoppé les cours ce jeudi après-midi pour dénoncer l'insécurité dans le quartier. Les violences liées au trafic de drogue sont de plus en plus fréquentes aux alentours de l'établissement et les professeurs dénoncent dans un communiqué "un climat qui s’est considérablement dégradé". "Les élèves traversent des points de deal pour venir au collège et vivent des mises en danger dues aux fusillades régulières", écrivent-ils.

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Ces derniers jours, une élève s'est présentée avec une arme blanche dans son sac (un couteau selon les enseignants, un couteau à beurre selon la direction académique) et a expliqué qu'elle l'avait pris pour se sentir en sécurité sur le trajet vers le collège. "Il est inconcevable que dans un établissement de la République, des enfants en viennent à de telles extrémités à cause d’un abandon des pouvoirs publics !", écrivent les enseignants, qui ont ressenti ce jeudi après-midi "un besoin urgent de se réunir pour ramener un climat apaisé et propice aux apprentissages".

"Ça tire et on a peur de se prendre une balle"

Ces élèves de 6e croisés à la sortie du collège disent aussi leur crainte quand ils traversent le quartier pour rentrer chez eux. "Quand on revient du collège vers 17h, il y a des motos qui font des dérapages, ça nous fait stresser", explique l'un d'eux. "Dans le quartier, ça tire des fois et on a peur de se prendre une balle. Il y a plus de tirs, de balles perdues, de bagarre depuis un mois", ajoute l'un de ses camarades.

Les professeurs qui veulent emmener leurs élèves en sortie doivent aussi faire avec la violence devenue quotidienne dans le quartier. "Un collègue d'EPS, qui voudrait amener ses élèves sur des installations sportives en extérieur, est confronté à des scènes de violences de rue qui ne sont pas acceptables et qui nous obligent à mettre en place des stratégies de contournement", dénonce par exemple une enseignante, qui souhaite rester anonyme.

"On est dépassé, démuni"

Face à cette situation, les professeurs se sentent abandonnés. "On est dépassé, démuni, poursuit cette enseignante. On sent bien que malgré toute l'énergie dépensée par notre hiérarchie et notre chef d'établissement pour essayer d'apporter aux élèves un cadre de travail sécurisant, on n'y arrive plus".

"Plusieurs fois, on a réclamé qu'il y ait une présence policière plus accrue pour sécuriser les abords et plus rassurer les familles, les élèves, mais ça ne vient pas, note un autre enseignant, qui souhaite lui aussi garder l'anonymat. Aujourd'hui, la réalité, c'est que les pouvoirs publics ont clairement abandonné le quartier et ont abandonné le collège qui est au milieu de ce quartier-là."

Le collège "bénéficie d'une attention particulière", assure le DASEN

Dans leur communiqué, les enseignants du collège Anselme Mathieu demandent "que les pouvoirs publics se réengagent, dans ce quartier, en organisant une concertation entre les acteurs du collège, les parents d’élèves et les élus, avec la mise en place immédiate d’une police de proximité et d’un renforcement du nombre de travailleurs sociaux (médiateurs, associations…) et médico-sociaux au sein de l’établissement".

Contacté par France Bleu Vaucluse, Philippe Koszyk, le DASEN (directeur académique des services de l'Éducation nationale) dans le département, indique que la crainte des enseignants "ne concerne pas la vie de l'établissement, au sein duquel la qualité du climat scolaire fait l'objet d'une attention particulière, ce qui permet d'y installer des relations apaisées et de confiance". Il assure par ailleurs que le collège est "bien tenu" et qu'il "bénéficie d'une attention particulière (classé en éducation prioritaire renforcée, présence aux abords de médiateurs de la ville)".

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